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Erreurs grammaticales et allongement excessif commis dans le lancement de l’appel à la prière

Question: 10523

Qu’en est-il du fait de chanter l’appel à la prière et d’allonger les voyelles des mots qui le composent ? Le hadith qui aborde l’interdiction de chanter prohibe également l’usage de ses recettes. Est-ce que le fait de chanter l’appel à la prière est essentiellement interdit ?

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Il n’est pas permis
de chanter l’appel à la prière. Mais cette interdiction n’est pas comme celle
qui s’applique au fait de chanter. Elle est plutôt susceptible d’être interprétée
soit dans le sens de la réprobation, soit dans celui de l’interdiction, sauf
si le fait de chanter l’appel conduit à une modification de la signification
des paroles. Dans ce cas, la pratique est interdite.

1/ Zayn ad-Dine al-Iraqi
a dit : « Il est recommandé de prononcer l’appel à la prière posément
et il est réprouvé d’allonger les mots comme pour chanter. Cela s’atteste
dans ce hadith selon lequel un homme dit à Ibn Omar :

 Je t’aime
pour Allah 

 Mais moi,
je te hais pour Allah ! C’est parce que tu commets des excès dans l’appel
à la prière 

2/ Waliyouddine al-Iraqi : ach-chassi a dit dans al-Mu’tamad :
ce qui est juste c’est que le muezzin fait en sorte que sa voix soit modérément
douce et attristante et ne soit pas roque comme celle des bédouins ni trop
faible comme celle des gens qui agissent nonchalamment ».

L’auteur d’al-Hawi
dit :  Le terme baghy signifie parler emphatiquement. Il
dit encore : il est réprouvé de chanter l’appel à la prière parce que
cela peut le rendre incompréhensible et que les ancêtres pieux l’évitaient
et qu’on ne l’a inventé qu’après eux 
. Voir Tarh at-Tathrib,
3/118-120.

3/ Ibn al-hadj a dit :
chapitre sur l’interdiction de prononcer l’appel à la prière de façon mélodieuse.

Que l’on se méfie de
prononcer l’appel à la prière mélodieusement et que l’on interdise aux autres
ce qu’ils ont inventé et qui ressemble au chant! Ceci ne concerne pas les
groupes qui prononcent collectivement ledit appel et le chantent de façon
à ce que l’on ne perçoive des mots qu’ils emploient que des sons qui augmentent
en volume tantôt et diminuent tantôt. C’est une innovation désagréable qui
date d’une époque récente parce qu’inventée par un prince au sein d’une école
qu’il avait fait construire. A partir de là, la pratique se propagea. C’est
cette pratique qui a été maintenueen
Syrie jusqu’à nos jours. Elle n’en demeure pas moins une innovation odieuse.
En effet, l’objectif visé à travers l’appel à la prière est d’inviter les
gens à aller prier (à la mosquée). Il est donc nécessaire que l’auteur de
l’appel le prononce de façon à faire comprendre à l’auditeur ce qu’il dit.
Or la pratique incriminée ne permet à comprendre quoi que ce soit en raison
de l’altération des mots. Un hadith du Prophète (bénédiction et salut soient
sur lui) dit :  Quiconque introduit dans notre affaire (religion)
quelque chose qui lui est étranger le verra rejeter 
.

L’imam Abou Talib al-Makki
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit dans son livre : « Une
de leurs innovations consiste à chanter l’appel à la prière, ce qui constitue
un abus injuste. Un muezzin dit à Ibn Omar :

 Je t’aime
pour Allah 

 Mais moi je
te hais pour Allah 

 Pourquoi donc,
ô Abou Abd Rahman ? 
.

 Parce que
tu commets un abus dans ton appel à la prière et en perçois un salaire 
.

Abou Bakr al-Adjoumi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit :
  Ne me trouvant plus à l’aise à Bagdad je l’ai quitté parce que les
innovations s’étaient étendues à tout y compris la manière de réciter le Coran
et d’appeler à la prière 
. Il entend la perception d’un salaire (par
le muezzin) et les erreurs grammaticales (commise par lui). Voir al-madkhal,
2/245-246).

4/ L’auteur de la Moudawwana dit : « Il
est réprouvé de faire du Tatrib
dans l’appel à la prière. A propos du tatrib,
l’auteur du Taraz dit : il consiste à découper le son et à l’amplifier.
A l’origine, le terme signifie réflexe qui résulte d’un excès de joie ou de
tristesse. Il dérive de idhtirab
ou de tarba. L’auteur d’al-Atbiyya dit :  Il est réprouvé
de faire du tatrib dans l’appel
à la prière. 
Ibn Habib a dit : Il en est de même du tahzin (manipulation de la voix de sorte
à inspirer l’attrition) qui n’est pas accompagné de tatrib. Il ne convient
pas d’incliner les lettres ni de les chanter. Car la Sunna veut qu’on prononce
l’appel de façon normale et d’une voix élevée. Ibn Fashoun a dit : le
tatrib consiste à allonger ce qui devrait
être raccourci et à raccourcir ce qui devrait être allongé.

Quand Abd Allah ibn
Omar entendit quelqu’un faire du tatrib
dans son appel à la prière, il lui dit si Omar était vivant, il t’ouvrirait
les mâchoires ! Ibn Nadji a dit : il est réprouvé de faire du tatrib parce qu’il exclut la révérence
et la retenue et pousse à chanter. La réprobation s’applique au tatrib ordinaire car il revêt une forme
exagérée, il est alors interdit. Ibn Habib assimile le tahzin au tatrib selon ce
qui a été rapporté par Abou Muhammad.

En somme, il est recommandé
de choisir un muezzin doté d’une belle et forte voix capable de répéter le
son au fond du gosier. L’on y réprouve la voix dure et roqueuse et le recours
au tatrib et au tahzin ordinaires. Leur exagération est
interdite. Voir Mawahib al-Djalil
de Hattab, 1/437-438.

5/ Cheikh Muhammad
ibn Ibrahim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Il
ne convient pas de recourir à l’allongement excessif des lettres dans l’appel
à la prière. Si cela aboutit à l’altération de la signification de l’appel,
il l’invalide. Il ne convient pas d’allonger les voyelles longues excessivement.
Une vocalisation exagérée qui entraîne la modification de la signification
de l’appel annule celui-ci. S’il ne modifie pas la signification, il est réprouvé.
Fatawa de Cheikh Muhammad Ibn Ibrahima,
2/125.

6/ Cheikh Ibn Outhaymine
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : si le muezzin prononce
l’appel à la prière mélodieusement, son appel est valide mais réprouvé. S’agissant
des erreurs grammaticales, elles relèvent de deux catégories : une catégorie
qui entraîne la nullité de l’appel parce qu’elle en modifie le sens, et une
autre qui ne fait que le rendre réprouvé. C’est celle qui n’en modifie pas
le sens. Si , par exemple, le muezzin dit : Allah Akbaar, son appel n’est
pas correct parce que le sens de la phrase est modifié. En effet, akbaar
est le pluriel de Kabar (tambour) comme asbab
est le pluriel de sabab. »
Voir ach-Charh al-mumti, 2/62-63. Allah le sait
mieux.

Source

Sheikh Muhammed Salih Al-Munajjid

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