Télécharger
0 / 0

Comment le musulman doit-il aborder les livres scientifiques?

Question: 10690

Première aspect : Comment traiter le  livre ?

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Dans
l’étude d’un livre, l’on doit tenir compte de plusieurs choses :

1.
La connaissance de l’objet du livre. Ceci s’avère nécessaire car il permet de
bien profiter du livre. Le lecteur peut avoir besoin de se spécialiser. Le livre
peut traiter de la magie, du charlatanisme ou du faux. C’est pourquoi il faut
commencer par s’informer sur son objet.

2.
Connaître ses termes techniques.

La connaissance des termes techniques
et des conventions permet de gagner beaucoup de temps. C’est pourquoi beaucoup
d’ulémas commencent leurs livres par leur explication. C’est ainsi, par exemple,
que l’auteur de Boulogh al-maram nous avertit que quand il dit
: mutafaqun alayhi (reconnu authentique par les Trois) il entend par
là que le hadith est rapporté par l’imam Ahmad, al-Boukhari et Mouslim. De la
même manière, beaucoup d’ulémas auteurs de livres en droit musulman établissent
une distinction entre les expressions : al-qawlayn, et al-wadjhayn, ar-rivayatayn,
al-ihtimalayn

L’expression
ar-rivayatayn renvoi aux versions reçues de l’imam Ahmad. L’expression
al-wadjhayn renvoie aux opinions des grandes autorités au sein des écoles
juridiques. L’expression al-ihtimalayn traduit une hésitation entre deux
opinions. Quant à l’expression al-qawlayn, elle a une portée plus générale.

De
même, il faut comprendre ce qu’entend un auteur quand il emploie l’expressions
 idjmâan  et  wifiqan . La première exprime
le consensus de la Umma alors que la seconde implique spécifiquement l’accord
des trois grands imams selon la terminologie de l’auteur de  al-fowrou ,
un ouvrage de droit hanbalite.

Les
auteurs des autres écoles juridiques possèdent des expressions conventionnelles
spécifiques.Aussi faut-il connaître les conventions de l’auteur que l’on étudie.

3.
Connaître son approche et son style

Quand
vous lisez un livre pour la première fois, il vous arrive de tomber sur une
expression qui nécessite une profonde réflexion parce qu’elle ne vous est pas
familière. Ceci est surtout vrai pour les livres scientifiques La lecture répétée
d’un livre permet de se familiariser avec ses expressions spécifiques.

Il
y a aussi une chose qui accompagne les livres. Il s’agit des annotations marginales
et des commentaires que le chercheur du savoir doit exploiter. Quand il découvre
une question qui doit être commentée ou argumentée ou justifiée et craint de
l’oublier, il doit l’annoter dans la marge de droite, de gauche, du haut ou
du bas de la page. En effet, il arrive souvent qu’on oublie des leçons que l’on
aurait pu notées en une ou deux minutes. Mais puisqu’on ne l’a pas fait, ou
se trouve incapable de se les remémorer après quelque temps.

Le chercheur du savoir doit prendre soin de
l’annotation surtout quand il étudie un ouvrage de droit musulman. Il peut vous
arriver dans certains ouvrages  de tomber sur une question assortie d’une disposition
la régissant. Si vous avez du mal à la comprendre, vous vous referez à des ouvrages
plus exhaustifs que celui que vous avez entre les mains. Car il se peut que
vous y trouviez une explication de la question ambiguë. L’explication trouvée
doit être annotée et liée à la question expliquée de sorte à ne plus avoir besoin
de se retourner à l’ouvrage dans lequel la question ambiguë est citée. Ce qui
permet d’économiser du temps.

Le
deuxième aspect : la lecture des ouvrages se fait de deux façons :

1/
Une lecture méditée qui permet de comprendre. Cette démarche ne peut être que
lente.

2/
Une lecture rapide qui consiste à passer en revue le livre pour en connaître
le sujet et les chapitres. Dans ce cas, on prend connaissance du sujet abordé
.Tout cela se fait très rapidement. Cette démarche ne s’accompagne pas de méditation.

La
meilleure manière d’étudier les livres est de s’y appliquer avec méditation
et réflexion et de solliciter l’assistance des détenteurs du savoir qui en possèdent
la bonne compréhension.

Il
est évident que le livre qui mérite le plus d’être étudié de cette façon est
celui d’Allah, le Puissant, le Majestueux. L’on doit être patient et persévérant
. Car l’on n’a pas offert à l’homme un bien plus important que la patience.

Le
troisième aspect : la collection des livres.

Le
chercheur du savoir doit veiller à l’acquisition des livres en commençant par
les plus importants. Mais,si l’on n’est pas aisé, il n’est pas sage d’acheter
un grand nombre de livres qui occasionnent une lourde dépense. Ceci est un mauvais
comportement. Si vous ne pouvez pas acheter les livres, empruntez les dans les
bibliothèques.

Le
quatrième aspect : la préférence des livres importants .

Le
Chercheur du savoir doit surtout veiller à l’acquisition des ouvrages de référence
au lieu des ouvrages récents parce que certains des auteurs de ceux-ci ne possèdent
pas une assise scientifique solide. C’est pourquoi, quand vous lisez ce qu’ils
ont écrit vous le trouvez superficiel. L’un de ces auteurs peut faire une citation
directe ou indirecte mais rend le sens dans ce dernier cas à travers une longue
expression tautologique. En somme, contentez vous des ouvrages écrits par les
anciens car ils sont meilleurs et beaucoup plus bénis que ceux des auteurs postérieurs.
En effet, la plupart des écrits de ces derniers sont volumineux, mais apportent
peu. Il vous arrive de lire tout une page qui pourrait être ramenée à une ligne
ou deux. En revanche, les ouvrages des anciens sont bien rédigés, faciles et
si précis que l’on n’y trouve pas un seul mot de trop.

Parmi les plus importants livres que le chercheur
du savoir doit acquérir figurent les écrits de Cheikh al-islam Ibn Taymiyya
et ceux de son disciple, Ibn al-Qayyim (Puisse Allah leur accorder Sa miséricorde).
Les livres de ce dernier sont plus faciles et mieux exposés. Car le style du
premier est marqué par une force découlant de l’abondance  de son savoir et
le débordement de son intelligence. C’est comme si le second avait trouvé une
maison bien construite et s’était mis à la décorer et arranger son contenu.
Mieux, Ibn al-Quayyim n’hésitait pas, chaque fois qu’il estimait que son maître
s’était écarté de ce qu’il croyait juste, à exprimer son opinion librement.
Quand, par exemple, il a jugé plus juste l’avis d’Ibn Abbas selon lequel le
pèlerin qui se rend à La Mecque dépourvu d’un animal à sacrifier doit transformer
son hadj en une oumra, il a dit : «Je suis plus proche de cet avis que
de celui de notre maître, (Ibn Taymiyya) qui pensait que cette disposition était
réservée aux Compagnons du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui). Cet
exemple montre qu’Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) avait
su faire preuve d’indépendance d’esprit. Ce qui ne l’empêchait guère de suivre
l’opinion du maître quand il l’estimait juste.

Nul
doute, si l’on examine attentivement la plupart des choix de cheikh al-islam,
on se rend compte qu’ils sont justes. Ceci est connu chez tous ceux qui ont
étudié leurs livres avec applications.

Le
cinquième aspect : l’évaluation des livres.

Les
livres appartiennent à trois catégories :

La
première est constituée par les bons livres

La
deuxième est constituée par les mauvais

La
troisième est constituée par des livres qui ne sont ni bons ni mauvais.

Faites
en sorte que votre bibliothèque soit garnie de bons livres et débarrassée des
mauvais livres. Il existe des oeuvres littéraires qui font perdre du temps.
Il existe aussi des ouvrages nocifs parce qu’ils véhiculent des idées précises
selon une méthodologie déterminée. Ces ouvrages aussi ne doivent pas faire partie
de votre bibliothèque, que leur défaut réside dans leur méthodologie ou dans
leur doctrine comme les livres qui prônent la révolution.

D’une
façon générale, les livres nocifs ne doivent pas entrer dans votre bibliothèque.
En effet, les livres constituent une nourriture spirituelle semblable à la nourriture
matérielle. Si l’on se nourrit de mauvais livres, cela porte à l’intéressé un
grand préjudice et l’engage dans une orientation différente de celle du chercheur
du savoir.

Source

Extrait des avis de cheikh Muhammad ibn Salih al-Outhaymine, livre sur le savoir, p.87-91

at email

abonner au service du courrier

Inscrivez vous au mailing liste pour recevoir les mises à jours périodiques

phone

L'application islam en questions et réponses

Accès plus rapide au contenu et possibilité de navigation sans internet

download iosdownload android