On trouve dans la bibliothèque textuelle (volume II, Hadith, Commentaire sur Ridah as-Salihin par Cheikh Ibn Outhaymin (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde), 18, chapitre sur l’interdiction des innovations et choses inventées) qu’il a été rapporté d’après Djabir ibn Abdoullah (P.A.a) que le Messager d’Allah (Bénédiction et saut soient sur lui) a dit : Toute innovation est une aberration et toute aberration (en religion) conduit à l’enfer. (Rapporté par Mouslim. Le Messager d’Allah a dit encore: Tout acte accomplit contrairement à notre ordre est rejeté. (Rapporté par Mouslim). Je vous prie de nous commenter les deux hadith et d’expliquer en quoi ils sont liés.
Commentaire de deux hadith interdisant les innovations et choses inventées (dans la religion)
Question: 118225
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louanges à Allah
Cesdeux hadiths constituent les fondements des chapitres traitant des innovations.Les ulémas s’y appuient pour définir l’innovation, ses contours, et ses règles. Si nous rassemblons les versionsdes deux hadiths et d’autres hadiths, nous pouvonsavoir une compréhension précise du sujet.
Docteur MuhammadHoussayn al-Djzani (Puisse Allah le protéger) dit :«La Sunna purifiée contient des hadiths prophétiques qui font allusion au sensreligieux du terme ‘bid’a’ (innovation). En voici quelques uns:
1.Lehadith d’Irbadh ibn Sariah dans lequel le Prophète (Bénédiction et salut soientsur lui) dit: Méfiez vous des choses inventées car toute chose inventée estune innovation, et toute innovation est une aberration. (Cité par Abou Dawoud,4067).
2. Le hadith deDjabir (P.A.a) selon lequel le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) disait dans son sermon: Certes, le livre d’Allahvéhicule le discours le plus vrai. Le meilleur enseignement estcelui de Muhammad. Les inventions sont les pires deschoses. Toute invention est une innovation . Touteinnovation est une aberration, et toute aberration conduit à l’enfer. (Cité sous cette version par an-Nassi’ dans ses Sunan,3/188).
Si ces deux hadithsexpliquent clairement que la bid’a est uneinvention, il faudrait examiner le sens que la Sunna donne au terme invention.À ce propos, on trouve ce qui suit:
3. le Hadith d’Aicha(P.A.a) selon lequel le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: Tout acte accomplit contrairement à notre ordreest rejeté. (Cité par al-Boukhari,2697 et parMouslim,1718).
4. Selon une version:Sera rejeté tout élément étranger introduit dans notre affaire (Cité parMouslim,1718).
La réflexion sur cesquatre hadiths nous permet de saisir le vrai sens religieux de la bid’a.Ce que la religion appelle ainsi implique trois restrictionscaractéristiques. Rien ne peut être qualifié d’innovation religieuses’il ne contient pas les éléments que voici:
1.Lanouveauté;
2.L’introductionde l’élément nouveau dans la religion;
3.L’absenced’une référence religieuse générale ou particulière étayant l’élément nouveau.
Voici davantaged’explications concernant les trois restrictions:
1/La nouveauté. Elle s’atteste dans la parole du Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui): quiconque innove et sa parole :toute invention est une innovation . L’invention renvoieici à l’introduction dans la religion d’un élément sans précédent. Le terme invention s’applique à toute nouveauté, bonne ou mauvaise,religieuse ou profane. Etant donné que l’invention peut concerner lesaffaires religieuses et profanes, voilà pourquoi il fallait ajouter ces deuxéléments restrictifs :
2/Que l’élément nouveau soit ajouté à la religion. Cetteconsidération s’atteste dans la parole du Prophète (Bénédiction et salut soientsur lui): dans notre affaire . Son affairec’est sa religion et sa loi. L sens de la bid’as’établit ainsi: un élément nouveau introduit dans lareligion d’une manière ou d’une autre. Le rattachement de l’élément à lareligion se fait selon l’un de ces trois procédés:
Le premier consisteà en faire un moyen de se rapprocher d’Allahalors qu’Allah ne l’a pas établi comme tel;
Le deuxième consistedans sa tendance à écarter (le fidèle) du systèmereligieux;
Le troisième résidedans sa faculté de conduire à l’innovation.
Cette restrictionpermet d’exclure les fabrications matérielles et lesnouveautés profanes sans rapport avec la religion ainsi que les actes derébellion et les comportements condamnables innovés récemment et inconnusjadis. Tout cela ne relève pas des bid’a, à moins qu’on les fasse avecl’intention de se rapprocher d’Allah ou qu’on finisse par les faire passer pourune partie de la religion.
3/ Ilne faut pas que la nouveauté repose sur un fondement religieux général ouparticulier. Cette considération s’atteste dans la parle du Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui): ce qui luiest étranger et sa parole: ce qui ne fait pas partie de notre ordre.
Les nouveautésreligieuses fondées sur un base religieuse générale sont à l’instar de ce quis’avère une partie intégrante des ‘intérêts indéterminés’ commel’édition du Coran par les Compagnons (P.A.a). Parmi les nouveautés religieusesfondées sur une base religieuse particulière figure l’observance collective dela prière surérogatoire nocturne du Ramadan sousle règne d’Omar (P.A.a). Celui-ci s’appuya en cela sur unargument religieux particulier. Il en est de même dela revivification des pratiques religieuses tombées en désuétude. Les exemplesvarient clairement en fonction du temps et del’espace. Citons-en le rappel d’Allah dans un lieu oùdomine la distraction.
C’est en tenantcompte du sens linguistique du terme nouveauté qu’on a jugé justed’appeler innovées certaines choses qui reposent sur unargument religieux. Car il s’agit alors de choses quel’on a restaurées après les avoir abandonnées par ignorance. Ellesne sont neuves que relativement. Il est connuque toute nouveauté justement soutenue par un argument religieux ne sauraitêtre appelée, du point de vue religieux, invention ou innovation. Car celles-cirenvoient dans la terminologie religieuses à ce quiest dénué de fondement religieux.
Voici maintenant uneconfirmation des dites restrictions tirée des propos des ulémas:
Ibn Radjab a dit : Toute personne qui apporte une nouveauté et l’intègredans la religion sans lui trouver un fondement religieux tombe dansl’aberration et n’a rien à voir avec la religion. Djami’ al-uloum wal-hikam,2/128. Il dit encore: Par bid’a, on entend une nouveauté religieuse sans fondement. Car ce qui reposesur un fondement religieux n’est pas une innovation selon la religion,même s’il peut être appelée ainsi linguistiquement. Djami al-uloumwal-hikam,2/127.
Ibn Hadjar dit: Sespropos: toute innovation est une aberration renvoient aux innovationssans fondement religieux général ou particulier. (Fateh al-Bari 13/254). Ildit encore: Ce hadith, c’est-à-dire: celui qui introduit dans notreaffaire un élément étranger le verra rejeté est considéré comme un desfondements de l’Islam et une de ses bases. En effet, quand quelqu’un introduitdans la religion une nouveauté sans fondement, on ne doit pas en tenir compte. Fateh al-Bari (5/302).
La définitionreligieuse de l’innovation
Compte tenu de ce quiprécède , il nous est possible de déterminer lesens religieux de la bid’a en disant qu’elle implique laréunion des restrictions précitées. La définition la plus large de cesrestriction consiste à dire: l’innovation renvoie à un élément introduit dansla religion sans un argument général ou particulier le justifiant, ou, plussuccinctement: toute nouveauté religieuse sans fondement.»Quawa’id ma’rifat al-bid’a, p. 18-23 citation résumée.Voir la réponse donnée à laquestion n° 11938,864.
Allah le sait mieux.
Source:
Islam Q&A
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