J’ai un ami qui vit en Allemagne. Il est un étudiant marié et père d’une fille et d’un fils. Sa famille ne passera pas la fête avec lui car elle va rentrer dans son pays et seul lui restera en Allemagne. Il a l’habitude de procéder au Sacrifice chaque année depuis son mariage. Cette année, il voudrait faire don de son Sacrifice à une famille nécessiteuse, étant donné qu’il passera la fête seul en Allemagne et ne peut se procurer qu’un seul Sacrifice.. Peut il faire un don de son Sacrifice ou doit il le garder pour lui-même? Etant étudiant, il n’a pas de salaire fixe; il travaille pendant son temps libre..Peut il faire don de son Sacrifice ou pas?
Il veut faire don de son sacrifice en raison du voyage de sa femme et ses enfants
Question: 127160
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louanges à Allah
La pratique du Sacrifice constitue une sunna fortementrecommandée qu’il convient de perpétuer , manifesteret diffuser au sein des musulmans. Certains ulémas soutiennent qu’elleconstitue une obligation. Voilà pourquoi il vaut mieux ne s’en abstenir qu’enprésence d’un empêchement.
Egorger l’animal à sacrifier est préférable au don de sonprix ou d’un mouton car l’acte d’égorger est de nature à rapprocher son auteurd’Allah Très haut et de concrétiser publiquement le rite.
Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorderSa miséricorde) dit: «procéder au sacrifice ( àproprement parler), à celui qui marque un baptême et à celui à faire dans lecadre du pèlerinage est préférable au don de leurs prix. Si on a de l’argent àdonner aux autres pour se rapprocher à Allah, on en donne à cet effet pourpouvoir faire le Sacrifice.«» Madjmou al-Fatwa,26/304.
L’auteur d’al-kashshaf (1/21)dit:«égorger l’animal à sacrifier dans le cadre d’un baptême est préférable au donde son prix. Il en est de même pour le sacrifice à faire dans le cadre dupèlerinage. Ibn al-Qayyim s’est prononcé nettement dans ce sens dans Touhfatal-wadoud et Ibn Nasrallah dans ses commentaires marginales.C’est parce que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et ses successeursont tous procédé au sacrifice. S’il était préférable de faire des animauxsacrifiés un don , ils l’auraient fait. S’y ajoute unhadith d’Aicha hautement attribué qui dit: l’être humain ne peut faire au jourdu sacrifice un acte plus aimé d’Allah que l’effusion du sang. Certes, la bête sacrifié se présentera au jour de la Résurrection avec sescornes, ses griffes et sa peau. Certes, le sang occupera une haute place auprèsd’Allah le Puissant et Majestueux avant de tomber sur le sol. Soyez-en contents. (rapportépar Ibn Madja et jugé faible par al-Albani dans adh-dhaifa, 526. Enplus, le fait de préférer donner le prix du mouton ou le mouton à quelqu’un aulieu de procéder au Sacrifice revient à abandonner la pratique du Messagerd’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui).«»
Si votre ami a vu une famille qui a un besoin spécifique,il peut lui donner une part de l’aumône (en viande) plus importante que celleattribuée aux autres. Il peut aussi leur donner une partie de sa part de laviande du sacrifice, étant donné qu’il passe la fête tout seul et n’a pas besoin d’une grande quantité de viande. Si lafamille nécessiteuse ne vit pas dans son lieu de résidence, il peut donnermandat à quelqu’un pour faire le sacrifice dans un pays ou une région qui regorgede nécessiteux.
Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorderSa miséricorde) dit: «nous, quand nous disons, à propos des sacrifices à fairedans le cadre du pèlerinage ou en dehors de celui-ci, qu’il est recommandé quel’auteur du sacrifice mange le tiers de la viande du sacrifice et fait aumôned’un tiers, nos propos s’appliquent en l’absence d’une raison qui nécessitequ’on aille dans les détails. En d’autres termes, en présence d’un nombreimportant de pauvres, nous préférerions qu’on leur donne à titre d’aumône plusdu tiers de la viande du sacrifice. De même, si le nombre de ceux qui procèdentau sacrifice est important, on doit en tenir compte pour apprécier la quantitéde la viande à manger. Tout doit être apprécié en fonction des besoins et desintérêts des concernés.«» Extrait de Madjmou’al-Fatwa,19/258. Voir la réponse donnée à la question n°36645.
A supposer que la famille qui intéresse votre ami aitbesoin d’argent qui ne peut pas être satisfait par un simple don de viandeet que votre ami, lui, n’ait pas d’argent ,comme vous le dites dans la question, et n’ait pas près de lui des gensauxquels il doit donner quoi que ce soit ou ait des parents collatéraux qui ontbesoin de ce qu’il a à dépenser, si tel est le cas, il peut leur faire uneaumône et s’abstenir de procéder au sacrifice pour l’année en cours.
Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorderSa miséricorde) dit: le pèlerinage ]surérogatoire[accompli tel que recommandé par la loi religieuse est plus méritoire quel’aumône non obligatoire. Si on a des proches qui sont dans besoin, il est plusméritoire de leur faire une aumône. Il en est de mêmequand on côtoie des gens qui éprouvent un impérieux besoin de nos dépenses.Quand dépenses et aumônes ne sont que surérogatoires, il est préférabled’utiliser son argent pour faire le pèlerinage car celui-ci est une pratiquecultuelle ayant des implications physique et financières. Tuer un mouton pourle sacrifice ou dans le cadre d’un baptême est plus méritoire que dedonnerleur valeur une aumône. Extrait d’al-Fatwaal-Koubra,5/382, al-ikhtyarat,116.
Allah le sait mieux.
Source:
Islam Q&A
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