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Si un couple trouve la mort au cours d’un accident, qui hérité de l’autre?

Question: 127945

Une de mes parentes a trouvé la mort avec son mari au cours d’un accident. Ils ne s’étaient mariés qu’environ cinq mois plus tôt. C’était le premier mariage pour ma parente. Quant à son mari, il avait une première épouse qui lui avait donné des fils et des filles et leur mariage était toujours en cours de validité lors de sa mort.

Ma question est la suivante: qui hérite de ma parente qui est la seconde épouse? Est-ce ses héritiers à elle ou les héritiers de son mari ou les deux à la fois? Comment répartir la succession en sachant que le mari a des fils , des filles, un père et des frères alors que son épouse a une mère , deux sœurs et un frère? Le reliquat de la dot qui lui est dû selon les clauses du contrat de mariage doit il être versé par la famille du mari aux héritiers de l’épouse ou elle perd le droit comme eux-mêmes de le percevoir? Elle logeait dans une maison spéciale louée , équipée et meublée par le mari pour en faire une résidence conjugale..Qui va hériter les meubles et tapis? Le mari possède une maison où réside sa première femme et ses enfants à elle. Ma parente aurait elle une part de l’héritage de cette maison et des autres biens légués par son mari?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, quand unepersonne décède , ses héritiers vivant héritent de sesbiens, à condition de constater que l’héritier a survécu à celui dont il doithériter. Dans le cas en question, nous devons vérifier si l’un des époux asurvécu à l’autre, ne serait-ce que pendant un instant. Si tel était le cas,celui qui a survécu hérite de l’autre. Puis sa part de l’héritage seraithéritée par ses héritiers. Si nous ne savons pas lequel des deux a survécu àl’autre, la majorité des ulémas soutient qu’aucun des deux n’hérite de l’autrecar la condition exigée pour hériter de quelqu’un est de lui survivre, ce quin’est pas le cas ici.

La succession du marisera répartie entre ses héritiers et l’épouse n’en recevra rien. De même,la succession de l’épouse sera répartie entre ses héritierset le mari n’en recevra rien.

Cheikh Ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit àpropos du cas dans lequel un groupe de personnes pouvant hériter les unes desautres trouve la mort dans un accident que cela se présente sous cinq formes:

La première est quenoussavons précisément qui a survécu àqui. Dans ce cas, seul celui qui a survécu hérite de l’autre.

La deuxième est que noussavons qu’ils ont rendu l’âme simultanément. Dans ce cas, personne n’hérite depersonne, la condition exigée pour hériter de quelqu’un étant de lui survivreréellement ou légalement, ce qui n’est pas établi ici.

La troisième est quenous ignoronss’ils sont mortssimultanément ou successivement.

La quatrième est quenous savons qu’ils sont morts successivement mais nous ne pouvons pas établirl’ordre de succession.

La cinquième est quenous savions qui est mort après qui mais nous l’avons oublié.

Dans les trois dernièresformes, aucune des victimes n’hérite des autres selon l’avis des trois imamsque sont Abou Hanifah, Malicket Chaffii. C’est l’avis choisi par al-Mouwaffaq Ibn Qoudamah et par al-Madjd et par Cheikh Taquiddine,Ibn Taymiyyah, et par notre maître Abdodurrahmane Saadi et notre maître Abdoul Aziz ibn Baz. C’est l’avis justecar la condition exigée pour hériter de quelqu’un est de lui survivreréellement ou légalement, ce qui ne peut pas être retenu en cas d’ignorance.Cependant les Chafiites disent à propos de ladernière forme qu’on doit attendre qu’ils se souviennent ou s’arrangent car cen’est pas désespéré.» Extrait de Tashiil a-faraidh,p. 142-143.

Cela étant, lasuccession de l’épouse doit être répartie comme suit:

– si le mari a survécu àson épouse, il hérite de ses biens. Aussi doit il en prendre la moitié tandisque la mère doit recevoir le sixième et le reliquat revient au frère et auxdeux sœurs, le mâle recevant le double de la part de la femelle. Si nous nesavons pas que le mari a survécu à sa femme, on répartit sa succession à elleentre sa mère et ses frères et sœursdesorte que la mère reçoive le sixième et les frères et sœursle reste, le mâle recevant le double de lapart de la femelle.

Quant à la répartitionde la succession du mari, si sa femme lui a survécu, elle hérite de ses biens.Aussi les deux épousesprendront ellesle huitième et le père le sixième et les enfants le reliquat, le mâle recevantle double de la part de la femelle car les frères ne recevront rien.

Si nous ne savons pasque l’épouse a survécu à son mari, elle ne l’hérite pas. La succession du marisera répartie commedans le cas quiprécède: le père prend le sixième, la première épouse prend le huitièmeentièrement et les enfants prendront le reliquat, le mâle recevant le double dela part de la femelle.

Deuxièmement, lasuccession de votre parenteconsistedans tout ce qu’elle a légué en terme de fonds y compris la dot qui lui a étéversée en or ou en argent ainsi que les cadeaux qui lui ont été offerts,puisque tout cela fait partie de sa propriété. Quant au reliquat de sa dot, ilconstitue une dette à payer par le mari. On doit en prélever le montant sur sasuccession et l’ajouter à la succession de l’épouse avant de répartir le toutentre ses héritiers à elle.

La succession englobe leprix du sang (indemnités) au cas où l’accident serait dû à une erreur imputableà son mari ou à un autre, si les héritiers de la femme exigent un dédommagementou si l’assurance le leur donnent.

Quant au mobilier et auxtapis de la maison, ils appartiennent au mari, à moins qu’ils ne fassent partiede la dot conformément à la coutume en cours dans certains pays ou qu’ilssoient des cadeaux que le mari a offerts à sa femme.

Troisièmement, lasuccession du mari consiste dans tous ses biens y compris sa propre maison.Cette succession est à répartir entre tous ses héritiers.

Il convient de soumettrela répartition de cette succession à un tribunal religieux pour qu’il procèdeau recensement des héritiers et des biens constituant la succession et àl’établissement des circonstances des décès pour déterminer lequel des épouxest décédé avant l’autre. En effet, l’héritage entre époux dans un tel cas peutfaire l’objet d’une divergence de vues entre les imams. Seul un cadi peuttrancher le contentieux qui pourraitopposer les héritiers.

Allah le sait mieux.

Source

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