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Sa mère porte atteinte à son épouse et à sa famille

Question: 129319

Ma femme souffre du mauvais traitement que ma mère lui inflige par la parole , par des comportements indécents, par des actes injustes et par des suspicions qui ne sont pas limités à elle seule puisqu’ils touchent encore sa famille. Ma mère lance contre ma femme et sa familles des accusations aussi fausses qu’indécentes. Ce comportement ayant dépassé la limite du tolérable, ma femme, qui  l’a supporté des années durant, a coupé ses relations avec ma mère. Bien que je continue de rendre visite à ma mère , de l’appeler au téléphone et de m’occuper d’elle, elle ne s’attendait pas à la réaction de mon épouse. Elle me reproche d’avoir permis à ma femme de rompre ses relations avec elle. Elle lie sa satisfaction de moi à la condition que ma femme revienne vers elle et que sans cela elle ne sera satisfaite de moi jusqu’au jour de la Résurrection. Je n’aime pas exercer une pression sur ma femme et je préfère la laisser  choisir. Ma mère en est arrivée à prier contre moi sans que j’ai commis le moindre péché.

Voici ma question: le fait pour ma femme de rompre ses relations avec ma mère constitue-il un acte interdit? Sinon comment le juger? Deuxième question: ma mère a-t-elle le droit de lier sa satisfaction de moi au revirement de ma femme, bien que je ne cesse de prier pour elle et de faire des aumônes à sa place?

Troisième question: si ma femme maintient sa décision de rompre ses relations avec ma mère, la colère de ma mère se transforme -t- elle en péché pour moi? J’espère que vous m’éclairerez sur tout cela. Puisse Allah vous récompenser généreusement.

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, cherfrère, nul doute que ces problèmes et tiraillementsfamiliaux sont des sources de troubleset d’instabilité. Cependant, il faut agir avecsagesse , habilité, discernement, droiture, équité etendurance dans le but de donner satisfaction à celle qui a le plus grand droitsur vous- votre mère- tout en veillant à ne pas mécontentervotre source de repos et d’affection, ledépositaire de vos secrets, la mère de vos enfant, votre compagne. C’est enagissant de cette façon que vous arriverez à cerner les problèmes et à lestraiter de la meilleure manière possible.

Deuxièmement, noussommes tenus- puisse Allah améliorer notre état et le votre- de faire connaitre à chaque partie ses droits. La chère maman doitsavoir que l’épouse de son fils a des droits prescrits par Allah et recommandéspar le Messager d’Allah. La chère épouse aussi doit savoir que la mère a desdroits prescrits par Allah et confirmés par le Messager d’Allah. Que chacunedes deux sache que quand Allah prescrit des droits au profit de quelqu’un, Ilen interdit la violation des limites tracées par Lui pour Ses fidèlesserviteurs. Il est obligatoire de s’arrêter aux limites du droit. Que personnene dépasse son droit au point de s’empiéter sur les droits d’autrui.

Troisièmement, demanderl’explication et la clarification dans la limite de l’équitable définiclairement par la Charia et selon lequel le fidèle serviteurn’atteint la plénitude de sa foi que quand ilaime pour son prochain ce qu’il aime pour lui-même et quand il réprouve pourson prochain ce qu’il réprouve pour lui-même.

Vous, chère maman,accepteriez vous qu’on vous adresse des propos blessants, ou se comporte demanière indécente à votre égard ou parle de vous en mal ou d’autres chosespareilles?

Vous, chère épouse, accepteriezvous que ma mère se fâche résolument contre moi et prie contre moi au lieu deprier pour moi? Accepteriez vous cette situation malheureuse pour quelquesraisons que ce soit?

Prenez toute mesure denature à vous permettrede toucher deuxcœurs qui vous préoccupent et dont la colère vous tourmente. Evitez de ciblercelui qui a tort -en particulier la mère- en lui imputant clairementl’injustice et l’agression. Evitez d’aggraver la détérioration de la situationqui risque de compliquer les choses au point du non retour. Usez de sagesse, debelles paroles. Soufflez dans l’oreille de l’épouse dans le but de l’inciter aupardon et à la tolérance: « Allah Très haut a dit : La bonne action et lamauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; etvoilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. (Coran,41: 34) et sonMessager (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit : Le pardon ne fait querendre le fidèle serviteur plus fort. (Rapporté par Mouslim,2588). Il dit dans un autre hadith: Chaque fois un fidèleserviteur subit une injustice et reste parient, Allah le rend plus fort.(Rapporté par at-Tirmidhi,2325)et jugé authentique par al-Albani.

Expliquez à votre épouseque le pardon plaît mieux à Allah et que son pardon à elle profite à lapersonne qui vous estla plus chère,votre mère, et que pardonner à une telle personne ne la rendrait que plushonorable à vos yeux.

Quatrièmement, il n’estpas permis à votre épouse de rompre ses relations avec votre mère au point decesser de lui parler ou se quereller avec elle car il n’est pas permis à unmusulman de boycotter son frère plus de trois nuits, comme il est bien connu.En effet, il a été rapporté de façon vérifiée que le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) a dit: Celui qui boycotte son frère durant une année estcomme celui qui aurait versé son sang. (Rapportépar Abou Dawoud(4915) et jugé authentique par al-Albani. Le Prophètedit encore:Il n’est pas permis à un musulman de boycotter un autre musulmanau-delà de trois nuits car ils seraient alors tous les deux à l’écart de lavérité aussi long temps qu’ils persisteront dans leur comportement. Le premierdes deux à faire marche arrière aura de ce fait expier sa faute. S’il salue sonadversaire et que l’autre refuse de lui répondre, les anges répondront à splace alors que Satan répond au premier. S’ils meurent fâchés l’un contrel’autre, ils n’entreront jamaisensembleau paradis. (Rapporté par Ahmad,15824) et jugéauthentique par al-Albani dans as-Sahihah,1246).

Mais si la cohabitationentre la mèreet l’épouse de son fils nepeut qu’être nuisible à l’épouse et à sa famille, il n’est pas permis à la mèred’être à l’origine d’une telle situation. Il ne vous est pas permis non plus devous taire dessus car les droits des gens sont à respecter. Quiconque porteinjustement atteinte à un musulman subira une réparation au profit du lésé aujour de la Résurrection.

L’histoire de lapersonne en faillite est bien connue. C’est celle de celui qui arrive au jourde la Résurrection après avoir observé la prière, la jeûne et la zakat maisaussi après avoir insulté des gens, diffamé d’autres, spolié les biens d’untroisième groupe, versé le sang d’autres et frappé d’autres. On répartira sesbonnes actions à ses victimes à titre de réparation. Si elles ne suffisent pas,on lui imputera les mauvaises actions des victimes, ce qui lui vaudra d’êtrejeté en enfer.

Il faut attirerl’attention de la mère sur ce grand danger. Il faut la sermonneren employant un style doux et en luiinspirant la crainted’Allah. Si malgrétout cela, votre mère persiste dans sa conduite à l’égard de votre épouse, cequi est juste c’est de ne pas la laisser faire. Il faut empêcher votre épousede se rendre auprès d’elle, de la fréquenter. Il n’ y aucun inconvénient àcesser de la fréquenter pour lui rendrevisite. En principe,ce n’est pas uneobligation pour elle, car son devoir se limite à ne pas la boycotter sans unecause légale.

A supposer que l’épousepardonne et renonce à ses droits, que faire de sa famille? Qu’a-t-elle faitpour mériter l’humiliation , le dénigrement, lamédisance gratuite?

Quand l’épouse et lamère se rencontrent dans un endroit, l’épouse doit saluer la mère car lameilleure des deux femmes est celle qui prend l’initiative de saluer. Si lamère adresse la parole à l’épouse ou la salue, elle doit lui rendre le salut.Dans ce cas, le fait pour votre mère de menacer de prier contre vous et demeurerinsatisfaite de vous ne vous nuit en rien car Allah s’est interdit l’injusticeet l’a interdit aux gens. Il nous a informé qu’Il n’aime pas les injustes. Eneffet, Allah Très haut a dit : Ô les croyants! Soyez stricts (dans vosdevoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pourun peuple ne vous incite pas à être injustes. Pratiquez l’équité: cela est plusproche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes ParfaitementConnaisseur de ce que vous faites.(Coran,5:8). En d’autres termes, imposez vous l’équitédans vos propos et actes et traitez sur le même pied d’égalité le proche etl’étranger, l’ami et l’ennemi. Que la haine pour un peuple ne pousse pas àl’injustice. Au contraire, de la même manière que vous témoigneriez en faveurde votre allié, témoignez encore contre lui. De même que vous témoigneriezcontre votre ennemi, témoignez aussi en sa faveur, fût il un mécréant, ou unhérétiquecar il faut être juste à sonégard.» Se référer au Tafsir de Saadi,p. 224.

En outre, de même que lahaine pour des gens ne devrait pas vous éloigner de la justice, de même l’amourpour des gens ne devrait vousenempêcher. Soyez équitables dans tous les cas. Vous n’encourrez rien de mal sivous vous efforcez à réconcilier les gens dans la mesure du possible sanssuccès. Si votre mère vous menace de prier contre vous, Allah Très hautn’exauce pas une prière entachée de péché ou pouvantconduire à la rupture de liens de parenté.

Toutefois, il fautl’entretenir parfaitement et supporter ses agissements désagréables et latolérer dans tous les cas. Allah est celui qui guide sur le droit chemin. Seréférer à la question n° 82453.

Note: concernantles propos de l’auteur de la question: jen’ai cessé de prier pour elle et de faire des aumônes à sa placeprier pour elle, c’est bien beau. C’est unaspect du bon traitement qu’on lui doit. Quant à l’aumône faite pour ellependant qu’elle est vivante, ce n’est pas connu des ancêtres pieux. C’estplutôt pour un défunt qu’on fait une aumône. A ce propos, al-Bokhari(2760) et Mouslim (1004) ont rapporté d’après Aicha (P.A.a) qu’un homme avait dit au Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui): Certes, ma mère est morte subitement et je pense quesi elle avait eu le temps de parler , elle auraitrecommandé une aumône… Pourrais-je le faire à sa place? – Oui, répondit il.

An-Nawawia dit: le hadith indique que l’aumône faitepour un défunt lui profite et la récompense qui en résulte lui parvient.C’est qui est reconnu à l’unanimité par les ulémas. Le fait de se mettreauservice de la mère, de prier pour elle à son insu, de lui offrir de l’argent et de la nourriture et d’autres choses, c’est cela qui est institué. Quant à faire des aumônes pour elle, ce n’est pas institué car aucun argument ne prouve son institution, à notre connaissance.

Allah le sait mieux.

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