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Le lait obtenu grâce à la prise d’hormones permit il de devenir une mère par l’allaitement pour le nourrisson et pour le mari un père pour lui?

Question: 173123

Mon ami et son épouse ont adopté deux enfants, celle-ci étant médicalement déclarée inapte à concevoir un enfant. Le couple sait que le seul moyen de garder les enfants auprès d’eux après leur atteinte de l’âge de la majorité consiste à ce que l’épouse les allaite de manière naturelle avant l’âge de deux ans. Pour tenir compte de cette considération islamique, on a injecté à l’épouse des hormones qui favorise la production du lait. Après quoi, elle les a allaités. L’usage de ce lait produit artificiellement permet il de se conformer à la considération islamique susmentionnée? Le couple s’intègre –t-il de ce fait dans les proches parents des enfants adoptifs? Cette opération est de nature à aider bon nombre des couples qui ne peuvent pas adopter des enfants pour la seule raison que l’épouse ne dispose pas du lait naturel et ne peuvent pas, par conséquent, allaiter normalement un enfant adoptif. Ce qui fait que quand ces enfants, mâles ou femelles, deviennent majeurs , ils seront confrontés au problème de savoir si les enfants peuvent jouir du statut de vrais proches parents ou pas.

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

La majorité des ulémas pense que le lait dont laconsommation par un nourrisson entraine des effets légaux n’est pas soumis à lacondition d’être produit à la suite d’un acte sexuel accompli par un mari ouaprès un accouchement. Bien au contraire, si la femme absorbait une substance provocant la formation du lait et nourrissait un enfant decelui-ci, le nourrisson deviendrait son fils par l’allaitement. C’est pourquoiils ne s’opposent pas qu’une vierge célibataire puisse allaiter et deviennemère par l’allaitement. Voilà la doctrine de Malik, de Chafiiet d’Abou Hanifa. Elle est choisie par leshanbalites, al-Mardawi et Ibn Qudama.

Pour qu’un enfant puisse être le fils de celle qui l’aallaité, il faut que la nourrisse l’allaite cinq fois séparées et que cela sepasse au cours des deux premières années de l’enfant.

Muhammad al-Atbi al-Maliki (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit : «jel’ai ( imam Malik) entendu dire, après avoir été interrogé sur le cas d’unefemme qui voit son lait couler abondamment à la suite de son absorption d’unesolution à base végétale et qui nourrit un enfant de ce lait, pour savoir sicela crée un lien de parenté oui, ce lait crée ce lien. N’est il pas un vrailait? Son interlocuteur lui répond: si, cela crée la parenté légale.

Muhammad ibn Roushd al-Maliki (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) commenteces propos comme suit: «ses propos selon lesquelssi une femme a du lait en abondance à lasuite de son absorption d’une substance et allaite un enfant de ce lait, celacrée un lien de parenté légal. C’est comme ce qui est dit dans al-Moudawwana, à savoir que la consommation du lait d’unevierge célibataire peut établir un lien de parenté et que le lait de la femmedonné à un nourrisson produit cet effet dans tous les cas, compte tenu du sensapparent de la parole d’Allah le Puissant et Majestueux : Vous sont interditesvos mères, filles, soeurs, tantes paternelles ettantes maternelles, filles d’un frère et filles d’une soeur,mères qui vous ont allaités, soeurs de lait, mères devos femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vousavez consommé le mariage; si le mariage n’a pas été consommé, ceci n’est pas unpéché de votre part; les femmes de vos fils nés de vos reins; de même que deux soeurs réunies – exception faite pour le passé (Coran,4:23). Ici, aucune distinctionn’est faite entre les femmes mariées et les autres.» Extrait deal-Bayan waat.-tahsil par Ibn Roushdal-Maliki (5/153).

Cheikh Muhammad ibn Salih al-Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:« ses proposqui n’est pas enceintesignifie que si une femme allaitait un enfant alors qu’elle n’est pas engrossesse – ce qui arrive souvent quand un enfant pleure et qu’une femmecélibataire normalement sans lait vient lui donner son sein dans le but de lecalmer. Si l’enfant suce le sein, il lui arrive d’y trouver du lait et de lesucer cinq fois ou plus. L’enfant devient il le fils de la femme concernée?L’auteur dit : non, puisque le lait s’est produit en dehors d’une grossesse.Cette explication ne suffit pas pour exclure cetteimportante disposition. Ce qui est juste etsoutenu par les trois imams c’est qu’un tel allaitementcrée un lien de parenté et que si l’enfant senourrit du lait d’une femme cinq fois, il devient son enfant par l’allaitement,que la femme soit vierge, ou ménopausée, ou mariée. Cet allaitement créel’effet légal en question sur la base d’un argument et d’un raisonnement.L’argument repose sur la portée générale de la parole d’Allah Béni et Trèshaut: vos mères qui vous ont allaités Or, il n’y a rien ni dans le Livre nidans la Sunna qui établit une condition selon laquelle la présence du lait doitêtre due à l’existence d’une grossesse. Par conséquent, les textes conserventleur généralité.Le raisonnement veutque la cause du fait que le lait crée le lien susmentionné réside dans son rôlenutritif pour le nourrisson. Si ce dernier l’utilise comme une nourriture, celasuffit. Quant au verset: Et les mères, qui veulent donner un allaitementcomplet, allaiteront leurs bébés deux ans complets … (Coran,2:233), il visent à expliquerl’obligationmaternelle de donner un allaitement complet. Ce qui est juste, c’est que lelait de la femme crée un lien de parenté, qu’il est produit à la suite d’unegrossesse ou en l’absence d’une grossesse. Le lait d’une vierge et celui d’unevieille célibataire ménopausée crée le même lien.» Ach-charh al-moumt’i alaa az-zaadal-moustaqnaa (13/440-441).

Cela étant, la femme qui prend des médicaments ouconsomme des aliments utiles et exempts de nocivité et dispose dans ses seinsd’un lait abondant et en donne à un nourrisson âgéde 0 à 2 ans fait de ce dernier son fils parl’allaitement. Ce statut entraîne une prohibition matrimoniale, la permissionde rester en tête à tête (avec une femme), de la regarder etla possibilité de lui servir d’accompagnateurlégal en voyage. Mais il ne crée pas la filiation (normale) et ne fonde pasl’obligation de prendre en charge ni le droit à l’héritage.

Nous attirons l’attention sur le fait que l’époux de lanourrice n’est pas un père par l’allaitement car ce n’est pas lui qui produitle lait. Ses enfants non issus de sa femme qui a servi de nourrice peuventépouser une fille allaitée par son épouse. Ses filles non issues de sa femmequi a servi de nourrice peuvent épouser un enfant allaité par sa femme.

Dans les fatwa indiensémies par un groupe d’ulémas hanafites (1/343) on lit: voici un homme qui aépousé une femme qui n’a jamais donné naissance à un enfant. Puis elle a eu dulait et allaité un enfant. L’allaitement qu’elle a faitla concerneet non son mari. C’est pourquoi les filles de ce mari non issues de lanourrice peuvent se marier avec l’enfant allaité.

Dans moughni al-mouhtadj du chafiite, ‘ach-charbini (3/420) on lit: si une fille vierge avait du laitdans son sein puis se marie et tombe enceinte des œuvres de son mari, son laitlui appartient et non à son mari, aussi long temps qu’elle n’aura pas sonpropre enfant. L’enfant allaité pendant ce temps n’a pas de père. Quand lafemme aura un enfant avec son mari, le lait qu’elle produit aprèsl’accouchement appartient au mari.

En ce qui concerne le mari de la mère par l’allaitement,son statut ne change pas par rapport aux dispositions légales pratiquesrelatives au regard, et au retrait (le fait de rester seul avec une femme).Ildemeure le mari de la mère parl’allaitement. Si l’enfant allaité par sa femme est de sexe féminin, elle sera sa rabiba (fille élevéedans son foyer par sa femme et avec ses enfants biologiques). Il lui estinterdit de l’épouser et il estassujettià cet égard auxdispositionsapplicables au père parl’allaitement.

Nous attirons l’attention encore sur le fait que lequalificatif ‘adoptif’ employé dans la question ne revêt pas son sens légalinterdit qui implique l’affiliation d’un enfant à un homme qui n’est pas sonpère. Mais ils l’utilisent pour exprimer la bonne prise en charge del’orphelin. C’est pourquoi nous préférons ne pas employer ce terme dans cedernier sens pour éviter toute ambigüité. Voir la réponse donnée à la questionn° 10010 et la question n° 126003.

Allah le sait mieux.

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Islam Q&A

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