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Des prodiges accomplis par certains hommes pieux

Question: 175604

L'imam, Ibn Taymiya ou l'un de ses disciples comme Ibn al-Qayyim ont-ils accompli des prodiges? Si tel était le cas, je voudrais que vous m'en citiez une partie car de tels récits fortifient la foi et encourage à accomplir des actes d'obéissance? En dehors des ulémas susmentionnés, qui sont les ulémas anciens ou contemporains qui seraient réputés avoir accomplir des prodiges? Veuillez bien nous gratifier de quelques récits?

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

L'accomplissement de prodiges par des personnages pieux de cette communauté est indubitablement prouvé. C'est un moyen pour Allah de raffermir son fidèle serviteur croyant. C'est aussi une récompense anticipée.

At.-Tahawi (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit dans son traité de théologie (p.84): «nous croyons à ce qui a été rapporté à propos de leurs prodiges confirmés par des rapporteurs sûrs issus d'eux-mêmes.»

Cependant il faut aborder ce sujet avec perspicacité et bonne compréhension. En effet, il arrive que des égarés accomplissent des actes que l'ignorant peut prendre pour des prodiges, ce qui procède d'une brouille satanique.

Cheikh al-islam (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: « les prodiges accomplis par les saints sont réels à l'avis unanime des imams des gens de l'islam et de l'ensemble des Sunnites. Le Coran l'atteste à plusieurs endroits. Des hadiths authentiques, des traditions concordantes reçues des compagnons, de leurs successeurs immédiats et d'autres le confirment. Seuls le contestent des innovateurs issus des mutazilites , des djahmiteset ceux qui les suivent. Cependant, bon nombre de ceux qui prétendent avoir accompli des prodiges et de ceux auxquels on les attribue sont des menteurs ou trompés.» Extrait de al-fataawa al-misriyyah,2/63.

Deuxièmement, Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) accomplit des prodiges particuliers d'après ce qui a été rapporté par ses disciples et ses connaisseurs. A ce propos, Ibn al-Qayyim (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: «J'ai constaté d' étonnantes manifestations de la sagacité de Cheikh al-islam (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde). Ce que je n'en ai pas constaté est encore bien plus important. Les évènements qui attestent cette sagacité pourraient remplir un énorme volume. Il informa ses compagnons en 699 de l'Hégire que les Tartres envahiraient la Syrie et que les armées musulmanes seraient défaites et que Damas ne subirait pas un massacre ni une grande prise de captifs et que l'armée (ennemie) s'acharnerait particulièrement sur les biens. Ceci fut dit avant même que les Tartres n'entama leur mouvement. Ensuite , il informa les gens, notamment les chefs, enl'an 702 de l'Hégire, après que les Tartres se mirent en marche pour se rendre en Syrie que les envahisseurs seraient vaincus et que les musulmans remporteraient une victoire. Il le jura plus de 70 fois. On lui dit: «dis: s'il plaît à Allah!» Il répondit: «s'il plaît à Allah en guise de confirmation et non en guise de suspension!» Je l'ai entendu dire ces propos. Sa prédiction relative à ces deux évènements fut comme une pluie.

Quand il fut convoqué en Egypte dans le dessein de le tuer- après que la cuisine fut prête et que les affaires furent bien manigancées-, ses compagnons se réunirent pour lui faire leurs adieux. Ils lui dirent: «des correspondances concordantes révèlent que les gens feront tout pour te tuer.» Il répondit: «Au nom d'Allah, ils n'y parviendraient jamais!» Ils reprirent: «seras tu emprisonné?»- «oui, pour long temps. Puis je sortirai et proclamerai la Sunna en public.» Je l'ai entendu dire ces propos.

Quand son ennemi surnommé Diachinker accéda au pouvoir, on lui en apporta l'information en lui disant: maintenant il a eu ce qu'il voulait. Il se prosterna longuement en guise de reconnaissance envers Allah. On lui dit: «pourquoi cette prosternation?» Il répondit : «c'est le début de son humiliation et la perte de sa puissance à partir de ce moment. Il va perdre le pouvoir!» On lui dit: «quand?»- il dit : «à peine les chevaux des soldats serontattachés que son Etat sera vaincu!» Les choses se passèrent comme il l'avait prédit. J'ai entendu de lui ces propos.

Une fois il dit: «mes compagnons et d'autres entrent chez moi et je vois dans leurs visages et leurs yeux des choses que je ne leur dis pas.» Je lui ai dit: pourquoi ne te le leur dis-tu pas- moi mis à part?- Il dit: voulez vous que je devienne un devin à l'image de ceux qui assurent cette fonction auprès des autorités?

Je lui ai dit une fois: «si tu nous traitais sur la base de ce que tu sais de nous, cela nous inspirerait plus de droiture et de piété.» Il dit: «vous ne me supporteriez pas un vendredi (une semaine) ou un mois.»

Il m'a informé plus d'une fois de choses cachées qui me concernaient et que j'avais décidées sans en parler. Il m'a informé de certains évènements majeursqui devaient arriver dans le futur sans préciser leur temps. J'en ai vécu certains et attend le reste. Ce que ses grands compagnons ont constaté parmi ces prédictionsreprésente le double du double de ce que j'ai constaté.» Extrait de Madaridj as-Salikine (2/458-459).

On trouve encore mieux dans ce qu'Ibn al-Qayyim (puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)ditdans son ouvrage intitulé al-wabil as-sayyib (p.67) où il dit: «Dieu sait que je n'ai jamais vu quelqu'un qui se réjouit de sa vie plus que lui. Pourtant il vivait dans la gêne, dans le contraire du confort et du bien-être. En dépit de son emprisonnement, des menaces et des harcèlements, il restait celui qui se réjouissait de la vie plus que tous les autres, celui qui connaissait la plus grande quiétude, la plus grande sérénité et la plus grande paix de l'âme. Son visage apparaissait toujours radieux. Quand nous éprouvions une grande peur, prévoyions le pire et trouvions la terre trop étroite pour nous abriter, nous venions le voire. Dès que nous le voyions et entendions son discours, nous étions complètement soulagés et retrouvions notre sérénité, notre force, notre certitude et notre quiétude. Gloire à Celui qui montre son paradis à Ses fidèles serviteurs avant qu'ils ne Le rencontrent; Celui qui leur ouvre les portesdu paradis alors qu'ils sont encore dans la demeure de l'action, Celui qui leur fait parvenir du bon souffle paradisiaque de quoi les pousser à déployer leurs énergies et engager une course pour y arriver.»

Troisièmement, s'agissant de l'accomplissement de prodiges par les pieux de cette communauté, ses ulémas, ses dévots et ses ascètes, on en sait bien de choses. Nous allonsciter une petite partie de ce qui s'est produit et a été mentionné par les ulémas dans leurs livres. Nous attirons l'attention (du lecteur) sur le fait que beaucoup des phénomènes inscrits dans ce chapitre ne sont pas vérifiés. Aussi faut il s'assurer de la véracité de ce qui a été rapporté sur ce chapitre avant de l'accepter et de le prendre pour vrai.

Qays ibn Abi Hazim dit: «J'étais présent à Hayrah en compagnie de Khalid ibn al-Walid (P.A.a) quand on lui apporta du poison. Il dit: qu'est-ce que c'est?- du poison à effet immédiat! – Il dit: «au nom d'Allah! Puis il l'avala et ne souffrit de rien.» Charh oussoul i'tiqad ahl as-Sunna wal-djamaa (6/498), al-Biayah wan-nihayah (6/382).

Thabit al-Banani dit: «j'étais en compagnie d'Anas quand le gestionnaire de ses affaires vint lui dire: Abou Hamzah! Notre terre éprouve la soif.» Anas fit ses ablutions, se rendit dans le désert, fit deux rakaa puis prononça une invocation. A l'instant, je vis les nuages se ressembler puis s'ensuivit une pluie abondante. Quand la pluie cessa , Anas envoya l'un des siens et lui dit: va voir comment était la pluie. L'envoyé constata que la pluie ne dépassa que de très peu la terre concernée.» Extrait de Charh oussoul i'tiqad ahl as-Sunna wal-djamaa (7/11) et al-Biayah wan-nihayah (9/107).

Djaafar ibn Zayd al-Abdi dit: «nous partîmes en expédition vers Kabul alors que Silah ibn Ashyam se trouvait dans l'armée. Arrivée à proximité de la terre de l'ennemi, le général dit: «qu'aucun combattant ne manque à l'appel.» Le mule de Silah s'échappa avec sa charge pendant ce temps. Silah se mit à prier. On lui dit: les gens sont partis! Il dit: je ne vais faire que deux brèves rakaa. Une fois sa prière terminée, il prononça une invocation en ces termes: «Monseigneur! Je jure que tu me ramèneras mon mule et sa charge… La bête revint s'arrêter devant lui.» Extrait de Charh oussoul i'tiqad ahl as-Sunna wal-djamaa (7/142).

Nafi' ibn Nouaym dit: «quand on a finit de laver le corps d'Abou Djaafar, Yazid ibn al-Qaqaa, le lecteur, on s'est aperçu que la région allant du haut de sa poitrine jusqu'à l'emplacement de son cœur paraissait comme une page du Coran. Ceux qui étaient présents sur les lieux ne doutèrent nullement que c'était le reflet de la lumière du Coran.» Extrait de Tahdhib al-Kamal (33/201).

Muhammad ibn Ziyad al-Alhani a rapporté d'Abou Mouslim al-Khawlani :«une femme avait fait perdre à son épouse son affection pour son mari. Celui-ci pria contre elle et elle devint aveugle. Ensuite , elle vint le voir pour lui dire: ô Abou Mouslim! J'ai bien fait ce que j'ai fait mais je ne recommencerai jamais.» Il dit: Monseigneur! Si elle dit vrai, rends lui sa vue.» Elle recouvrit la vue.» Extrait de Hilyat al-awliyaa (5/121).

Bilal ibn Kaaba al-Akki dit: «il arrivait qu'au passage d'une gazelle, des enfants disaient à Abou Mouslim al-Khawlani: prie pour qu'Allah retienne cette gazelle pour nous. Quand il priait, Allah la retenait et ils allaient la prendre.» Extrait de Taikhou Dimashq (27/215).

Shaqiq dit: «Je me trouvais dans mon champs au moment où un nuage pointa. J'entendis dedans une voix qui dit: arrose le champs d'Untel. Je me rendis auprès de l'intéressé et lui demandai comment il traitait son champs. Il dit : je fais du tiers une semence, mange un tiers et fais d'un tiers une aumône.» Extrait de Charh oussoul i'tiqad ahl as-Sunna wal-djamaa (7/94)

Aboul Allah ibn Abdoullah ibn ach-Chikhkhir a rapporté: «Amir ibn Abd Qays recevait sa pension et l'enveloppait dans un pan de son vêtement. Chaque fois qu'il rencontrait un pauvre qui le sollicitait il lui en donnait. Quand il arrivait auprès de sa famille, il leur lançait la pension. Quand ils la recomptaient , ils le trouvaient comme elle était au départ.» Extrait de Taikhou Dimashq (26/29); al-Issaba (5/77).

D'après Younous «quand Moutarrif ibn Abdoullah entrait dans sa maison, les ustensiles glorifiaient Allah.» Extrait de Taikhou Dimashq (58/323); Hilyatoul awliyaa (2/205).

D'après Qatadah Moutarrif ibn Abdoullah et l'un de ses compagnons partirent en voyage au cours d'une nuit opaque. Ils découvrirent à leur grande surprise que la cravache de l'un d'eux émettait une lumière et il dit à son compagnon: si nous racontions ceci aux gens, ils nous traiteraient de menteurs. Moutarrif commente: celui qui dément est un grand menteur.» Extrait deHilyatoul awliyaa (2/205); Siyarou a'alaam an-noublalaa, 4/193.

Al-Hourayri rapporte: « Abdoullah ibn Chaqiq avait le privilège de voir ses prières exaucées. Il lui arrivait de dire au passager d'un nuage: Monseigneur! Puisse ce nuage ne dépasser un tel ou tel endroit sans y déverser de la pluie. Il ne dépassait l'endroit désigné sans que la pluie l'arrosât.» Extrait de Taikhou Dimashq (29/161).

Al-Harith ibn an-Nou'man rapporte: «Ibrahim ibn Adham récoltait des dattes fraiches d'un chêne.»Extrait de Taikhou Dimashq (6/326); Siyarou a'alaam an-noublalaa, 7/393.

Yahya ibn Kathir al-Basri dit: «Kahmas ibn al-Hassan acheta de la farine pour un dirham et en mangea une partie. Quand la farine tarda à s'épuiser, il la mesura et découvrit que sa quantité initiale resta intacte.» Extrait de Siyarou a'alaam an-noublalaa, 6/317.

Vous trouverez de nombreux pareilles histoires dans les ouvrages des ulémas qui traitent des biographies des ancêtres pieux et de l'évocation de leurs états. C'est le cas du livre de l'ascèse de l'imam Ahmad, de Hilyat al- awilyaa d'Abou Nouym al-Aspahani, de Siyarou a'alaam an-noublalaa d'adh-Dhahabi, d'al-Bidayah wan-Nihayah d'Ibn Kathir et beaucoup d'autres. Cependant, on y trouve des choses inexactes, des exagérations, des excès de descriptions, notamment quand il s'agit de récits apportés par des soufis et attribués à leurs maîtres dans leurs livres. Voilà pourquoi at.-Tahawi dit: «nous croyons à ce qui a été rapporté à propos de leurs prodiges confirmés par des rapporteurs sûrs issus d'eux-mêmes.»

Cheikh al-Albani dit dans son commentaire sur le traité at.-tahawiyyah: «l'auteur a bien fait en se limitant aux dires des rapporteurs sûrs puisque les gens, en particuliers ceux des dernières générations, se sont livrés sans réserve à l'évocation des prodiges au point de rapporter avec force détails des évènements dont la fausseté n'échappe à une personne dotée d'unatome d'intelligence. Pire, on y retrouve parfois des affirmations qui relèvent de l'associanisme majeur touchant la souveraineté divine.» Extrait de charh al-aqidah at.-Tahawiyyah,p.84.

Nous espérons que vous lirez le précieux ouvrage traitant de ce sujet: al-fourqan bayna awliyaa i ar-rahman wa awliyaa i ash-shaytande Cheikh al-islam, Ibn Taymiyah (puisse Allah lu accorder Sa miséricorde).

Allah le sait mieux.

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