0 / 0
103,29411/08/2017

Le fumeur de la marijuana est-il assimilable au buveur du vin?

Question: 176545

Je sais bien qu’il y a de nombreux textes dans le Coran et la Sunna qui interdisent la consommation du vin. Je sais encore que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a interdit la consommation de tout ce qui entraîne l’ivresse, et que tout ce qui produit un tel effet est assimilable au vin, et que celui-ci est interdit.» Il (le Prophète) dit: Allah n’agréa pas une prière de la part du consommateur du vin aussi long temps que son corps en contiendra une partie. Une autre version dit: «Allah n’agréera rien de la part de celui qui a consommé du vin. S’il se rend ivre, ses prières ne seront agréées durant quarante jours. S’il se repend puis récidive, Allah Se chargera de l’abreuver de la pourriture qui se dégage des corps des gens jetés en enfer. etc. entre autres textes.

Tous ces textes sont clairs et ne font l’objet d’aucune contestation. La question porte sur l’assimilation de la marijuana au vin et sur la substitution de l’un à l’autre de manière à appliquer la sanction prévue pour la consommation du vin à la consommation de la drogue en question. Je pense que cela relève d’une exagération qui devrait être argumentée. Dire ceci ne signifie pas que la marijuana est licite. Je n’en pense pas moins qu’il n’y a rien qui justifie son assimilation au vin. Si on devait l’assimiler à quelque chose, il serait plus acceptable de la comparer à la cigarette. S’il fallait lui trouver une sanction par la voie du raisonnement par analogie, nous la comparerions au tabac. Pourtant, comme nous le savons , personne n’a dit que la consommation du tabac entraîne l’ivresse. Tout ce qu’on peut dire à son égard est qu’il est interdit ou réprouvé.

On pourrait même dire que la comparaison de la marijuana au tabac est discutable car les effets nocifs du dernier sont manifestes. Quant à la marijuana, il est prouvé scientifiquement qu’elle ne contient aucune substance cancérogène, contrairement au tabac. Loin de là, on utilise la marijuana à des fins médicales et lui reconnait des avantages dans plusieurs domaines.

Ce qui a suscité mes interrogations c’est que certaines personnes l’assimilent complètement au vin et soutiennent que les prières de celui qui la consomme ne seront pas agréées durant quarante jours… entre autres sanctions!

Je suis un jeune musulman et j’avoue, malheureusement, être un consommateur accoutumé de la marijuana. Ce qui n’empêche pas d’observer mes prières avec assiduité en tout état. Peut-on dire que mes prières ne seront pas agréées durant quarante jours ou que  si je me repentais et récidivais on m’abreuverais de  la pourriture qui se dégage des corps des gens jetés en enfer ou que je serais destiné à aller en enfer?! Je ne me sens pas à l’aise à l’entente de tels propos. J’espère recevoir votre éclairage.

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement,avant de juger la marijuana, il faut en connaitre la nature et les effets deson utilisation.

La marijuana estune des dérivées du cannabis indien. C’est une plante aux effets hallucinants , répandue dans les pays arabes sous plusieursnoms notamment banjo,en Egypte. Le banjo estdifférent du hachich. Elle est plus connue sous son appellation occidentale: marijuana ou mariruanaou marijouana.

La formevégétale du remède se compose de fleurs mures à dessécher à côté de feuillesappelées enanglaispistillate; des feuilles douces en début d’éclosion.

Une foismanufacturée, elle est appelée hachich et elle se compose de glandulairetrichomes obtenues des principales matières végétales actives contenues dans lecannabis. Ce qui fournit la formule chimique organique

Δ9-tetrahydrocannabinol(delta-9-en:tetrahydrocannabinol)connuecomme THC

Le hachich fait partie des hallucinogènes quand on leprend en grande quantité. Il est plus courant et plus répandu de le fumer. Cequi produit un effet rapide sur le système nerveux central à cause de larapidité avec laquelle la matière passe du poumon au sang et de là à lacervelle pour donner une sensation de relaxe,de somnolence, de réjouissance, de vigueur et de vivacité, le tout suivi de lasensation d’une profonde torpeur et de la difficulté de se concentrer, derester attentif et de se souvenir immédiatement et dans le court terme.L’intéressé souffre encore de déséquilibre dans sa mobilité en plus del’accélération des battements de son cœurs, du stress ,d’hypotension, de la sécheresse de la bouche et de la gorge.» Extraitsuccinct d’al-Mawsou’aal-hurra (Wikipedia )

Deuxièmement,une fois la marijuana clairement décrite, nous savons qu’elle est du vin etpeut faire l’objet de toutes les dispositions applicables au vin. Lesdispositions religieuses ne résultent pas d’une déduction rationnelle et ne proviennentpas d’études et de réflexions. Elles ne peuvent être tirées que des textesreligieux et des sentences prononcées par Allah et Son messager sur les choses.Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a appelé vin tout ce quiprovoque l’ivresse et lui a appliqué toutes les dispositions concernant le vin.

Mousilm (2003) arapporté dans son Sahih d’après Ibn Omar (P.A.a) que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soientsur lui) a dit: Tout ce qui rend ivre est du vin ettout ce qui provoque l’ivresse est interdit. Celui qui boit du vin ici-bas etmeurt alcoolique sans se repentir ne le boira pas dans l’au-delà.

Si la marijuanaest une manière enivrante, comme nous l’avons dit dans sa définition et commeil est bien connu, il n’ y a aucun doute qu’elle estdu vin et en partage les dispositions ici-bas et dans l’au-delà.

Aucun compten’est tenu du fait que seule la consommation d’une grande quantité rend ivre etque la petite quantité ne produit pas cet effet. Car le Prophète (Bénédictionet salut soient sur lui) a dit: Est interdit, même enpetite quantité, tout ce qui rend ivre quand on le prend en grande quantité. (rapporté par an-Nassai (5607) etjugé authentique par al-Albani.

Cheikh al-islam , Ibn Taymiya (Puisse Allahlui accorder Sa miséricorde) a fait de longs développements sur le sujet. On ytrouve l’explication de ta question relative au statut et à la nature de cettematière (la marijuana/ hachich), notamment l’explication de l’applicabilité detoutes les dispositions concernant le vin.

Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) écrit: «Quant au maudit hachich qui provoque l’ivresse, elleest comme les autres substances qui produisent le même effet. Or tout ce quiprovoque l’ivresse est interdite de consommation del’avis unanime des ulémas. Mieux , tout ce quiperturbe les facultés mentales est absolument interdit, même s’il ne provoquaitpas l’ivresse comme le banjo. La consommation d’une telle substance estpassible d’une peine. La consommation de ce qui n’entraîne pas l’ivresse (mais neperturbe les facultés mentales) doit être sanctionnée.

La faiblequantité du hachich susceptible de provoquerl’ivresseest interdite selon la majorité des ulémascomme c’est le cas de la petite quantité de toute autre substance enivrante. Laparole du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui):Toutce qui enivre est du vin et tout vin est interdit. s’applique à tout ce quiprovoque l’ivresse. Peu importe qu’on le mange, le boit et qu’il soit congeléou liquide. Si on congelait du vin, il n’en serait pas moins interdit. Si onliquéfiait le hachich, il n’en serait pas moins interdit.

Notre Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) jouissait du don de la concision. Quand ilprononçait un discours général , sa portée s’étendaità tout ce qui pouvait être concerné; qu’il s’agisse d’entités existantes en sontemps et dans son milieu oud’autres. Saphrase: Tout ce qui rend ivre est interdit. s’appliqueà tout ce qui existait à Médine en fait de vins obtenus grâce à la fermentationde dattes ou d’autres (fruits). Elle s’appliquait encore à ce qui en existaitau Yémen en matière de vins provenant de la transformation du blé, de l’orgue,du miel et d’autres sources y comprises celles découvertes après lui comme levin obtenu grâce au lait de cheval que les Trucs et d’autres consomment. Aucunuléma n’a établi une distinction entre le vin provenant du lait de chevalet celuiprovenant du blé ou de l’orgue, même si l’un existait en son temps et étaitconnu tandis que l’autre ne lui était pas connu du fait que personne en terrearabe ne consommait du vin tiré du lait de cheval.

Selon nosinformations, le hachich fit son apparition en terre musulmane vers la fin du 6esiècle et le début du 7ependant l’invasion tartre. Il serépandit sous la domination de Jankis Khan. Quand lesgens s’étaient livré publiquement aux péchés qu’Allahet Son Messager leur avaient interdit, Allah permit à leurs ennemis de prendrele dessus sur eux.

La consommationde ce maudit hachich faisait partie des pratiques les plus condamnables. Elleest pire que les boissons qui provoquent l’ivresse à certains égards tandis queles dites boissons sont pires que lui à certains autres égards.

En effet, enplus de son aptitude à rendre son consommateur complètement ivre, ill’effémine, le pervertit , corrompt son humour , lerend vorace et peut le précipiter dans la folie… Beaucoup de gens sontdevenus fous à cause de sa consommation.

D’aucun disent qu’il a un effet sur le mental mais ne rendpas ivre et qu’il est comme le banjo. Ce qui n’est pas vrai car il provoquel’euphorie et procure le plaisir et la déconcentration comme le vin, d’où lapropulsion à le consommer. Sa consommation en petite quantité pousse à enprendre davantage, à l’instar des boissons enivrantes. Celui qui en devientaccoutumé a plus du mal à s’en passer que l’alcoolique. Aussi est-il plus nocifen partie que le vin. Voilà pourquoi les ulémas disent que sa consommation doitentraîner l’application de la même peine que le vin. Leur divergence de vuesporte sur son caractère impur.

Celui quidevient ivre après avoir bu ou fumé du hachich, n’est pas autorisé à s’approcherd’unemosquée jusqu’à ce qu’il retrouve sa lucidité. Sa prière n’est valide que quandil est conscient de ce qu’il dit. Il doit se laver la bouche, les mains et lesvêtements chaque fois. La prière est une obligation pour lui mais sonaccomplissement ne sera agréede sa part durant quarante jours et jusqu’à ce qu’il se repente,d’après cette parole du prophète (Bénédiction et salut soient sur lui): Lesprières du buveur du vin ne seront agréées durant quarante jours. S’il serepent, Allah agrée son repentir. S’il recommence à boire, ses prières neseront pas agrééesdurant quarante jours. S’il se repent encore ,Allah agréera son repentir. S’il se remet à boire, Allah se chargera del’abreuver de la pourriture qui se dégage des corps des gens jetés en enfer.

Quant à celuiqui dit que la question n’est l’objet ni d’un verset ni d’un hadith, il ne faitque révéler son ignorance. Le Coran et le hadith contiennent des mots riches encontenu qui fondent des règles générales et des sujets à portée universelle quienglobent tout ce qu’ils peuvent régir. Leur domaine d’application est tracéglobalement dans le Coran et le hadith car il n’est pas possible de spécifierchaque chose nommément.» Extrait de Madjmoufatwa Cheikh al-islam (34/204-207).

Votre devoir, ôfidèle serviteur d’Allah, est dete débarrasser de cette maladiechronique pour rester fort dans votre relation avec Allah. Ne tesoumets pas à tonâme charnelle et à tonplaisir. Protègeta religion et tes prières contre le vin afin d’éviter qu’il gâte tes affairesreligieuses et profanes. Si ton état nécessite un traitement curatif dispensédans une structure médicale, il faut le faire immédiatement pour mettre fin àton épreuve.

Nous demandons àAllah de te disposer à ce qu’Il aime et agrée en fait d’actes et de paroles et , par Sa grâce, de d’inspirer un repentir sincère.

Allahle sait mieux.

Source

Islam Q&A

at email

abonner au service du courrier

Inscrivez vous au mailing liste pour recevoir les mises à jours périodiques

phone

L'application islam en questions et réponses

Accès plus rapide au contenu et possibilité de navigation sans internet

download iosdownload android