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Le jugement de l’usage d’un compteur électronique de rakaa ‘tapis de prière électronique’ pour prier

Question: 179996

M’est il permis d’utiliser un compteur électronique qui effectue le décompte automatiquement sans l’intervention du prieur ou d’une autre personne. Le compteur affiche le nombre de rakaa accomplis par le prieur pour lui permettre d’en être sûr en cas d’oubli ou d’erreur. Que la prière concernée soit obligatoire ou surérogatoire. J’ai pu fabriqué un appareil apte à effectuer cette tache. Il fonctionne grâce à un dispositif sensible et très fin (d’une épaisseur de 1-2 millimètre approximativement) à mettre sous le tapis de prière où à l’endroit où le prieur pose son front directement. Il compte le nombre des prosternations et l’utilise pour calculer le nombre de rakaa effectué par le prieur avant d’afficher le tout sur un écran numérique placé devant le prieur. En cas de besoin davantage de clarifications, il est possible de vous envoyer une photo ou une vidéo qui montre comment l’appareil fonctionne. Instruisez nous. Puisse Allah vous bénir.

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, le comptage des rakaade la prière a un fondement ancien dans les propos et actes des ancêtres pieux.Les moyens du comptage varie en fonction des milieuxet des contextes. Les uns utilisaient leurs bagues, d’autres des noix de dattier , d’autres des cailloux et d’autres enfin leursdoigts et orteils. Ces pratiques confirment toutes l’existence d’un fondementde la fonction de ce tapis (électronique) qui compte les prosternations et rakaa.

Le hanbalite , Ibn Radjab, (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit:« Al-Fadhl ibn Chadhan a rapporté dansson livre: Le comptage des versets et des rakaa dansla prière un hadith reçu d’Abdourrahman ibn al-Qassim qui le tenait de son père selon lequelquand Aicha faisait une prière obligatoire,ellela comptait à l’aide de sa baguequ’elle tournait dans sa main jusqu’à la fin de sa prière pour se souvenir.»Extrait de Kitab al-khawatimd’Ibn Radjab,p. 109. Lachaîne qui remonte le hadith à Aicha est authentique.

Le Malikite al-Kharshi (PuisseAllah lui accorder sa miséricorde) dit: Lamanipulation de la bague de manière à la déplacer d’un doigt à un autre pourcompter le nombre des rakaa de peur de se trompern’est pas vaine car l’acte contribue à bien faire la prière. Extrait de charh moukhtassar al-khalil (1/294).

On lit dans HachiyatouIbn Abidine (1/650):«L’auteur d’al-Bahr a dit: Faire un geste avec l’extrémité des doigtsou mémoriser par cœur, rien de cela n’est réprouvé à l’avis de tous. Faire ledécompte verbalement invalide la prière à l’avis de tous.

Le hanafite , Muhammad al-Babarty (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit: (On a rapporté d’après Abou Youssouf et Muhammad) contrairement à l’apparencede la version (que le décompte à l’aide de la mainne représente aucun inconvénient). On parle dela main car faire un geste à l’aide de l’extrémité des doigts ou mémoriser parcœur ne sont pas réprouvés de l’avis de tous, contrairement au décompte verbalqui invalide la prière. Extrait d’al-Inaya, charh al-hidaya (1/418).

Cheikh al-Outhaymine (PuisseAllah lui accorder Sa miséricorde) a dit: On peutcompter la rakaa puisqu’on peut en avoir un besoinplus pressant. Car bon nombre de gens oublient. Ils comptent à l’aide de leursdoigts. Ce qui pose un problème car quand on procède à la génuflexion, on estobligé d’étendre les doigts. Quand on se prosterne, on est obligé de lesdéplier. Ilfaudrait alors employer des cailloux ou des noix ( dedattier) en en plaçant 4 dans sa poche. Quand on termine la première rakaa, on sort une noix, puis on continue ainsi aprèschaque rakaa jusqu’à la fin de la prière. Il n’y aaucun inconvénient àagir ainsi car cela correspond à un besoin, vu la fréquence de l’oubli. Extrait de ach-charh al-moumt’ialaa zad al-moustaqnaa (3/249-250).

Deuxièmement, toutefois ce tapis (électronique) etd’autres nouveaux produits du genre suscitent quelques craintes:

1. Il peut distraire le prieur qui le regarde et tientcompte de son fonctionnement car il ne se contentera pashabituellement de ce qu’il voit affichercomme nombre de prosternations ou de rakaa, mais il y réfléchit et le vérifie (mentalement)!Cequi va à l’encontrede l’objectiforiginel de l’usage du tapis, à savoir se concentrer et se détourner de tout cequi étranger à la prière.

2. La prière comprend des aspects essentiels et desdevoirs que le tapis électronique ne décompte pas. Le prieur peur se tromperdans la récitation de la Fatiha. Le prieur peut se tromper en ne s’asseyant paslors de la première posture assise dans laquelle on récite le salut de milieu deprière. Il peut omettre la génuflexion complètement ,ce qui n’empêche pas le tapis de lui créditer d’une rakaapour la simple raison qu’il a effectué deux prosternations! Aussi arrive-t-ilque le prieur se trompe dans sa prière ailleurs que dans les deux prosternations! Ce qui limite ou annihile l’utilité du tapisélectronique. Cette lacune se manifeste encore si la prière comprend uneprosternation de récitation ( à faireexceptionnellementquand on arrive àcertains versets du Coran).

Troisièmement, s’agissant de notre avis concernant cetapis et d’autres produits pareils, nous disons: lacharia ordonne la concentration dans la prière. Ella a établitdes dispositions claires pour celui qui se trompe dans sa prière. Quand il sedistrait au point de ne plus savoir le nombre de rakaaqu’il a priés, il retient le minimum et procède à une prosternation avant lesalut final. On lui recommande de solliciter la protection divine contre Satanet de souffler à sa droite dès qu’il sent queSatan le tente pour le détourner de saprière.

Nous pensons que l’usage de l’appareil est permis etutile à celui qui est en butte à des obsessions inévitables, par exemple, et à l’oublieux , si son usage leur évite la peine , leurprofite, répond à leurs attentes et leur permet de se concentrer. En situationordinaire et au cas où l’on en éprouve pas un besoin particulier, nous nepensons pas quesonusage soit nécessaire. Cela peut même relever d’une exagération superflue et desinnovations que les gens introduisent dans leur pratique cultuelle et quirisque de faire perdre l’objectif essentiel, à savoir la concentration,l’humilité dans la prière. En effet, on voir le prieur emporter par des penséeset obsessions à cause de cet appareil qui calcule pour lui saprière!!

Allah le sait mieux.

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