Je me suis habitué à travailler pour une société et à lui faire réaliser des bénéfices. Mon chef m’a promis des bénéfices mais il ne cessait de repousser le paiement du pourcentage promis en raison des sommes que je leur ai volées. Finalement, il n’a pas respecté la promesse qu’il m’avait faite. Ce qui a suscité ma colère et m’a poussé à leur voler encore plus d’argent. J’ai quitté le travail depuis quelque temps et décidé de redevenir juste. Je ne me souviens pas des montants que je leur ai pris.
1.J’ai remboursé la moitié de la somme que je leur ai volée, grâce à l’intermédiaire d’un ami qui travaille encore dans la société.
2. J’ai acheté des choses grâce à l’argent volé. Cependant, j’ai fait un don d’une partie de l’argent. Mais je vais restituer tout l’argent à son propriétaire..L’aumône sera-t-elle agréé?
Est-il juste de faire une prière de consultance pour savoir la meilleure et la plus facile voie à utiliser pour la restitution des biens?
Mes bonnes œuvres telles mes prières, ma zakat et mes dhikr effectués en ce moment sont elles agrées? J’ai lu que le repentir ne saurait être parfait que si on restitue intégralement le bien volé.
Il a volé de l’argent à la société qui l’a employé puis il s’est repenti et a des questions à poser
Question: 181396
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louanges à Allah
Premièrement, le volfait partie des péchés majeurs. Nous louons Allah de vous avoir assisté à vousrepentir. Efforcez vous à faire le repentir comme il se doit. N’opposez pas unmal à un mal en vous appuyant sur de fausses interprétations. Le fait pourvotre chef de ne pas respecter la promesse qu’il vous a faite ne vous autorisepas à volerde façon répétée d’autantplus que vous dites qu’il s’est comporté comme il l’a faiten raison de l’argent que vous leur avezvolé.
Deuxièmement, efforcezvous à connaître le montant de l’argent volé à la société. Si vous ne parvenezpas à le connaître avec exactitude, faites une estimation que vous croyezfortement juste puis restituez -leur le montant correspondant.Allah le Puissant et Majestueux dit: Craignez Allah autant que faire se peut.(Coran,64:16).
Cheikh as-Saadi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:«Ce verset indique que tout devoir qu’on est devenu incapable d’accomplirs’efface de lui-même et que si on est en mesure d’en accomplir une partie, onfait ce qu’on est en mesure de faire et laisse le reste. C’est dans ce sens quele Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) dit: Quand je vous donne unordre, exécutez le dans la mesure du possible. (Cité dans les Deux Sahih). Cette règle religieuse régit des questionssecondaires impossibles à recenser.» Extrait du Tafsirde Saadi (p.868).
Troisièmement, du momentque vous avez restitué la moitié de ce que vous aviez indumentperçu de la société, vous avez bien fait. Efforcez vousde restituer le reliquat. Vous n’êtes pastenu d’informer le patron de la réalité, ni des détails de ce que vous aviezfait ni de ce que vous aviez l’intention de faire, si vous craignez que cela n’entraînedes troubles ou si vous trouvez pénible de le faire ou redoutez la honte pourvous-même. En effet, Allah préfère la discrétion. Le devoir est de restituerles droits à leurs propriétaires de quelque manière que ce soit, à condition derester dans la limite du licite. Il faut en plus se repentir devant AllahTrès-haut et avoir un fréquent recours à la demande de pardon. Se référer à laréponse donnée à la question n° 31234 et àla question n° 43017.
Quatrièmement, lesbonnes œuvres telles la prières, le jeûne, l’aumône,l’invocation, le dhikr et consort sou tenduespar l’intention de se repentir et un effort pour restituer les droits à leurspropriétaires sont agréées, s’il plaît à Allah. Tout cela s’insère dans lerepentir ordonné. L’agrément d’une bonne œuvre ne dépend pas de la conditionque son auteur soit exempt de péchés ou de péchés majeurs. La commission d’unpéché majeur n’entraîne pas la nullité de ses bonnes œuvres, à moins qu’untexte vienne l’affirmer dans un cas particulier.
L’ambigüitéréside dans les actes d’obéissance liésà ce péché. De tels actes peuvent être influencés par le péché dans le sens deleur agrément car le bon acte (entaché d’un péché) peut être rejeté. Cettequestion ressemble à celle concernant la situation d’une personne qui se repentd’avoir commis un péché mais continue d’en perpétuer un autre.
Ibn al-Qayyim(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit:« Peut on se repentircorrectement d’un péché tout en persistant dans un autre péché? La questionfait l’objet de deux avis. Mon opinion est qu’il n’est pas juste de se repentird’un péché tout en continuant d’en commettre un autre de la même espèce. Quantau fait de se repentir d’un péché tout en commettant un autre sans rapport avecle premier et ne relavant pas de la même espèce, c’est possible. C’est le casde quelqu’un qui se repent de la pratique de l’usure mais continue à boire duvin, son repentir portant sur la pratique de l’usure est juste. Cependant s’ilse repentait de la forme d’usure qui consiste à exiger un surplus sans serepentir de la forme d’usure qui consiste à accorder un délai (moyennant unecontrepartie financière) et persiste à perpétuer cette forme d’usure ou inversement, ce serait inacceptable. C’estcomme le cas de celui qui se repent d’avoirconsommé le hachich tout en persistant à consommer duvin ou inversement, le repentir de celui-là n’est pas juste. Car il ressemble àun homme qui se repent d’avoir entretenu une relation adultérine avec une femmetout en maintenant la même relation avec une autre. C’est aussi comme un hommequi se repent d’avoir consommé le jus fermenté de raisin qui rend ivre tout enpersistant à consommer d’autres boissons qui produisent le même effet.
Celui qui se comporte dela sorte ne se repent pas en réalité mais il change de péché en passant d’unpéché à un autre. Ce qui est différent du cas de celui qui laisse un acte dedésobéissance pour tomber dans un autre d’une espèce différente.» Extrait de madaridj as-Salikine(1/273-275).
Cinquièmement,s’agissant des choses que vous avez achetées grâce à l’argent volé puis donnéen aumône aux pauvres, sachez que votre aumônefaite au profit des pauvres n’est pas acceptable, qu’elle soit en espèceou en nature car elle provient d’un bien mal acquis qui doit être restitué àses propriétaires. Il n’est pas permis d’en faire une aumône car Allah est bonet n’agrée que ce qui est bon. Etant donné que vous avez l’intention derestituer les biens intégralement,vousavez bien fait. Empressez-vous à les restituer.
Sixièmement, il n’estpas institué pour vous de procéder à une prière de consultance pour restituerles biens à leurs propriétaires. Vous n’en avez pas besoin pour connaître lamanière de restitution possiblecar larestitution est une obligation quand on peut le faire. Or ce qui estobligatoire ne peut pas faire l’objet d’une prière de consultance.
Ibn Outhaymine(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: Le devoir ne peut pas fairel’objet d’une consultance car Allah l’a tranché en en faisant un devoir.Extrait de al-liqaa ach-chahri(4/135). Se référer à la réponse donnée à la questionn° 11981.
Si vous hésitez entredeux manières de restituer les biens et ne savez pas laquelle convient lemieux, on peut envisager le recours à la consultance pour mettre fin àl’hésitation entre deux choses instituées puisque vous n’êtes pas en mesure dedécider la quelle mérite mieux d’être privilégiée.
Allah Très-haut le saitmieux.
Source:
Islam Q&A