L’une de mes sœurs a offert à ma mère de précieux bracelets en or, il y a bien des années. Ma mère me les a offerts. Puis l’auteur du cadeau est allée chercher les bracelets auprès de ma mère et l’a interrogée à ce sujet. Moi, je n’ai pas informé ma sœur que les bracelets étaient chez moi. Je les ai vendus du vivant de ma mère et en ai reçu le prix. Ma mère est décédée plus tard, voici 12 ans. Je n’ai pas informé ma sœur des bracelets qu’elle avait cherché jusqu’à sa mort au cours du mois de Ramadan de cette année. Devrais-je donner le prix des bracelets en aumône ou le restituer à ses héritiers à elle?
La mère offre à l’une de ses filles un cadeau reçu de son autre fille
Question: 192429
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louanges à Allah
Premièrement, les braceletsofferts par ta sœur à ta mère étaient devenus la propriété de cette dernièredès leur réception par elle. Dès lors , elle avait ledroit de les vendre ou de les offrir à qui elle voulait comme elle le voulait.Ta sœur n’avait plus le droit de les récupérer.
La règle de base en la matièrerepose surce hadith rapporté par al-Bokhari (2589) et par Mouslim(1622) d’après Ibn Abbas (P.A.a) selon lequel leProphète (Bénédiction et salut soient sur lui): Celui qui revient sur son présentest comme un chien qui vomit puis revient manger sa vomissure. Selon une autreversion d’al-Bokhari (2622):Nous ne devons pasfournir un mauvais exemple. Celui qui revient sur son présent est comme unchien qui vomit puis revient manger sa vomissure.
Abou Dawoud(3539) et at-Tirmidhi (2132) et an-Nassai(3690) et Ibn Madja (2377) ont rapporté d’après IbnOmar et Ibn Abbas que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) a dit :Il n’est pas permis à un homme d’offrir un cadeau ou unprésent pour revenir le récupérer , à moins qu’il ne s’agisse d’un père avecson fils. Celui qui revient sur un don est comme un chien qui, rassasié, vomit , puis revient manger de sa vomissure. Ce hadith estjugé authentique par al-Albani dans Sahihi Abou Dawoud.
Ibn Qoudama(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit :Iln’est pas permis à un donateur de revenir sur son don, ni à l’auteur d’unprésent de récupérer son présent, même si on n’a reçu aucune contrepartie.C’est-à-dire même s’il n’a pas été récompensé. Ceci ne concerne pas le père caril est déjà dit qu’il peut récupérer le don qu’il fait à son fils. Extrait d’al-Moughni (6/65).
Deuxièmement, le fait pour tamère de vous offrir les bracelets ne représente aucun inconvénient si elle afait des cadeaux pareils à tes autres sœurs. Dans ce cas, les bracelets sontdevenus ta propriété à toi. Si elle te les a réservés à l’exclusion de toutesles autres, il faudrait voir si elle l’a fait pour une cause précise comme unepauvreté accentuée qui te distinguedetes autres sœurs ou une famille nombreuse occasionnant une dépense tropimportante qui nécessite son aide ou d’autres causes (acceptables). Si tel estle cas, le geste ne représente aucun inconvénient encore. Voir la réponsedonnée à la question n° 112511.
Si elle t’a réservé ce cadeausans aucun raison autre que la volonté de te privilégier par rapport auxautres, le geste ne serait pas permis car le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) à émis l’ordre de traiter les enfantsavec équité en matière de donation. Ceci est rapporté par al-Bokhari(2587) et par Mouslim (1623) d’après Nou’man ibn Bachir (P.A.a) selon lequel le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) a dit: Craignez Allahet soyez équitables envers vos enfants.
Les ulémas de la CommissionPermanente pour la Consultance ont dit: «Il n’est pas permis aux père et mèrede pratiquer la discrimination dans les dons qu’ils font à leurs enfants,compte tenu de la parole du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui):Craignez Allahet soyez équitablesenvers vos enfants. Car agir de la sorte est de nature à provoquer la jalousie, la rancune, la haine, l’inimitié et la rupture entre frères, chosesincompatibles avec la loi religieuse purifiée venue encourager la cohésion desles liens, l’affection et la compassion au sein des proches parents etcollatéraux.» Extrait des fatwa de la Commission permanente (16/225).
Les ulémas ont précisé que lamère est comme le père dans le devoir de traiter les enfants équitablement. IbnQoudama dit: «L’interdiction de pratiquer unediscrimination au sein de ses enfants en matière de donation ne fait pas ladistinction entre le père et la mère car le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) a dit: Craignez Allahet soyez équitables envers vos enfants. Or elle est l’un des parents.Aussi lui est il interdit de faire preuve de discrimination comme il estinterdit au père de le faire. Car ce qui résulte de ce comportement, pratiquépar le père,en fait de jalousie ded’hostilité (entre les enfants) est le même qui en résulte quand il estpratiqué par la mère. Ce qui explique qu’ils partagent le même jugement.»Extrait d’al-Moughni (6/54-55).
Tu ne dois pas restituer lesbracelets ou leur prix aux héritiers de ta sœur maistu dois reverser le prix des bracelets dansla succession de ta mère ou donner à chacune des héritières de ta mère sa partselon la loi religieuse appliquée à la répartition des successions. Se référerà toutes fins utiles la fatwa n° 178463.
Allah le sait mieux.
Source:
Islam Q&A
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