Nous sommes une famille composée de quatre filles et un garçon. Ce dernier est marié comme deux des filles. Les deux autres filles restent à la maison avec notre mère. L’une des filles travaille pour une société privée. L’autre, la cadette de la famille, qui suscite la présente question, travaille à l’atelier.
A son décès, mon père (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) nous a laissé une maison qu’il avait construite pour en faire notre propriété. En plus, il nous a légué le magasin où il travaillait comme tailleur et pour lequel il payait un loyer mensuel. Nous avons permis à notre sœur cadette de travailler dans l’atelier à la place de notre père. C’est elle qui, actuellement, assure la dépense vitale de la maison et prend en charge notre mère.
Cependant, Satan a commencé à hanter certains esprits parmi nous. Et ils se mettent à réclamer leur part de ce magasin. Que dit la loi religieuse à cet égard? Nous est-il permis de parler d’héritage alors que notre mère est encore vivante? Avons nous droit à une part des gains de notre sœurs réalisés grâce à son travail à l’atelier? La question se pose d’autant plus que c’est elle qui prend en charge les dépenses de la maison et les besoins de la mère en matière de médicaments et autres. Cette affaire préoccupe sérieusement ma mère. C’est pourquoi elle m’a demandé de recueillir le jugement d’une personne digne de confiance pour lui éviter de léser l’un quelconque de ses enfants.
Leur père décède et leur laisse une maison et un atelier de couture.. Comment répartir sa succession?
Question: 193698
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louangesà Allah
Premièrement,en principe, ce qu’un défunt laisse en terme de biens en nature et en espècerevient à tous ses héritiers; quelle qu’en soit la quantité, compte tenu de laparole du Très-haut: »Aux hommes une part de ce qu’ilsauront acquis et aux femmes une part de ce qu’elles auront acquis.«(Coran,4:7)
Cela dit, ce que le père vous alaissé comme équipementrelatif à lacouture et installé dans l’atelierrevient à tous les héritiers. Ils peuvent, s’il le veulent, vendre les équipements et se partager leprix selon leurs parts respectives de l’héritage. Celui qui doit recevoir lehuitième,par exemple, reçoit lehuitième du prix, et il en sera ainsi pour les autres héritiers.
Voilà ce que nous vousconseillons. Il faut répartir la succession de manière à donner à chaquehéritier sa part. La sœur qui travaille à l’atelier le mérite mieux que lesautres. Qu’on donne à chaque héritier son dû tout en lui faisant cetteconcession. Si elle a du mal à s’acquitter de ce qu’elle doit à d’autres, ilfaudrait lui accorder des facilités de paiement.
Ils peuvent ,s’ils le veulent tous, laisser l’atelier et ses équipements tels quels. Dans cecas, la sœur peut prendre le local en location et partager le loyer du local etdes équipements avec les autresà titred’héritage à répartir à l’ensemble des héritiers, chacun selon sa part del’héritage. Elle peut encore percevoir un salaire comparable à celui payéaux travailleusesexerçant la même activité professionnelle. Cequi restera du revenu de l’exploitation de l’atelierreviendra à l’ensemble des héritiers. Ellepeut enfin gérer l’atelier selon le système de partenariat dit moudharaba qui lui donne droit à un pourcentage durevenu et donne le reste aux héritiers. Ces différentes options dépendent del’accord de tous.
La solution la plus juste et laplus à même de mettre fin définitivement au litige consiste à répartir toutl’héritage après avoir demandé à des experts d’évaluer l’atelier et seséquipements.
Deuxièmement, le fait que lamère soit encore vivante n’a aucun rapport avec la répartition de lasuccession.Dès qu’u héritier demande sapart de l’héritage, on doit la lui donner. Ceci a déjà été expliqué dans laréponse donnée à la question n° 97842. Qu’ons’y réfère à toutes fins utiles.
S’agissant des dépensesinhérentes à la prise en charge de la mère en matièrealimentaire et consorts, elles doivent provenir de sa part del’héritage. Si sa part ne suffit pas pour couvrir ses besoins, le riche parmises enfants doit assurer ses dépenses. Si tous ses enfants sont égaux, ilsdoivent se partager la prise en charge de leur mère. Pour plus d’informationssur le sujet, nous espérons qu’on se réfèrera à ce numéro: 144721.
Nous demandons à Allah de vouscombler de Sa subsistance et de faire converger vos cœurs autour de la véritéet du bien.
Source:
Islam Q&A