Mon mari a emprunté une somme d’argent auprès de son oncle paternel et ce dernier lui a dit à l’époque: tu me restitues l’argent si tu peux le faire et si tu possèdes assez d’argent, autrement, ne le fais pas. Ensuite son oncle est décédé. Ce qui l’a plongé dans la perplexité. Doit il restituer l’argent en ce moment ou pas quand on sait qu’il ne travaille plus que de façon interrompue; il travaille tantôt et chôme tantôt. Il est vrai toutefois qu’il réussit à constituer une épargne grâce à son travail. Mais l’épargne est vite consommée pendant le temps de cessation d’activités. Bien sûr, Il ne possède ni biens ni épargne.
Mon mari persiste à vouloir régler sa dette en dépit de la richesse de la famille de son oncle paternel et du peu d’intérêt qu’elle porte à cette somme (la dette). A qui faudrait il payer la dette? A tous les héritiers ou à l’épouse de son oncle pour répartition aux autres héritiers?
Son oncle paternel lui dit avant de mourir: paye la dette si tu peux, autrement ne le fais pas
Question: 212415
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louangesà Allah
Premièrement,le débiteur doit honorer sa dette quand il le peut car il n’aura la consciencequitte qu’une fois sa dette réglée. A ce propos le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui):L’atermoiement du riche est une injustice. (Rapportépar al-Bokhari,2287) et par Mouslim,1564). Le terme matlsignifie atermoiement/tergiversation.Le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) dit encore: La main doit restituer cequ’elle a pris. (Rapporté par Ahmad,20156) et qualifiéde bon parce que corroboré par d’autres (versions) par Chouaybal-Arnaout dans sonrétablissement du Mousnad.
Lespropos que l’oncle paternel de votre mari lui a adressés en disant: Tu merestitues l’argent si peux le faire quand tu possèdes assez d’argent,autrement, ne le fais pas. n’impliquent pas un effacement de dette et nevéhiculent pas un acquittement explicite puisqu’il n’ s’agit que de fairedépendre le paiement à la capacité (du débiteur). Ce qui représente unecondition religieuse fondamentale. En effet, le débiteur en difficulté doitbénéficier d’un délai d’attente en vertu de la parole du Très-Haut:A celui qui est dans la gêne, accordez un sursis jusqu’à ce qu’il soit dansl’aisance.
Accorder un délai (de paiement)ne revient pas à effacer la dette. Celle-ci restera exigible jusqu’au moment oùle débiteur sera en mesure de l’honorer. Si ce dernier peut payer la detteintégralement, il doit le faire. S’il ne peut le faire que partiellement, il nefait ce qu’il peut faire progressivement. Il continuera ainsi jusqu’au paiementde sa dette. Aucune différence n’existe à cet égard entre la grande somme et lapetite. Aucun compte n’est tenu de la richesse ou de la pauvreté du créancier.Celui-ci peut néanmoins renoncer à son droit.
Deuxièmement, en cas du décèsdu créancier, le débiteur, une fois solvable, doit payer la dette aux héritiersdu créancier ou leur demander à tous d’y renoncer ou demander à chacun d’entreeux de renoncer à sa part de l’argent. A ce propos, le Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) a dit: Tout bien laissé par un défunt revient à seshéritiers. (Rapporté par al-Bokhari,2297). On remet l’argent à tous les héritiers ou à leur mandataire s’ils en ont désigné ou à leur tuteur s’ils sont des mineurs.
Allah le sait mieux.
Source:
Islam Q&A