J’ai quitté Riadh pour Dammam. Après avoir parcouru une distance de 60 kilomètres, j’ai rebroussé chemin pour regagner Riad pour avoir renoncer au voyage. Pendant le retour, j’ai raccourci la prière. Est-ce juste?
Quand un voyageur décide en cours de route de rentrer chez lui, est-il permis de continuer de raccourcir les prières?
Question: 237687
Résumé de réponse
Vu ce qui précède, vous avez eu tort de raccourcir vos prières au cous de votre retour puisque vous deviez prier normalement. Car la distance entre votre ville et l’endroit où vous avez eu l’intention de rentrer n’atteint pas la distance justifiant le raccourcissement de la prière. Aussi faut-il que vous repreniez cette prière. Allah le sait mieux.
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louanges àAllah
Celui quidécide de se rendre à une ville puis , en cours deroute, pense devoir rentrer chez lui, se trouve dans l’un des deux cas:
Le premierest le cas où la distance, parcourue avantd’avoir eu l’intention de rentrer,atteint ou dépasse celle qui permet de jouir du raccourcissement. Dans ce cas,il est permis au voyageur de recourir au raccourcissement des prières jusqu’àson arrivée chez lui.
Le secondcas est celui où la distance déjà parcourue est inférieure à celle qui permetde raccourcir la prière. Dans ce cas , il n’est paspermis au voyageur de profiter du raccourcissement des prières pendant sonretour car, en cet état, il est assimilable àcelui qui commence un nouveau voyage. Aussi, ne peut il raccourcir les prières que quand il auraparcourus une distance de 80 kilomètres.
Voici ce qu’en disent les quatre écoles juridiques:
– Lehanafite, Bourhanneddine al-Bokhari dit: «Quant on quitte sa villenatale pour entamer un voyage puis décide, avant de passer trois jours enroute, de prendre le chemin inverse sous la pression d’un besoin, on doitprier, là où l’on se trouve, comme les résidents. C’est encore ce qu’on doitfaire au cours de son retour pour avoir décidé de mettre fin à son voyage dèsl’instant où l’on s’est résolu à rentrer chez soi avant d’atteindre un point denon retour. Le voyage s’annule spontanément puisqu’illui faudrait moins de trois jours de marche pour arriver à destination. Ce quijustifie qu’on prie comme les résidents pendant son retour.
Si on a déjàcouvert unedistance parcourue en trois jours de marche, avant d’avoir l’intention derentrer chez soi, on peut prier à la manière des voyageurs. C’est parce qu’on abien acquis le statuts de voyageur et l’on en jouirajusqu’à son recouvrement de son statuts de résident.» (Extrait de al-Mouhit al-Bourhani fil fiqh an-Nou’mani (2/35).
Dans at-Tadj wal iklilli moukhtassari khalil(2/498): Celui qui commence un voyage qui autorise leraccourcissement de la prière puis, après avoir parcouru une distance qui nepermet pas ledit raccourcissement, il décide sous la pression d’un besoin , derentrer chez lui, doit prier normalement pendant son retour.
Pour al-Qarafi, Si on parcourt près de 45 km puis rebroussechemin, on doit prier normalement pendant son retour car il est engagé dans unautre voyage au cous duquel il ne va pas parcourir ladistance qui justifie le raccourcissement de la prière. Extrait d’adh-Dhakhira (2/364).
Pour l’imamChafii, Quand un homme quitte La Mecque pour serendre à Médine, il peut se mettre à raccourcir ses prières. Si, une foisarrivé à Ousfan, il éprouvait des craintes et voulaits’installersurplace ou changer de destination pour se rendre à une ville autre que Médine ouse livrer à la recherche de biens, je le considère, une fois qu’il aura changésa première intention de se rendre à Médine, comme s’il commençait son voyage àOusfan même. Si le voyage engagé à partit de la dite localité nejustifie pas le raccourcissement de la prière, il ne doit pas raccourcir sesprières. Dans le cas contraire, il peut le faire. De même, s’il voulaitretourner à La Mecque ou se rendre à une autre ville, je le considère commequelqu’un qui vient de se mettre en voyage. Si sa nouvelle destination estassez loin pour justifier le raccourcissement, il peut se mettre à le faire.Dans le cas contraire, il s’abstient du raccourcissement. Extrait d’al-Oum (1/216).
An-Nawawi a écrit: Si un voyageur voulait se rendre à unelocalité lointaine avant d’avoir , en cours de route, l’intention de rentrerchez lui, son voyage (initiale) s’annule et il ne lui est plus permis deraccourcir la prière aussi long temps qu’il se trouvesur place. S’il bouge, il sera considéré comme quelqu’un qui commence unvoyage. Il ne pourra recourir au raccourcissement que si sa nouvelledestination se trouve à 80 km de là. Peu importe qu’il veuille rentrer chez luiou se rendre à sa destination initiale ou ailleurs, selon la précision donnéepar Chafii dans al-Oum et approuvée par lescondisciples. Voir al-Madjmou charhal-mouhadhdahb (4/333).
Pour Ibn Qoudamah: Si l’on sortait de chez lui pour entamer un long voyage, se mettait àraccourcir ses prières, puis décidait de rentrer , les prières déjà accompliesresteraient valides et l’on n’aurait pas à raccourcir ses prières pendant son retour,à moins que la distance à parcourir ne justifie ladite pratique, selon laprécision faite par Ahmad. Extrait d’al-Moughni (3/110).
Source:
Islam Q&A