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1347424/11/1999

Peut-on interrompre le prêcheur pendant la prêche du vendredi

Question: 6266

Question : Est-il permis de se livrer à des perturbations et des interventions pendant l’heure du vendredi? Quelles seraient les justificatives d’un tel comportement ?

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Premièrement, il est interdit de parler le vendredi quand l’imam prononce
son sermon sur la chaire. Le parleur commet un péché, même si les propos qu’il
tient à cette heure impliquaient la mention d’Allah.

La prière du vendredi
est un moment de calme et de silence. Le fidèle doit observer une révérence
profonde et totale afin de tirer profit du sermon et des connaissances dont
le commun des gens a besoin. C’est pourquoi il n’est pas permis de parler,
même si c’était pour ordonner le bien et interdire le mal en dépit du fait
que ceci représente une des plus grandes obligation et même s’il ne s’agissait
que dire :   Taisez-vous  ou Silence !  Et ce compte
tenu des preuves que voici .

D’après Abou Hourayra,
le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui  ) a dit : Si vous dites
à votre voisin : ‘’ taisez-vous’’ au moment où l’imam est en train de prononcer
la prêche du vendredi, vous aurez proféré une vaine parole » (rapporté
par Boukhari (892) et par Mouslim (851).

Vous voyez -puisse
Allah vous accorder sa miséricorde- que même le faite de dire :   Taisez-vous 
à votre voisin est considéré comme une vaine parole à interdire pendant l’heure
du vendredi. Pourtant cette injonction relève de la recommandation du bien
et de l’interdiction du mal.

Mais il y a plus
dur! Ecoutez le hadith qui suit : Abou darda dit : «  Le Prophète (bénédiction
et salut soient sur lui  ) s’installa sur la chaire , sermonna les gens
et récita un verset. Je dis à Ubay Ibn Ka’ab qui se trouvait à mes côtés.
Ubay, depuis quand ce verset a été révélé? Ubay refusa de me répondre malgré
mon insistance. Quand le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur
lui ) redescendit, Ubay me dit :  Tu n’aura récolté de ton vendredi
que ta vaine parole 
. Une fois le Messager d’Allah (bénédiction et salut
soient sur lui  ) rentré chez lui, j’allai l’informer de ce qui venait
de se passer et il dit :   Ubay a raison ; quand ton imam parle, tu
dois l’écouter jusqu’à ce qu’il termine 
( rapporté par Ibn Madja (
1111) et Ahmad , 20780 et vérifié par al-Bouaasyri et Cheikh al -Albani dans
Tamam al Minna , p 338.

Si une question
posée le vendredi à propos d’ un verset peut priver son auteur de la récompense
de la prière, que dire des propos de celui qui ne parle que de son commerce,
de son champ et de ses affaires profanes. En outre, certains, par excès d’inadvertance,
profitent du temps du sermon pour dormir et rien ne leur fait plaisir à cette
heure comme le sommeil!

Pourtant, même
la prière pour un éternumentateur et la réponse à un salut sont interdites
pendant l’heure du vendredi comme le déclare al-Nawawi dans al-Madjmou.
Il dit encore :   L’avis juste soutenu par les textes implique l’interdiction
de la prière pour l’auteur d’un éternuement et la réponse à un salut 

Tamam al-minna, p.335.

Il en est de même
de tous les dhikr, demandes de pardon, formules de glorification d’Allah
et d’autres invocations. On ne les prononce pas à haute voix malgré leur caractère
de dhikr (rappel d’Allah ) au même titre que le sermon dont le Très
Haut dit :  Ô vous qui avez cru! Quand on appelle à la Salâ du
jour du Vendredi,accourez à l’invocation d’Allah et laissez tout négoce. Cela
est bien meilleur pour vous, si vous saviez!
(Coran, 62:9) L’occupation prônée
dans ce verset englobe aussi bien la prêche que la prière, toutes les deux
impliquent le rappel d’Allah.Or ce rappel, qu’il prenne la forme de dhikr
ou d’autres formes, reste une sunna et son temps très vaste. Quant
à l’écoute du sermon, elle est obligatoire et son temps est restreint. C’est
pourquoi elle est prioritaire par rapport aux autres actes de dévotion.

Le fait de dire
‘Amen’ suite aux prières du prêcher et la prononciation de la prière pour
le Prophète quand celui-ci est mentionné dans la prêche doivent être effectuées
discrètement par l’auditoire car ils ne doivent pas les laisser entendre.

Deuxièmement, l’interdiction de la parole s’applique pendant
que le prêcheur prononce son sermon ; sa seule présence sur la chaire
n’implique pas l’interdiction de parler et de rappeler Allah. Car le hadith
précédent  précise :   alors que l’imam prononce son sermon 
Il limite ainsi l’interdiction au cas ou l’imam est en train de prononcer
son sermon.

Quant au hadith
qui dit :   Dès que l’imam s’installe sur la chaire, plus de prière,
plus de parole 
il est apocryphe et sans  fondement.Voir As-silsila
adh dhaifa,87.

Troisièmement, des considérations qui autorisent la parole et le geste pendant
le sermon de l’imam :

    
-Le cas où le prieur éprouve un besoin qu’il ne peut pas refouler comme le
sommeil, les besoins naturels ou une douleur qui l’indispose. La preuve en
réside dans ce hadith :   Quand l’un de vous somnole dans la mosquée
le vendredi, qu’il change de place 
(rapporté par Abou Dawoud, 1119
et at-Tarmidhi, 526 et vérifié par Cheikh al-Alabni dans as- silsila as
-sahiha, 468. La version d’al-Bayhaqi ajoute :   pendant que l’imam
prononce son sermon 
Ce qu’al Albani a également reconnu authentique.

– Il est autorisé à faire ce qui lui
est permis dans la prière comme le fait de diriger un aveugle pour éviter
qu’il ne tombe. Il en est de même des autres urgences de la vie qui pourraient
occasionner la perdition ou la privation d’un grand intérêt. Aussi est-il
permis aux prieurs de demander à l’imam d’implorer la pluie pour eux. A ce
propos, Anas Ibn Malick dit qu’un homme entra dans la mosquée à partir d’une
porte alors située près de la Maison de justice à un moment où le Messager
d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui ) était debout en train de prononcer
le sermon du vendredi. L’homme s’adressa au Messager d’Allah en ces termes
  Messager d’Allah, des biens sont détruits et des chemins coupés;
demande  à Allah de nous secourir 
Le Messager d’Allah se leva
les bras. » (rapporté par Boukhari , 967 et Mouslim 897).

Le fidèle qui assiste au sermon peut corriger une faute commise par
le prêcheur dans la récitation d’un verset, il peut aussi, en cas de nécessité,
lui indiquer le verset suivant. De même, il est permis de répondre au prêcheur
s’il avance une affirmation entachée de polythéisme ou abominablement hérétique
au cours de son sermon, pourvu que cette réaction ne risque de provoquer des
troubles ou d’entraîner des conséquences pires dans la mosquée. Si tel est
le cas, il faut ajourner la réponse à la fin du sermon. Puis on corrige et
explique. Si le prêcheur profère de fausse paroles, il ne faut pas l’écouter.
À ce propos, il est rapporté que certains parmi les ancêtres pieux
se retrouvaient auprès du tyrannique Hadjdjadj alors qu’il maudit Ali ( P.A.a)
sur la chaire et ils dirent :   Il ne nous a pas été ordonné d’écouter
ces propos 
.

Il est permis d’effectuer la prière de salutation à la mosquée ; c’est
même un devoir, même si l’imam est en train de faire son sermon, compte tenu
du hadith de Djabir Ibn Abd Allah dans lequel il dit : «  Un homme arriva
alors que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) prononçait son
discours du vendredi et il lui dit : as-tu prié , Ô un Tel?  Non 
dit l’autre »   Alors lève -toi et effectue deux rak’a 
Dit le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) ( rapporté par Boukhari,
888 et Mouslim 875.

Quand on s’aperçoit que quelqu’un parle, il n’est pas permis de lui
dire de se taire comme nous l’avons déjà dit, mais on peut lui faire signe
de se taire en mettant un doigt sur les lèvres par exemple. Allah le Très
Haut le sait mieux.

Source

Sheikh Muhammed Salih Al-Munajjid

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