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Il donne la priorité à l’accomplissement du pèlerinage alors que son père préfère qu’il se marie d’abord

Question: 6830

Commettrais-je une maltraitance contre mon père pour les causes suivantes:

1. Mon défunt père (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) voulait que je commence par l’exécution de mon projet de mariage et j’ai refusé parce que je voulais terminer mes études supérieures.

2. La somme que j’avais épargnée suffisait juste pour conclure le contrat (de mariage) étant donné que je suis un fonctionnaire.

3. Ensuite, je n’ai pas pu voyager pour parachever les études. Dès lors, j’ai décidé de monter un petit projet pour gagner une petite somme me permettant de faire le pèlerinage. Le projet qui nous appartenait lui et moi-même portait sur l’acquisition d’une parcelle de terrain (dont le prix ne suffisait pas pour faire le pèlerinage). Nous voulions transformer la résidence dans laquelle nous vivions à cause de la nuisance que nous causaient nos voisins (puisse Allah les guider).

4. Mon père a refusé de faire le pèlerinage à l’aide de la somme en disant qu’elle m’appartenait à moi et non à lui.

5. Après une discussion infructueuse, je lui ai dit: je vais faire le pèlerinage avant de me marier.

6. Maintenant qu’il est mort, on me demande de me conformer à sa volonté et moi je dis: le pèlerinage d’abord.

7. Le terrain que nous avions acquis produit maintenant assez de recettes pour me permettre d’en tirer les frais de l’accomplissement du pèlerinage. Nous avions pu, lui et moi, réglé entièrement la dette contractée pour acheter le terrain avant sa mort.

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, lepèlerinage est une obligation à remplir immédiatement selon le plus juste desavis émis par les ulémas, comme il a été expliqué dans la réponse donnée à la question n° 41702. Si l’argent disponible suffitsoit pour faire le pèlerinage, soit pour se marier, priorité doit être donnéeau mariage si on en éprouve le besoin et si on craint de tomber dansl’interdit. Si on n’en a pas besoin immédiatement, priorité doit être accordéeau pèlerinage.

Ibn Qoudamah (PuisseAllah lui accorder sa miséricorde ) dit dans al-Moughni(5/12) dit: Si on a besoin de se marier et si on craint de souffrir (pour lenon assouvissement du désir sexuel), on doit donner la priorité au mariage caril s’agit d’un devoir dont on ne peut se passer. C’est comme sa dépense vitale.En l’absence d’une telle crainte, on peut commencer par faire le pèlerinage carle fait de supporter les frais du mariage est un acte volontaire qui nepourrait pas primer sur le pèlerinage qui constitue une obligation.

Cheikh Ibn Outhaymine(Puisse Allah luiaccorder Samiséricorde) a été interrogé en ces termes: Est il permisà celui qui en a les moyens de reporterl’accomplissement du pèlerinage pour le faire après le mariage, compte tenu destentations petites et grandes auxquelles les jeunes de notre temps sontconfrontés?

Voici sa réponse: «Nuldoute que quand on éprouve un plaisir débordant on doit donner la priorité aumariage sur le pèlerinage car le mariage devient une nécessité vitale pourcelui qui éprouve un tel plaisir. C’est comme le manger et le boire. C’estpourquoi il est permis de donner la zakat à celui qui éprouve le besoin de semarier et n’en possède pas les moyens.

C’est à ce même titrequ’on en donne au pauvre ce dont il a besoin pour se nourrir et se vêtirdécemment. Cela étant, nous disons: si on éprouve le besoin de se marier, ilfaut d’abord se marier car Allah Le Transcendant et Très haut a dit : Et c’estun devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d’aller faire lepèlerinage de la Maison (Coran,3:97). Quant au jeunequi ne s’est pas décidé à se marier pendant l’ annéeen cours ou l’année suivante, il peut donner la priorité au pèlerinage caraucune contraintene le pousse à se marieravant de faire son pèlerinage.» Extrait de fatawamanar al-islam (2/375).

Cela étant, si le reportdu mariage ne vous inspire aucune crainte, empressez vous à faire lepèlerinage. Allah vous accordera une bonne compensation car le pèlerinage faitpartie des grandes prescriptions de l’islam et constitue un des importantsobjets de sa législation. Vous n’êtes pas tenu de vous conformer à la volontéde votre père dans cette question, ni de son vivant ni après son décès, puisques’y conformer entraine le retardement injustifié du pèlerinage.

Deuxièmement, vousauriez dû donner satisfaction à votre père en vous mariant avant de terminervos études. Il a été rapporté de l’imam Ahmad (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) des propos qui indiquent apparemment que le mariage devientobligatoire quand l’un des père et mère en donne l’ordre. Al-Mourdawi a dit: «Lemariage devient il obligatoire, suite à un ordre donné dans ce sens par lespère et mère ou l’un d’entre eux? l’imam Ahmad (PuisseAllah lui accorder sa miséricorde) lui répondit: Si ses père etmère lui donnent l’ordre de se marier, j’enfais de même. C’est ce que je dirais aussi à tout jeune qui souffre du célibat.Aussi assimile-t-il l’ordre donné par les père et mère à la souffrance (due aunon assouvissement du désir sexuel). Extrait d’al-Insaf (8/14).

Troisièmement, il n’ y aaucun inconvénientà ce que le pèrefasse le pèlerinage grâce à l’argent de son fils. Mieux, il n’ y a aucuninconvénient à ce qu’une personne le fasse avec l’argent d’une autre. Mais siquelqu’un se trouve incapable d’accomplir le pèlerinage obligatoire, faute d’argent, est il tenu de la faire quand un autre lui en offreles frais? Est il tenu d’accepter une telle offre? La question fait l’objetd’une divergence au sein des jurisconsultes.

Ibn Qoudamah (PuisseAllah lui accorder Sa miséricorde) dit: On n’est pas tenu de faire lepèlerinage quand un autre nous propose de nous le faire faire et on ne devientpas capable en raison d’une telle proposition; que l’auteur de la propositionsoit un proche ou un étranger et que la proposition consiste à mettre àdisposition un moyen de locomotion et un viatique ou à donner de l’argent.

Pour Chaffi, si un filsdonne à son père de quoi faire le pèlerinage, le père est tenu de l’accepterpuisqu’on lui a donné la possibilité de faire le voyage sans risquede s’en targueret sans aucun préjudice pour le père, d’où lanécessité pour lui de l’accepter. C’est comme s’il possédait lui-même le moyende transport etle pécule.

Nous lui ( à Chaffi) opposons comme argument quela parole du Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui)selon laquelle lapossession d’un viatique et d’un moyen de locomotion rend le pèlerinageobligatoire s’applique au cas de celui qui possède effectivement cela et àcelui peut les obtenir (grâce à ses propres moyens). La preuve en est que si unétranger nous donnait un moyen de locomotion et un viatique alors que nous-mêmes ne possédions ni l’un ni l’autre ni leurs prix, on ne serait pas tenu defaire le pèlerinage comme ce serait le cas si un père les offrait à son fils. Nous ne concédons pasque le bénéficiaire ne se sentirait pasredevable du bienfait au bienfaiteur. Si nous faisions une telle concession, l’offreserait invalide si elle était adressée à la mère et si elle provenait de lapart de quelqu’un au bénéfice d’un autre qui l’ adéjàcomblé de bienfaits et d’actes delibéralité.» Extrait d’al-Moughni (3/87).

En somme, la réponse serésume à dire que vous devez vous empresser à faire le pèlerinage, à moins quevous ne craigniez de tomber dans l’interdit en reportant le mariage. Vous devezsolliciter le pardon divin pour avoiraudébut contredit votre père à propos du mariage.

Nous demandons à Allah de vous accorder l’assistance et le redressement.

Allah le sait mieux.

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