L’exercice du métier d’avocat
Question: 9496
L’exercice du métier d’avocat peut conduire une personne à défendre le mal parce que l’avocat cherche avant tout à prouver l’innocence de l’accusé qu’il défend… Est-ce que les gains de l’avocat sont illicites ? Existe-t-il des conditions islamiques pour l’exercice du métier de l’avocat ?
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Le terme muhama dérive
de himaya (défendre). S’il s’agit de protéger le mal et
de le défendre, l’interdiction de l’action ne fait l’objet d’aucun doute. Car
on tombe alors dans ce qu’Allah a interdit dans sa parole : Entraidez-
vous dans l’ accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez
pas dans le péché et la transgression. (Coran, 5 : 2). Si l’intervention
de l’avocat vise à protéger le bien et à plaider en sa faveur, elle est alors
bonne et conforme à l’ordre du Très Haut ainsi exprimée : Entraidez- vous
dans l’ accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez
pas dans le péché et la transgression (Coran, 5 : 2). Cela étant,
celui qui se prépare à exercer ce métier doit bien réfléchir avant de plaider
une cause. Si le droit est du côté de son client, il accepte de prendre son
cas, soutient la vérité et celui qui la détient. En revanche, si la vérité est
du côté de l’adversaire de son client, il peut aussi intervenir, pas nécessairement
comme le souhaite son client, mais pour éviter à celui-ci d’entrer dans ce qu’Allah
lui a interdit, à savoir une réclamation mal fondée. En effet, le Prophète (bénédiction
et salut soient sur lui) a dit : « aide ton frère, agresseur ou agressé !
– Ils lui dirent : ô Messager d’Allah ! S’il est agressé, nous
comprenons qu’il soit soutenu, mais comment le soutenir s’il est l’agresseur ?
– le soutenir dans ce cas, c’est l’empêcher de poursuivre l’agression .
Si l’avocat sait que le client a tort, il doit
lui donner des conseils, l’avertir et le mettre en garde contre l’enclenchement
du procès, et lui montrer pourquoi son cas est indéfendable afin qu’il renonce
au procès avec conviction.
Source:
La revue ad-Dawa n° 1789 p. 61