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Doit on tenir compte du gout du public en portant des vêtements assez longs? La longueur normale d’un pantalon est elle religieusement jugée excessive?

Question: 97786

Comment juger religieusement le port d’un un pantalon qui dépasse la cheville pour se conformer aux normes de la société moderne et sans l’intention d’afficher une quelconque sentiment d’orgueil? Le fait de porter un pantalon qui s’arrête au-dessus de la cheville donne une apparence bizarre et attire l’attention des autres .. J’espère que vous ne percevrez pas ma question comme une contestation ou un mépris car c’est une interrogation sérieuse. La question m’intéresse énormément, notamment dans mon milieux du travail.

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, sachez , ô frère auteur de la question queles dispositions de la loi religieuse purifiée ne sont pas conçues pour tournerle musulman en dérision ou le rendre ridicule devant les autres. Bien aucontraire, ces dispositions apportent du bien à tous les hommes, aussi biendans leur vie religieuse que dans leur vie profane. Réfléchissez sur lasituation du monde , vousverrez ce quiprouve nos propos. Des violations des enseignements de l’Islam se sontrépandues au sein des peuples et touchent souvent leur vie profane. Regardez àtitre d’exemple les effets sur les conditions de vie des nations de lacohabitation entre les hommes et les femmes. Regardez les effets del’autorisation de la consommation du vin. Regardez les effets del’exhibitionnisme. Regardez les effets de la fausse liberté sur les nations.Bon nombre d’entre elles sont envahies par l’angoisse et la stress .Elles sontles nations qui ont recours le plus souvent au suicide. Elles sont celles quiont recours le plus souvent à l’usage de la violence contre les femmes au pointde les tuer. Les exemples sont très nombreux. Ce que nous disons repose surleurs propres statistiques. Ce n’est pas le lieu de donner des détails sur cesujet. Nous voulons juste faire des allusions à ce que nous voulons fairecomprendre à vous-même et aux autres lecteursauxquels Satan pourrait inspirer que certains rites religieux immuablesde l’Islam sont abominables. Nous ne pensons pas que vous en faites partie-s’il plaît à Allah. Mais nous voulons attirer l’attention sur cela et y faireallusion.

Deuxièmement, sachez , ô frère vertueux, qu’il neconvient pas que le musulman veille à s’adapter aux conditions de vie desgenset à leurs coutumes, quand ils’agit d’exécuter un ordre portant sur une prescription d’Allah Très Haut ouune proscription concernant une chose interdite par Allah Très Haut.

Oui, le musulman doit tenir compte de la situation desgens et de leurs coutumesdans sonattitude à propos des choses recommandées, ou autorisées ou réprouvées (par lareligion). Quant aux choses obligatoires ou interdites, il n’est pas permis aumusulman de faire des concessions aux gens à leur propos. Certains se trompentdans ce domaine quand ils utilisent comme argument le hadith de Aicha relatif àl’abstention du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) de détruire laKa’ba et dela reconstruire sur lesfondations laissées par Abraham (psl). Ils en tirent un argument pour justifierla possibilité de faire des concession sur des obligations. Ce qui est uneerreur évidente. Si l’opération en question était une obligation pour leProphète (Bénédiction et salut soient sur lui), il ne l’aurait pas abandonnépour attirer la sympathie des gens. Bien au contraire, l’abandon de l’opérationétait permise. Voici le hadith dans son intégralitéen plus des commentaires des ulémas:

D’après Aicha (P.A.a) le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) lui dit: Ô Aicha! Si ton peuple ne venait pas de sortirde l’époque antéislamique, j’aurais donné l’ordre de détruire la Maison pour(la reconstruire de manière à) yajouterl’espace qui a été délaissé et j’aurais ramené la porte au ras du sol et auraisdotée l’édifice de deux portes, une à l’Est et une à l’Ouest, et l’auraisrestaurée sur les fondation jetées par Abraham. (Rapporté par al-Boukhari,1509et par Mouslim,1333. Une autre version rapportée dans les mêmes sources ajoute: Je crains qu’ils (les Mecquois) ne le désapprouvent.

Cheikh al-Islam, Ibn Taymiyya (Puisse Allah lui accorderSa miséricorde) dit: Il est bien connu que la Kaa’ba constitue le meilleurbien de main mortesur terre. Si samodification dans le sens indiqué était une obligation , le Prophèten’aurait pas manqué de le faire. Ce quipermet de savoir que lamodificationétait autorisée voire préférable, n’eût été ce qu’il a dit, à savoir la récenteconversion à l’Islam des Qoureichites. La restauration aurait consisté àsubstituer un édifice à un autre. On sait que c’est permis dans l’ensemble.Substituer une œuvre à une autre est l’une des formes de l’altération. Madjmou’fatawa (31/244).

Il dit encore (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde):« Il (le Prophète) s’abstint de faire ce qui était préférable pour ne paschoquer les gens. De même si quelqu’un qui préfère réciter la formule : au nomd’Allah le Clément le Miséricordieux à haut voix servait d’imam à des gens quipréfèrent ne pas réciter cette formule de cette manière , si l’imam tientcompte de la préférence des gens qui prient derrière lui, il aura bien fait. L’inverseaussi est valable.» Madjmou’ al fatawa (22/268-269).

Il dit encore (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde):« Parfois le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) délaissait ce quiest mieux pour se contenter de ce qui est moins bien afin de ménager les genset de les rassurer. C’est dans ce sens qu’il dit à Aicha: Si ton peuple nevenait pas de sortir de l’époque antéislamique, j’aurai démoli la Kaa’ba etl’aurais dotée de deux portes. Là , il laisse ce qui est préférable pour seconformer (à la volonté générale); il se satisfait de ce qui rassure, quitte àabandonner ce qui est préférable.» Madjmou’ al-fatawa,26/91).

Troisièmement, s’agissant de l’usage de vêtements longsen général et du pantalon en particulier, nous attirons l’attention sur uncertain nombre de choses:

1.Leport de vêtements qui touchent la cheville fait partie des péchés majeurs.L’interdiction de ce comportement vestimentaire n’est pas lié au fait qu’ilsoit l’expression de l’orgueil. C’est le fait en soi qui est interdit car c’estun comportement inspiré par l’orgueil. Si son auteur est en réalitéorgueilleux, le péchés’aggravedavantage.

Al-Hafiz ibn Hadjar (Puisse Allah lui accorder samiséricorde) dit : Ibn al-Arabi (Puisse Alla lui accorder Sa miséricorde) dit: Il n’est pas permis à un homme de laisser ses vêtements descendre en dessousde la cheville et dire : je ne laisse pas trainer mon vêtement par orgueil carles termes employés dans l’interdiction s’applique à son cas. Or il n’est paspermis à celui qui se trouve dans le champs d’application d’une disposition dedire: je ne m’y plie pas car la justification ne me concerne paspersonnellement. Une telle prétention est irrecevable. Le fait de laisser sonvêtement descendre au-dessous de la cheville est bien un singe d’orgueil.Extrait résumé.

En somme, le porte d’un vêtement trop long entraînequ’une partie du vêtement traine sur le sol. Le fait de laisser son vêtementtrainer sur le sol est un signe d’orgueil, même si tel n’est pas l’intention duporteur du vêtement. Cet avis s’atteste dans le hadith cité par Ahmad ibn Man’ipar une autre voix d’après Ibn Omar dans le cadre d’un hadith attribué(implicitement au Prophète) qui dit: Méfiez vous de laisser votre pagnetrainer sur le sol car un tel comportement est un signe de l’orgueil. Fatehal- Bari (10/264).

Cheikh Abdoul Aziz ibn Baz (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) dit: Méfiez du port d’un vêtement trop long car c’est un signed’orgueil signifie que la longueur excessive des vêtements est un signed’orgueil car il l’est en réalité le plus souvent. Si le porteur du vêtementn’est pas orgueilleux, son acte est de nature à l’y entraîner, les moyens étantjugés en fonction des fins qu’ils permettent d’atteindre.» Madjmou fatawaCheikh Ibn Baz (6/383). Se référer à la réponse donnée à la question n° 762 qui comporte les arguments del’interdiction du port de vêtements trop longs.

2.Iln’est permis à personne de diviser la religion en partie essentielle et partiesuperflue. Les auteurs de cette division rangent l’interdiction du port devêtements trop longs et du rasage de la barbe dans le superflu. Ce qui est uneerreur due à l’ignorance des dispositions religieuses; deux choses qui relèventdes péchés majeurs. Regardez comment les auteurs de cette divisionminimisentpar leurs propos la pratiquedes péchés! Voir la réponse qui leur est donnée dans la réponse à la question n° 12808.

3.Lalongueur excessive du vêtement ne concerne pas seulement les chemises,manteaux, etc., elle s’applique aussi aux pantalons et à tout autre vêtementque le musulman peut porter.

4.Nousattirons l’attention sur le fait que le vêtement dont la longueur s’arrête aumilieu de la jambe, c’est le pagne. Quant aux manteaux et aux pantalons, ils nese portent pas comme ça, car leur longueur s’arrête au-dessus de la cheville.Il n’est pas permis qu’ils touchent celle-ci. Nous avons expliqué les deuxquestions abordées dans les paragraphes (4 et 5) dans le cadre de la réponse àla question n°10534. Qu’on s’y réfère.

5.Iln’est pas permis de porter un pantalon ( qui est apparemment l’objet de laprésente question)quand il esttellementserré qu’il dessine lescontours des parties intimes du corps. Se référer à la réponse donnée à la question n° 69789.

Enfin, le port d’un pantalon trop long fait partie despéchés majeurs. Par conséquent, on doit le rendre court sans tenir compte dugoût des gens et de leurs opinions. Il faut se conformer à la Sunnaprophétique, comme nous l’avons expliqué au début de laprésente réponse.

Nous sommes vraiment étonné qu’on considère la réductionde la longueur du pantalon comme quelque chose qui donne au musulman unemauvaise apparence alors qu’on admetle port par les femmes d’habits quis’arrêtent au milieu de la jambe et qu’on ne désapprouve pas les pantalons tropserrés portés par certains jeunes et qu’on ne voit rien à dire à propos du portdes maillots de plage de plus en plus utilisés par certains jeunes et qu’on nedésapprouve pas les coiffures des jeunes garçons et fillesqui les font ressembler à des animaux. C’estle cas de la coupe du lion, la crête du coq, le canard, le rat..

Le frère qui voudrait réduire son vêtement ne doit pasexagérer en le faisant. Le port de vêtements trop longs est interdit. Il n’estpas question à ce sujet de ménager les gens. C’est plutôt l’exagération de laréductionde la longueur du vêtement quidoit tenir compte du goût du public. Les frères qui veulent suivre cetenseignement doivent éviter de se rendre ridicules et de se focaliser sur cettequestion au détriment des autres et d’ériger une barrièreentre eux-mêmes et les autres en partant deces actes que la charia traite avec souplesse. Les frères peuvent se conformeraux coutumes vestimentaires locales. S’il augmente la longueur de son vêtementjusqu’à le rapprocher de la cheville dans le but d’empêcher les gens de semoquer de lui , mais aussi afin d’éviter qu’une barrière ne se dresse entre lesgens et lui-même, on espère qu’il recevra une récompense plus importante quecelle qui lui sera attribuée à cause de sa réduction de son vêtement.

Le port d’un pantalon qui dépasse la cheville fait partiedes interdits au sujet desquels il ne faut pas tenir compte du goût des gens etde leurs us. Un musulman responsable ne peut pas s’abstenir de l’observance decet enseignement dans le seul souci de complaire aux autres. Quant à la limitede la réduction du vêtement, il est préférable et plus sûrs’y référer à la coutume locale.

Cheikh Muhammad ibn Salih al-Outhaymine (Puisse Allah luiaccorder Sa miséricorde) a dit : « l’usage d’un vêtement dont la longueurs’arrête au milieu de la jambeou un peuen dessous est une sunna. Ce qui est interdit, c’est de laisser la longueur duvêtement descendre jusqu’à dépasser la cheville. En effet, les compagnons(P.A.a) étaient plus importants que ceux venus après eux; ils aimaient le bienplus que les générations postérieures. Leurs vêtements atteignaient la chevilleou s’arrêtaient un peu au-dessus de la cheville. Cela s’atteste dans ces proposd’Abou Bakr (P.A.a) adressés au Prophète (bénédiction et salut soient sur lui): Ô messager d’Allah! L’un des pans de mon pagne m’échappe à moins que jem’en occupe (en permanence) Ceci signifie que la longueur de son pagnedépassait le milieu de sa jambe. Car si la longueur de son pagne s’arrêtait aumilieu de sa jambe, ses parties intimes seraient découvertes quand le pagne luiéchappait. C’est ce qui était connu chez les compagnons (le fait d’arrêter lalongueur du pagne au milieu dela jambeou un peu en bas) .

Si vous voyez par exemple que les gens n’aiment pas leport d’un vêtement dont la longueur s’arrête au milieux de la jambe ou avant,si vous savez que le fait de vous habiller comme les autres, sans toutefoisverser dans le gaspillage ou l’orgueil, les rendrait plus disponibles à vousécouter et accepter votre discours, Allah soit loué, laissez tomber ce que vousvoulez faire afin d’attirer la sympathie des gens et de les amener à acceptervotre discours. Je trouve que les gens sont plus disposés à écouter celui quileur donne des conseils (en matière religieuse) s’il s’habille normalement sanstomber dans l’interdit. Ils l’écoutent mieux que ceux qui portent des vêtementsqui s’arrêtent au milieu de la jambe ou un peu en bas. L’on peut abandonner cequi recommandé pour obtenir mieux. Ceci dit, je pense que si le père dit à sonenfant : faits descendre ton vêtement jusqu’ dépasser un peu le milieu de lajambe, je pense que dans ce cas , le fils doit obtempérer puisque tout celaest conforme à la Sunna. Allah soit loué. Les deuxmanières des’habiller s’attestent dans la pratique des compagnons (P.A.a). Liquaaal-bab al-maftouh,83, question n° 14.

Allah le sait mieux.

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