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Voulant s’infliger une correction au cas où il raterait la prière, il dit: «si je rate la prière, ma femme est répudiée trois fois» comment juger cela?

Question: 171771

Depuis quatre ans , j’ai raté la prière du crépuscule au cours d’une nuit. Voulant m’infliger une correction, j’ai dit: si je la rate une seconde fois, ma femme est répudiée trois fois. Allah soit loué car depuis lors , je ne l’ai pas ratée. Mais il demeure un autre problème qui consiste dans la rupture occasionnelle de mes ablutions au cours de la prière. A supposer que cela m’arrive pendant la prière du crépuscule, j’aurais besoin de près d’une heure avant de pouvoir refaire mes ablutions.

La question est : est-ce que la répudiation deviendrait effective si la condition à laquelle elle est liée se réalisait? J’espère qu’on tiendra compte du fait que j’ai formulé la condition il y a plus de trois ans. Je l’avais formulée en conjuguant le verbe au passé. C’est-à-dire qu’il se pourrait que la condition n’est plus valide maintenant. Je suis perplexe car je ne sais pas comment me délier de cette dure condition. On peut rater la prière pour cause de maladie ou de voyage, etc. J’espère votre aide.

Texte de la réponse

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Les propos: si je la rate une seconde fois, ma femme estrépudiée trois fois. relève du chapitre de la répudiation suspendue. Cetteformule fait l’objet d’une divergence de vue au sein des ulémas. Un grandnombre d’ulémas, y compris les quatre imams, soutiennent l’effectivité d’unetelle répudiation, si on commet ce qu’on entend jurer d’éviter. Un grouped’ulémas (puisse Allah leur accorder Sa miséricorde) soutient que la questionfait l’objet d’un avis détaillé. Si le mari entend réellement prononcer larépudiation, elle devient effective. S’il n’entend pas prononcer la répudiationmais plutôt s’empêcher de faire une chose ou s’inciter à faire une autre, larépudiation ne serait pas effective. Mais il doit procéder à un acte expiatoiredans les deux cas.

Vu que vous n’aviez voulu que vous encourager à redoublerd’efforts, à vous empresseret à ne pasvous absenter de la prière, la répudiation n’est pas effective. Mais dans cecas, vous êtes tenu de procéder àl’acteexpiatoire prévu en cas de violation d’un serment. Voir à ce propos la réponsedonnée à la question n° 45776.

Cheikh Ibn Outhaymine (puisseAllah lui accorder Sa miséricorde) dit:« sachez que le fait de faire dépendrela répudiation de conditions peut se présenter sous trois formes. La premièreconsiste à s’exprimer sous la forme d’une vraie condition, ce qui entraîne larépudiation dans tous les cas. La deuxième est un vrai serment qui n’entraînepas la divorce mais il doit faire l’objet d’une expiation. La troisième estformulé de sorte à pouvoir être interprété dans le sens de la vraie conditionou dans celui du vrai serment. Dans ce cas, c’est l’intention de l’intéresséqui permet de trancher. Voilà ce qui est juste à propos de cette question.C’est ce que les arguments attestent. C’est encore le choix de Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (puisseAllah lui accorder Sa miséricorde). Quant à la doctrine (hanbalite), sespartisans font de l’attachement du divorce à une condition un simple attachementsans donner de précision. Voicil’exemple d’une simple suspension : si le soleil se couche, tu es répudiéeDès que le soleil se couche , elle est effectivement répudiée car sarépudiation est suspendue sur une réelle condition. Voici l’exemple d’un réelsermon: si j’adresse la parole à un Tel, ma femme est répudiée . On entendpar là s’abstenir de lui parler, ce qui constitue un vrai serment car il n’ y aaucun rapport entre le fait d’adresser la parole à son interlocuteur et larépudiation de sa femme. Voici l’exemple de ce qui peut être interprété dans unsens comme dans un autre. On dit à sa femme: si tu sorts de la maison , tu esrépudiée. On peut entendre par là que si la femme quitte la maison, il pourrase passer d’elle de gaité de cœur et qu’elle estrépudiée. Dans ce cas, on considère qu’il entend la répudier. Par conséquent, si elle sort de lamaison, elle est répudiée. C’est comme s’il disait : si tu sorts de la maison ,tu devient une femme indésirable pour moi car je te détesterai. Dans ce cas, larépudiation est effective car on est en présence d’une vraie condition. Ladeuxième probabilité est qu’il n’entend pas rendre la répudiation effectivepuisqu’il continue d’aimer sa femme et ne veut pas la répudier , même si ellesortait de la maison. Il ne s’est prononcé comme il l’a fait que pourl’empêcher de sortir. Le fait de faire dépendre la répudiation de sa sortien’est qu’une menace. Dans ce cas, si elle sort, la répudiation ne sera paseffective car l’intéressé n’a fait que prononcer un serment. Or le Prophète(bénédiction et salut soient sur lui) a dit: les actes sont fonction desintentions qui les dictent et chacun sera récompensé selon ses intentions.Allah l’Auguste et Puissant a assimilél’interdiction d’un acte à soi-même à un serment car l’auteur d’unetelle interdictionentend s’interdire ous’empêcher de faire la chose, ce qui indique qu’il n’entend que s’en abstenir.Si l’expression qu’il a employée n’est pas la formule habituelle utilisée pourle serment, elle lui en n’est pas moins assimilée.»Extrait de charh al-moumt’i,13/125.

Allah le sait mieux.

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