Dans votre site béni, vous avez fait un très bon exposé exhaustif comprenant de nombreuses fatwas faisant de l’ignorance une excuse et évoquant la manière d’administrer une preuve… Cependant, je n’ai pas trouvé dans le site un critère clair concernant le travail de celui qui se livre à l’interprétation des textes. Dans mes lectures sur cette question, j’ai rencontré une contradiction qui m’empêche d’appliquer ce que j’ai lu dans les écrits des ulémas qui ont défini le critère. Voici un exemple : une partie des ulémas dit : si le sens qui se dégage de l’interprétation est linguistiquement acceptable, nous excusons son auteur. Dans le cas contraire, nous ne l’excusons pas. Pire, nous le jugeons mécréant. Ensuite, ils appliquent la même règle aux Acharites qui prétendent que le terme istawaa (il s’est installé) signifie istawlaa (il a dominé), ils réfutent leur interprétation sous prétexte qu’elle est linguistiquement inacceptable mais ils ne jugent pas celui qui nie la transcendance d’Allah (que traduit le terme istawaa) mécréant. Pourtant cheikh al-islam, Ibn Taymiyah, a rapporté d’après Abou Hanifa qu’il jugeait celui qui nie la transcendance d’Allah mécréant.
Nous voudrions un éclaircissement à propos de l’attitude des ulémas qui ont jugé mécréants un bon nombre des sectes telles les djahmites et les qadarites. A-t-il été vérifié que l’un quelconque des ulémas ait jugé les Acharites mécréants ? Puisse Allah vous récompenser par le bien.
Les critères de l’interprétation qui n’entraîne pas la mécréance de son auteur et des leçons utiles relatives au sujet
Question: 192564
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louanges à Allah
Voilà une très importantequestion que nous allons abordée à travers des points précis :
1.Aucune différence n’existe entre l’excuse fondée sur l’interprétation etcelle due à l’ignorance. Mieux, celui qui commet une erreur d’interprétationmérite mieux d’être excusé que l’ignorant car le premier n’ignore pas ce qu’ilsoutient puisqu’il le croit vrai et l’argumente. Aucune différence non plusentre l’excuse portant sur une question scientifique et celle touchant unequestion pratique.
Cheikh al-islam, Ibn Taymiyah (Puisse Allah luiaccorder Sa miséricorde) a écrit : «L’auteur d’une interprétation qui neveut que suivre la voie du Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui)ne doit pas être jugé mécréant. On ne doit même pas le prendre pour un dévoyé,si son erreur vient au bout d’un (véritable) effort d’interprétation. Cetteapproche est bien connue chez ceux qui s’intéressent aux questionsscientifiques.
Quand on en vient aux questions dogmatiques, on trouve que bon nombre degens ont jugé des fautifs mécréants. Cet avis n’était pas connu au sein descompagnons et leurs bons successeurs et n’a été adopté par aucun des imams desmusulmans. À l’origine, cet avis vient des hérétiques. » Extrait deMinhadjou ahlias-sunnah (5/239).
2.Ce qui précède ne signifie pas que les fautifs ne méritent pas une sanction– à l’instar de celle appliquée à Qudamah ibn Madzoun qui s’était permis de boire du vin sur la based’une interprétation erronée- ni qu’ils ne méritent pas une correction et unblâme, ni même la qualification de leurs croyance d’aberration ou de mécréance,comme nous en parlerons plus bas en détail. Bien plus, on pourrait en arriver àleur faire la guerre, l’objectif étant d’empêcher les gens d’adopter leurinnovation et de protéger (vision de) la religion.
3.Cheikh al-islam, Ibn Taymiyah, (Puisse Allah luiaccorder sa miséricorde) écrit : Ce que je viens de mentionner à proposdes devoirs abandonnés et des interdits commis par le musulman sur la base d’uneffort d’interprétation est clair pour moi. Son état dans ce cas est meilleurque celui que son interprétation fait glisser dans la mécréance. Ceci nem’empêche pas de combattre celui qui se révolte sur la base d’une interprétationet celui qui boit du vin sur la base d’une interprétation, etc.L’interprétation n’écarte absolument pas la sanction, celle-ci visant àrepousser les mauvaises conséquences de l’agression. Extrait de Madjmou al-fatwas (22/14).
Il (Ibn Taymiyah) poursuit encore : «Quant àcelui qui affiche un comportement nuisible (aux autres), on doit l’en empêcher,même s’il fallait le sanctionner. Peu importe qu’il soit un musulman dévoyé, ourebelle ou un homme juste ayant commis une erreur d’interprétation ou un pieuxbien instruit. Qu’il soit maîtrisé par nous ou pas.
De la même manière, il faut sanctionner tout individu qui propage uneinnovation qui porte atteinte à la foi des gens, quand bien même le mis encause pourrait avoir une excuse réelle parce qu’ayant appliqué le fruit d’uneffort de réflexion ou imité (un imam). » Extrait de Madjmoual-fatwa (10/375).
4.Toute interprétation religieuse n’est pas acceptable. L’interprétation nedoit pas porter sur les deux attestations ni sur l’unicité d’Allah Très-haut nisur la confirmation de l’authenticité du message du Prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) ni sur la Résurrection ni sur le paradis ni sur l’enfer.Il n’est même pas acceptable d’appeler l’effort d’explication déployé sur cesthèmes interprétation car il relève d’un ésotérisme visant à réduire lareligion au néant.
Abou Hamid al-Ghazali (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) aécrit : Il faut attirer l’attention sur une autre règle, à savoir quecelui qui adopte un avis contraire peut contredire un texte reçu par des voiesconcordantes tout en se fiant à son interprétation. Pourtant celle-ci n’est nide près ni de loin linguistiquement acceptable. Elle reste une mécréance et sonauteur persiste dans le démenti, même s’il prétendait qu’il ne faitqu’interpréter. En voici un exemple : j’ai trouvé chez les ésotériques despropos selon lesquels Allah Très-haut est Un en ce sens qu’Il donne l’unité etla crée et qu’Il est savant en ce sens qu’il transmet le savoir aux autres etle crée et qu’Il existe en ce sens qu’Il fait exister. Quant au fait qu’Il soitunique en soi, existant et savant en ce sens qu’Il les possède, ce n’est pas cequ’ils entendent. Voilà une mécréance claire et nette. En effet, interpréterl’unicité divine comme étant la création de l’unicité n’a rien à voir avecl’interprétation (acceptable) car la langue arabe ne le supporte pas. Lesexemples tirés de ce discours constituent des démentis teintésd’interprétations. Extrait de faysaloutafiriqah, p, p. 66 – 67.
Ibn al-Wazir (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) a écrit : Aucune divergence n’existe non plus à propos de lamécréance de celui qui, sous prétexte de pratiquer une interprétation, nie unepartie de ce qui est nécessairement connu pour tous comme une partie intégrantede la religion. C’est le cas des interprétations faites de tous les meilleursnoms (d’Allah) voire de tout le Coran, des lois religieuses, du retour versl’autre monde, notamment la Résurrection, le paradis et l’enfer. Extraitd’ithar al-haqq alaa al-haqq. 377.
5.L’interprétation acceptable est celle qui n’annule rien de la religion etqui reste conforme aux règles scientifiques et celles de la langue arabe etentreprise par son auteur dans le seul but de faire jaillir la vérité. Ceux quis’engagent dans ce type d’interprétation sont excusables en cas d’erreur. Cesexcuses sont évoquées par les ulémas quand ils abordent les causes desdivergences de vues dans les questions scientifiques.
6.Cheikh al-islam, Ibn Taymiyah (Puisse Allah luiaccorder Sa miséricorde) écrit : Il en est de même des propos quiplongent leurs auteurs dans la mécréance. Ceux-ci peuvent les proférer parcequ’ils n’ont pas été au courant des textes qui établissent la vérité sur le sujetou parce qu’ils ce qu’ils en ont reçus n’est pas vérifiable pour eux ou enfinparce qu’ils n’ont pas pu les comprendre. En plus, ils peuvent se heurter à desambiguïtés qui peuvent constituer une excuse pour eux aux yeux d’Allah. Aussi,tout croyant qui s’évertue à chercher la vérité et commet une erreur, verra sonerreur pardonnée par Allah, si grave soit elle. Peu importe qu’elle porte surdes sujets théoriques ou scientifiques. Voilà l’approche adoptée par lescompagnons du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) et par la grandemajorité des imams de l’islam. Extrait de Madjmoual-fatwa (23/346).
Al-Hafez ibn Hadjar (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) écrit : Les ulémas disent que tout auteur d’uneinterprétation est excusable et ne commet aucun péché, si toutefois soninterprétation est conforme aux règles de la langue arabe et restescientifiquement défendable. Extrait de Fatehal-Bari (12/304).
7. Il existe un hadith authentique qui indique que les auteursd’interprétations affectant le crédo ne tombent dans la mécréance si leursinterprétations ne visent pas à annuler la religion. Le hadith en question estla parole du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) :Les Juifs sesont divisés en 71 groupes dont l’un ira au paradis et les soixante-dix autresen enfer. Les Chrétiens se sont divisés en 72 groupes dont l’un ira au paradiset les soixante-onze en enfer. Au nom de Celui qui tient l’âme de Muhammad enSa main, vous vous diviserez en 73 groupes dont l’un ira au paradis et lessoixante-douze autres en enfer. On lui dit : Qui sont les membresdu groupe sauvé, ô Messager d’Allah ? –Le rassemblement. Dit-il.(Rapporté par Ibn Madjah (3992) et jugé authentiquepar al-Albani.
Abou Soulayman al-Khattabi(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a écrit : «Ses propos :ma communauté sera divisée en 73 groupes indique que ces groupesrestent tous dans le giron de la religion car le Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui) les a tous inclus dans sa communauté. Ce qui implique quel’auteur d’une interprétation, fût-elle erronée, ne peut pas être exclus de lacommunauté. » Extrait de Maalim as-sunan d’al-Khattabi(4/295).Voir as-Sunan al-koubra d’al-Bayhaqui (10/208).
Ibn Taymiyah (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) a écrit : «Il en est de même de l’ensemble des 72 groupes.Celui d’entre eux qui nourrit l’hypocrisie est dans le fond un mécréant. Celuiqui échappe de l’hypocrisie et croit réellement en Allah et à Son Messagern’est pas mécréant dans le fond, même s’il commet une erreur d’interprétationquelconque.
Si quelqu’un disait que chaque membre des 72 groupes baigne dans unemécréance qui l’exclut de la religion, il contredirait le livre, la Sunna et leconsensus de tous les compagnons (P.A.a), voire leconsensus des Quatre imams et des autres. En effet, aucun de ceux-ci n’a jugémécréant chacun des 72 groupes. Ce sont leurs membres qui s’accusentmutuellement de mécréants sur la base des thèses qu’ils adoptent. »Extrait de Madjmou al-fatwa(7/218,218).
8. Si l’un des ulémas a jugé mécréant le partisan d’uneinnovation qui n’implique pas la mécréance, il ne doit entendre qu’unemécréance non exclusive de la religion.
Al-Bayhaqui (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) a dit : Ce que nous avons reçu de Chafiiet d’autres imams allant dans le sens de l’excommunication des partisans desinnovations n’implique qu’un type mécréance (partielle). Extrait de Sunanal-Bayhaqui al-koubra(10/207).
L’imam al-Baghawi (Puisse Allah lui accorder samiséricorde) a écrit : «Chafii accepte avecréserve le témoignage des partisans des innovations et l’accomplissement de laprière sous leur direction. Ses propos indiquent que quand il juge parfois unepartie d’entre eux mécréants, il veut parler d’une mécréance (partielle) àl’instar de celle évoquée dans la parole du Très-haut : Et ceux qui nejugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà lesmécréants. (Coran, 5 :44) Extrait de Charhas-Sunna (1/228). À travers l’usage du terme mécréance, Chafii entend lancer une mise en garde contre la faussecroyance.
Cheikh al-islam, Ibn Taymiyah (Puisse Allah luiaccorder Sa miséricorde) écrit :Il arrive qu’on rapporte de l’un d’entreeux (les ulémas) qu’il a jugé mécréant l’auteur de certains propos alors qu’ilne voulait qu’avertir l’intéressé contre la mécréance qui pourrait découler deses propos. Car ce n’est pas que parce que des propos impliquent la mécréanceque celui qui les profère devint nécessairement un mécréant, même s’il étaitignorant ou auteur d’une interprétation (erronée). La confirmation de lamécréance d’une personne déterminée est comme son inclusion dans une menace quise concrétisera dans la vie future, car l’une et l’autre dépend de conditionset suppose l’absence d’entraves. Extrait de Minhadjas-Sunna an-nawawiyyah (5/240).
9.Quant à la divergence des avis des imams sur le jugement prononcé àpropos des partisans des innovations impliquant la mécréance, jugement variantentre la mécréance et son contraire, elle s’explique par la distinctionentrela catégorie et la personne. Eneffet, ils peuvent juger qu’une telle croyance constitue une mécréance en islamsans appliquer ce jugement à toute personne qui adopte ladite croyance avant devérifier la présence de conditions et l’absence d’entraves.
Cheikh al-islam, Ibn Taymiyah (Puisse Allah luiaccorder Sa miséricorde) a écrit : «Cependant, ce qui est visé ici est queles doctrines des imams sont fondées sur la distinction entre la catégorie etla personne. C’est pourquoi un groupe a rapporté leur divergence sur laquestion sans avoir compris le fond de leur pensée. Ce groupe a rapporté deuxversions d’Ahmad relatives à l’excommunication absolue des partisans desinnovations afin de limiter la divergence à l’excommunication des murdjites etdes chiites qui préfèrent Ali (à tous les autres). Le même groupe dépasseparfois l’excommunication pour inclure le séjour éternel en enfer (del’excommunié). Or, ces idées sont étrangères à la doctrine d’Ahmad, voire àcelles des autres imams de l’islam. L’avis d’Ahmad ne varie pas quand il s’agitde dire qu’il ne juge pas les murdjites à cause de leur thèse selon laquelle lafoi est une parole qui n’implique aucune action. Ahmad ne juge pas mécréantcelui qui préfère Ali à Outhmane. Loin de là, il adéclaré clairement qu’il s’abstenait d’excommunier les kharidjites, lesqadarites et d’autres. Les seuls qu’il excommuniait étaient les djahmites qui niaient les noms et attributs d’Allah parceque la contradiction entre leurs thèses et le message du Messager (Bénédictionet salut soient sur lui) est parfaitement évidente et que leurs thèses revientà annihiler le Créateur.
Il est bien connu que les ancêtres pieux et les imams ont jugé les djahmites mécréants dans l’ensemble. Mais leur jugementn’est pas applicable sur le plan individuel. Il est vrai que celui quis’efforce à propager une parole (hérétique) commet un péché plus grave quecelui qui se contente de l’adopter. Celui qui torture son opposant commet unpéché plus grave que celui qui se limite à propager une idée. Celui qui jugeson opposant mécréant commet un péché plus grave que celui qui ne fait que letorturer.
Il y avait des gouvernants convertis aux thèses djahmites,notamment la création du Coran et la négation de la vision d’Allah dansl’au-delà, etc. Pire, ils prônaient leur crédo et opprimaient sévèrement lesgens qui leur résistaient, et jugeaient mécréants ceux qui ne les aimaient pas.Quand ils prenaient un captif, ils ne le libéraient pas avant qu’il n’adhérât àleur thèse relative à la création du Coran et à d’autres. Ils ne nommaient pasun agent (qui n’était pas d’accord avec eux) et ne payaient un salaire àquelqu’un qui ne professait pas leur crédo.
Malgré tout cela, l’imam Ahmad (Puisse Allah Très-haut lui accorder Samiséricorde) demandait à Allah de leur accorder Sa miséricorde et Son pardonpuisqu’il savait qu’il n’était pas assez clair pour eux que les djahmites dénantissaient le Messager (Bénédiction et salutsoient sur lui) et qu’ils n’étaient les victimes d’une interprétation erronéeou ne faisaient qu’imiter ceux qui avaient adopté ces hérésies.
C’est aussi le cas de Chafii quand il dit à Hafs al-Fard, qui avait proclamé la création duCoran : tu as renié Allah l’incommensurable il lui expliqua ensuite queson affirmation impliquait la mécréance mais il ne se prononça pas surl’apostasie de Hafs en personne pour cette simpleraison puisque Chafii ne disposait d’aucune preuvequi montrait que l’affirmation de Hafs traduisait samécréance. Si Chafii croyait que Hafss’était apostasié, il se serait efforcé à le faire exécuter. Chaffi écrit noir sur blanc dans ses livres qu’on peutrecevoir le témoignage des partisans de la passion (les hérétiques) et priersous leur direction. » Extrait de Madjmoual-fatwa (23/348-349).
7.S’agissant des Acharites précisément, ils sont en butte à des ambiguïtésqui sont à l’origine de leur crédo contraire à celui des ancêtres pieux. Ilsont fini par avoir des chefs issus des ulémas qui leur servent de référence etqu’ils imitent. Ils n’ont pas tous la même approche du dogme car il existe desécoles et des tendances en leur sein. Ceux d’entre eux qui se trouvent être lesplus proches des gens des trois premier siècles restent les plus proches de lavérité.
Si on leur appliquel’analyse détaillée que nous avons adoptée plus haut, on se rend compte quecelui qui parle de mécréance à leur propos, entend évoquer ce qu’on trouve dansleurs croyances en termes de propos entachés de mécréance car il ne s’agit pasde juger leurs personnes ni de prononcer un jugement général de mécréancecontre eux. On n’entend parler que d’une mécréance mineure. Les Acharites nefont pas partis des groupes exclus de l’islam puisqu’ils ne sont pas desmécréants. Ils sont bien excusés dans les interprétations qu’ils font dans lecadre de leurs affirmations portant sur des questions doctrinales.
Cheikh al-Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)écrit : Je ne connais personne qui juge les Acharites mécréants. Extrait de Thamaratou Tadwiin,question n° 9 par Docteur Ahmad ibn Abdourrahman al-Qadi.
8.Nous pouvons résumer le jugement religieux quis’applique aux groupes hérétiques en reproduisant ce discours scientifique trèsdense de cheikh Abdourrahman Saadi (Puisse Allah luiaccorder Sa miséricorde) :«Tout hérétique qui nie totalement oupartiellement le message apporté par le Messager (Bénédiction et salut soientsur lui) sans se fonder sur une interprétation (excusable) devient un mécréantpour avoir démenti Allah et Son messager et rejeté la vérité par orgueil et paropiniâtreté.
A. Tout hérétique djahmite,qadarite, kharidjite, rafidite et consort quis’accroche notoirement à une hérésie contraire au contenu du livre et de laSunna et persiste à promouvoir son hérésie, aura renié Allah l’Incommensurableet se sera oppose à eux après avoir découvert la bonne voie.
B. L’hérétique qui n’en croit pasmoins à Allah et à Son Messager, extérieurement et intérieurement, vénère Allahet Son messager et adhère au message du Messager (Bénédiction et salut soientsur lui) mais s’écarte de la vérité et se trompe dans certains dires y comprisdes interprétations qui n’impliquent ni mécréance ni rejet de la bonneguidancedevenue claire pour lui, cethérétique-là n’est ni un mécréant mais un dévoyé ou égaré ou pardonné comptetenu d’une subtilité qui se serait glissé dans ses propos malgré le sérieuxeffort qu’il aurait fourni sans succès dans la recherche de la vérité.
Voilà pourquoi les kharidjites et les mutaziliteset les qadarites et consort sont divisés en diverses catégories :
a)Un groupe mécréant sans le moindre doute comme lesextrémistes djahmites qui ont nié les noms etattributs (d’Allah) tout en étant conscients que leur innovation est contraireau messager du Messager (Bénédiction et salut soient sur lui). Ceux-là démentissentle Messager en toute connaissance de cause.
b)Un groupe hérétique, égaré et dévoyé comme leskharidjites partisans du recours systématique à l’interprétation et lesmutazilites qui ne démentissent pas le Messager mais n’en restent pas moinségarés dans la mesure où ils prennent leurs croyances pour la Vérité. Voilàpourquoi les compagnons (P.A.a) ont tous adopté lemême jugement sur l’innovation des kharidjites et leur défection en s’appuyantsur des hadiths authentiques relatifs au sujet. Cependant ils ont tous d’avisque les kharidjites n’ont pas abandonné l’islam en dépit de leur effusion dusang des musulmans et leur négation de l’intercession à faire au profit desauteurs de péchés majeurs et leur négation de nombreux autres fondements de lareligion. On s’abstient de les juger mécréants à cause de leur interprétation(malheureuse).
c)D’autres partisans des innovations se trouvent dansun état moins grave. C’est le cas de bon nombre de qadarites, de kullabites et d’acharites. Voilà des hérétiques égarés vuleur attitude contraire au livre et à la Sunna bien connue dans les questionsreligieuses fondamentales. On les hiérarchise en fonction de leur degréd’éloignement ou de proximité de la vérité mais aussi selon l’agressivité dontils font montre dans leur rapport avec les partisans de la Vérité, agressivitéqui s’exprime par l’excommunication, l’accusation de dévoyés et de partisansd’innovation, et selon leur capacité d’atteindre la Vérité grâce à leursefforts de réflexion. Il serait trop long d’exposer le sujetexhaustivement. » Extrait de tawdhiihal-kafiyah ach-chafiah(156-158).
Nousespérons vous avoir bien clarifié la question et demandons à Allah pour vous etpour nous-mêmes de nous assister tous à acquérir le savoir utile et d’accomplirune bonne œuvre.
Allahle sait mieux.
Source:
Islam Q&A