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Comment juger le Beat box?

Question: 193426

Je voudrais demander l’explication du jugement à porter sur le beat box. Ce sont des voix émises par une personne à travers sa bouche pour imiter la musique sans en utiliser les instruments. Comment juger son écoute et son apprentissage?

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement, le beat box est
un art qui consiste à imiter les sons des tambours et les mélodies et les aires
en manipulant la bouche , la gorge et le nez. Parfois,
les artistes utilisent leurs mains ou d’autres organes de leurs corps pour
amplifier les incidences sonores. Cet art s’est répandu en Occident depuis des
dizaines d’années. Il a commencé à envahir les pays arabes au cours des
dernières années.

Deuxièmement, ces sons humains
émis d’une manière qui ressembleà ceux
produits par des instruments de musique sont interdits. Il est prohibé de les
produire comme indiqué. La prohibition s’étendencore à leur écoute. Ceci s’atteste dans plusieurs choses:

La première est que les
instruments de musique dont les textes interdisent l’usagene sont pas limités en des instruments
déterminés car l’interdiction s’applique à tout ce qui est appelé ainsi. Les
linguistes ne les ont pas limités à une catégorie déterminée car ils y ont
intégré tout instrument de divertissement. Le terme m’aazif
désigne le guitare arabe, le tambour et consort, comme cela est indiqué dans Djamharatou lougha
d’Ibn Dourayd (1/452).

Si l’interdiction de l’usage
des instruments de musique ne fait pas de distinction entre les différents
instruments, cela signifie que l’interdiction ne vise pas l’instrument en tant
que tel mais ce qui résulte de son usage en fait divertissement interdit. Si un
tel divertissement provenait d’une autre source, celle-ci serait assimilable à
un instrument de musique. Tout instrument non apte à produit cet effet n’est
pas concerné par l’interdiction en question.

Ibn Abidine
(Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit: L’instrument de divertissement
n’est pas interdit en tant que tel mais c’est l’intention qui anime celui qui
le joue ou l’écoute jouer.
Extrait de hachiyatou
Ibn Abidine (6/350).

La deuxième est que la loi
religieuse ne fait aucune distinction entre des choses identiques. Il ne
convient pas d’attribuer à la sage loi religieuse
l’interdiction d’un son et l’autorisation d’un autre identique. A ce propos Ibn
al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
dit: La charia ne fait aucune distinction entre deux choses identiques et elle
ne juge pas égales deux choses différentes et n’interdit pas une chose à cause
d’un inconvénient puis autorise une chose identique à ce qu’elle a interdite.
Elle n’autorise pas une chose pour un intérêt pour interdire une autre chose
identique à celle qu’elle a interdite. Une telle approche n’existe absolument
pas dans ce qui a été reçu du Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur
lui).
Extrait de Badai al-fawaid (3/663).

Les sons en question sont
identiques à la musique au point que même les ingénieurs du son ont parfois du mal
àdistinguer les deux.

La deuxième est qu’on doit
tenir compte de l’issue des choses. Si un son humain devient comme une musique,
on tient compte non pas de l’origine mais de l’aboutissement. C’est comme si on
modifiait la voix d’un homme de sorte qu’elle devienne comme celle d’une fille
adolescente ou majeure.

Il est vrai que les sons émis
sont en principe permis. Les manipulations qu’elles subissent leur confèrent un
autre statut. Si les dispositions tenaient compte de l’origine des choses, nous
dirions que le vin est licite car il est extrait du raisin frais ou desséché
bien connu. Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder
Sa miséricorde) a fait allusion à la brouille à laquelle Satan expose les gens
à travers ces choses. A ce propos, il a dit: Quand le chasseur (Satan)
désespère de pousser les dévots à écouter l’un des sons interdits comme ceux
produis par la guitare, le tambour et la flute, il
cherche (par une voie détournée) le résultat de l’usage de ces instruments, lui
donne la forme d’un chant pour l’inclure (dans l’interdit). Il réussit ainsi à
embellir la chose aux yeux de celui qui a du mal à comprendre et dispose de peu
de savoir. Satan ne veut que passer d’une chose à une autre. Le vrai
connaisseur est celui qui examine les fins et les résultats et en médite les
tenants et les aboutissements.
Extrait de al-kalam
alaa masalati as-samaa,p. 167 wa maanahou fii talbissi Ibliss
d’Ibn al-Djawzi,p. 274. (la
question de l’écoute du chant dans Brouille satanique d’Ibn al-Djawzi)

La quatrième est que le plaisir que
procurent ces sons est comme celui qui résulte de l’usage des instruments de
musique, ce qui justifie qu’on les leur assimile. Les ulémas ont précisé
l’interdiction de certaines sources du plaisir (sonore). C’est dans ce sens
qu’Ibn Hadjar al-Haytami
dit :On peut tirer un argument permettant d’interdire
l’usage de la flute de l’assimilation de celle-ci aux
instruments interdits compte tenu de leur aptitude commune à procurer du
plaisir.
Extrait de kaff ar-Ri’aa, p. 160.

Cheikh Abdoullah
ibn Djabrine (Puisse Allah lui accorder Sa
miséricorde) a été interrogé en ces termes: Comment juger la production par la
bouche de sons identiques à ceux produits par les instruments de musique?

Voici sa réponse: « Nous pensons que c’est interdit car ces sons tiennent lieu
de ceux émis par les instruments de divertissement interdits en raison de leur
capacité de détourner les gens de la mention du nom d’Allah. Ce qui peut se
substituer à l’interdit est interdit. Ces propos du cheikh ont déjà été cités
dans le cadre de la réponse donnée à la question n°
1867.

Troisièmement, quant aux sons
humains qui ne ressemblent pas à celui produit par les instruments de musique , ils sont permis. Il en est de même du bruit de
l’écoulement de l’eau, du bruit du vent, des cris des animaux comme le cheval , du chant des oiseaux, des pleurs, des rires, du
retentissement des canons et des projectiles, des klaxons, du fracas résultant
de la chute d’objets, notamment des verres brisés, etc.

Allah le sait mieux.

Source

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