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1580214/04/2014

«Lis au non de ton Maître» véhicule un ordre de réciter et non de lire

Question: 199949

Depuis quelques jours l’un de mes amis non musulmans m’a interrogé à propos de la première rencontre entre Gabriel (psl) et le Prophète Muhammad (Bénédiction et salut soient sur lui). Il a dit: pourquoi Gabriel a demandé à Muhammad de lire au lieu de lui dire : dis comme il est courant de le faire dans de nombreux versets. Gabriel n’ayant pas remis à Muhammad un livre, qu’est-ce que ce dernier allait lire?

Cette question m’a rendu perplexe et je n’ai pas su ce qu’il fallait lui dire. Voilà pourquoi je vous ai transmis la question pour obtenir une réponse. J’espère la recevoir rapidement.

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Il est clair que cette
question est dictée par le manque connaissance de la langue arabe dans laquelle
le Coran a été révélé et la non imprégnation des
usages que les arabes font des mots selon les contextes dans lesquels ils les
emploient. La question ne pose pas un véritable problème. La réponse à lui
porterest facile pour celui qui connait le sens du terme iqra
(lis) en langue arabe.

Ce terme a deux
acceptions. La première consiste à lire un écrit. C’est le sens qui précède à
l’esprit. C’est dans ce sens qu’Allah Très-haut dit: Lis ton écrit.
Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre comptable.
La seconde est la
récitation à partir de sa mémoire, donc sans regarder un écrit. C’est à ce sens
que renvoie la parole d’Allah le Puissant et Majestueux: Son rassemblement
(dans ton cœur et sa fixation dans ta mémoire) Nous incombent, ainsi que la
façon de le réciter. Quand donc Nous le récitons, suis sa récitation
(Coran,75:17-18). Il est bien connu que Gabriel récitait le Coran
devant le prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) sans disposer d’un
écrit. C’est encore au même sens que renvoie la parole d’Allah le Puissant et
Majestueux: Lorsque tu lis le Coran, demande la protection d’Allah contre le
Diable banni.
(Coran,16:98) et la parole du
Transcendant: Et quand tu lis le Coran, Nous plaçons, entre toi et ceux qui ne
croient pas en l’au-delà, un voile invisible.
(Coran,17:45)
Il en est de même de la parole du Très-haut: (Nous avons fait descendre) un
Coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens. Et
Nous l’avons fait descendre graduellement.

Tous ces versets
qualifientde lecture la manière dont le
Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) récitait les versets du noble
Coran, bien que le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) fût un
illettré qui ne savait pas lire dans un livre et ne pouvait que réciter ce
qu’Allah avait rassemblé dans son cœur.

C’est ainsi que nous
devons comprendre le sens de la parole d’Allah le Puissant et Majestueux:
Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence.
Lis! Ton Seigneur est le Très Noble.
Il faut comprendre tout cela comme un
ordre de réciter de mémoire, de répéter ce que Gabriel lui dictait. Le Prophète
(Bénédiction et salut soient sur lui) répondit en disant: Je ne sais pas
lire.
C’est-à-dire: je ne sais pas lire à partir d’un écrit. Comment
pourrais-je réciter quelque chose que je n’ai pas appris en mémoire.

Cheikh Atiyah Salim (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)
dit: qiraah signifie linguistiquement faire apparaitre et ressortir. C’est de là que provient la
description de la chamelle qui n’a pas encore produit un petit… le même
cheikh a expliqué ailleurs le sens linguistique de ce terme. Le fait d’adresser
à un prophète illettré l’ordre de lire ne renferme aucune contradiction car le
terme qiraa peut renvoyer aussi bien à la
lecture à partir d’un écrit qu’à la récitation. Il s’agit ici de reprendre ce
que Gabriel (psl) lui récitait. Ceci met davantage en
relief un miracle dans la mesure où c’est l’illettré d’hier qui devient un
maître le lendemain. Le contexte des versets évoque lecture et récitation
puisqu’il réunit la lecture et l’enseignementavec l’usage de la plume.
Extrait de Tatimatou
Adhwaa il bayan fii idhah al-Qour’an
bil Qour’an (9/13).

L’érudit Tahir ibn Achour (Puisse Allah
lui accorder sa miséricorde) dit: Lis véhicule l’ordre de lire. La lecture
consiste à prononcer des mots écrits ou appris de mémoire. L’ordre portant sur
la lecture est employé dans son sens réel qui consiste à demander qu’un acte
soit accompli immédiatement ou dans le futur proche. Il s’agit ici de répéter
ce qui lui est dicté. Ce qui permet de savoir qu’il y a là un ordre de lire
dans le futur proche c’est qu’on avait dicté au Prophète auparavant quelque
chose à réciter et qu’on lui demanderait à l’instant de réciter. Il n’avait pas
non plus reçu une feuille écrite dont on lui demanderait de lire le contenu.
C’est comme le cas du maître qui dit à son élève: écris pour que l’élève
s’apprête à écrire ce qu’on va lui dicter.

On trouve dans les deux Sahih un hadith dans lequel Aicha (P.A.a) dit:«…Jusqu’au moment où la Vérité lui parvint
alors qu’il se trouvaitdans la grotte Hiraa. En effet, c’est là que l’ange vint lui dire:

Lis à quoi il dit
avoir répondu:

Je ne sais pas lire.Il me saisit et me couvrit au point de m’exténuer avant de me relâcher
dit-il.

Lis Reprit l’ange.

Je ne sais pas lire.
Répétais-je. Il me saisit une deuxième fois au point de m’exténuer avant de me
relâcher et dire:

Lis

Je ne sais pas lire.
Dis-je. Il me saisit un troisième fois puis me relâcha et dit:

Lis au nom de ton
Maître qui a créé…ce qu’il ne savait pas.

Aicha reçut ce
hadithdu Prophète (Bénédiction et salut
soient sur lui) puisqu’elle y dit: «Il (le Prophète) a dit: je lui ai dit: je
ne sais pas lire. Tout ce qu’elle dit dans le hadith fut incontestablement reçu
de lui par elle. Elle dit dans le hadith:« Le Messager d’Allah rentera avec ce
qu’il avait reçu le cœur secoué. C’est-à-dire : il rentera porteur des versets
qui lui avait été dictés. Ils furent gravés dans son subconscient. Ce qui
indique que le Messager d’Allah (Bénédiction et salut soient sur lui) avait
bien reçu la révélation et l’avait récitée. Ceci est clarifié davantage par sa
parole dans le hadith: Khadidja l’emmena auprès de Waraqa ibn Nawfal et lui dit: ô
cousin! Ecoute ton neveu.
C’est -à-dire la parole
qui lui a été révélée. Ce qui révèle qu’après la troisième saisie à la suite de
laquelle on lui dit: lis au nom de ton maître…jusqu’à la fin des cinq
versets, il les récita immédiatement comme Allah lui en avait donné l’ordre. Il
rentrera de la grotte Hira en les répétant.

Cela étant, la phrase
lis répétée trois fois par l’ange ne fut qu’une reprise des termes révélés
par Allah. La répétition visa à l’habituer à réciter quelque chose qu’il
n’avait appris auparavant. On n’a pas mentionné l’objet du verbe lis. C’est
soit parce qu’il est employé comme un verbe intransitif puisqu’il s’agit de
réaliser la lecture ouparce que le
contexte laissedeviner clairement ce
qu’il faut lire. C’est comme si on disait: récite le Coran que nous allons vous
dicter.» Extrait de At-tahrir wa at-Tanwiir (30/435).

En somme, l’ordre de
lire donné dans le verset lis au nom de ton Maître n’implique pas la lecture
à partir d’une feuille car il s’agit de réciter une chose apprise d’une manière
particulière. Le Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui) répondit en
disant qu’il était illettré. Il n’avait rien appris par cœur à partir d’un
livre lu. Gabriel lui révéla les débuts de la sourate al-alaq
pour qu’il l’apprît par cœuret le
réciter ensuite.

Allah le sait mieux.

Source

Islam Q&A

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