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Il s’interroge sur la cause de divergence de vues opposant les ulémas à propos du jugement de la prononciation de la formule au nom d’Allah, le Clément et le Miséricordieux au moment d’égorger une bête

Question: 235020

Quel est le jugement de la prononciation de ladite formule quant on égorge une bête?

Je veux un exposé exhaustif des opinions des ulémas y compris leurs réponses aux avis contraires. J’ai lu dans la fatwa n° 85669 qui m’a plu. Néanmoins, je voudrais un argument étayant l’interdiction (de la consommation de la viande d’un animal égorgé sans mentionner le nom d’Allah) , un argument détaillé assorti en particulier de l’opinion de Chaffi. J’ai eu encore du mal à comprendre qu’Allah Très-haut ait restreint les interdits à ce qui est cité dans ce verset: Il vous est interdit de consommer la bête morte, le sang, la viande de porc, celle d’un animal immolé à d’autres divinités qu’à Dieu, la bête étranglée, assommée, morte d’une chute ou d’un coup de corne, ou celle qui a été entamée par un carnassier – à moins qu’elle n’ait été égorgée à temps –, ainsi que celle qui a été immolée sur un autel païen. Il vous est également interdit de consulter le sort au moyen de flèches divinatoires , car cela ne peut être que perversité. Désormais, les négateurs ont perdu tout espoir de vous détourner de votre religion. Ne les craignez plus ! Mais craignez-Moi ! Aujourd’hui, J’ai amené votre religion à son point de perfection ; Je vous ai accordé Ma grâce tout entière et J’ai agréé l’islam pour vous comme religion ! Celui qui, en période de disette, aura contrevenu à ce qui précède, par nécessité et non par désir de mal faire, sera absous, car Dieu est Clément et Miséricordieux. (Coran,5:3) et dans le verset:« Dis : Je ne trouve dans ce qui m’a été révélé d’autre interdit touchant les aliments susceptibles d’être consommés que celui qui frappe la bête morte, le sang répandu et la viande de porc, car leur consommation constitue une souillure. De même qu’il est illicite de manger la viande provenant des bêtes sacrifiées, par perversité, à de fausses divinités. Cependant, celui qui est contraint d’en user, par nécessité et non par désobéissance ni désir de pécher, ton Seigneur ne lui en tiendra pas rigueur, car Il est Clément et Miséricordieux.» (Coran,6:145). ici, Il ne cite pas ce qui est tué sans avoir mentionné le nom d’Allah.

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Premièrement,une divergence de vues oppose les ulémas à propos du jugement de laprononciation de la formue ci-dessus citée quand on égorge une bête. Ladivergence a donné lieu à plusieurs avis:

-les Hanafites,les Malikites et les Hanbalites, selon leur avis le plus répandu, soutiennentque la prononciation de cette formule au moment d’égorger une bête est undevoir. Si toutefois on l’omet par erreur ou inadvertance, la consommation dela viande serait licite. Ils citent à titre d’argument la parole du Très-haut:Ne mangez pas desviandes sur lesquelles le Nom de Dieu n’a pas été prononcé… (Coran,6:121). Ils évoquent encore l’abrogation des jugementsqu’implique la portée générale de la parole du Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui):Certes, Allah a pardonné à macommunauté ce qu’elle fait par erreur, par oubli et sous contrainte. (Rapportépar Ibn Madjah (2034) et jugé authentique paral-Albani dans Sahihi ibn Madjah.

-selon lesChafiites, et selon une version rapportant un avis d’Ahmad, la prononciation dela formule en question au moment d’égorger une bête constitue une sunna. Leurargument consiste dans ce hadith cité par al-Bokhari (5502) selon lequel unedomestique de Kaab ibn Malickchargée de faire paître un troupeau de moutons sur la petite montagne situéeprès du marché à un moment où Kaab se trouvait au lieu dit Salaa, vit l’une desbrebis atteinte , cassa une pierre et égorgea la brebis avec l’un de sesfragments. Quant l’incident fut porté à laconnaissance du Prophète (Bénédiction et salut soient sur lui), il les autorisaà consommer la brebis ainsi égorgée.» Ils arguent encore qu’Allah Très-haut aautorisé la consommation des animaux tués par les gens du Livre en ces termes: La nourriture de ceux qui ont reçu lesÉcritures est aussi licite pour vous. (Coran,5:5)Or, ils ne prononcent pas ladite formule. Un autre de leurs argument consistedans un hadith rapporté par al-Bayhaqui (18890)d’après Ibn Abbas (P.A.a) selon lequel le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) a dit: Lemusulman peut se fier de son nom; s’il oublie de prononcer le nom d’Allah quandil égorge un animal, qu’il le fasse après et en mange la viande. Ce hadith estjugé faible et il serait un propos d’Ibn Abbas. Voir at-Talkhisal-habiir (4/338).

Dans leurréfutation des arguments du premier groupe, ils prétendent que la parole duTrès-haut: Ne mangez pas des viandes sur lesquellesle Nom de Dieu n’a pas été prononcé, car ce serait une véritable perversité.(Coran,6:121) renvoie à ce qui est égorgé pour unautre qu’Allah comme l’indique la parole du Très-haut: De même qu’il estillicite de manger la viande provenant des bêtes sacrifiées, par perversité, àde fausses divinités. (Coran,6:145).

Ibn Djourayh a rapporté d’Ataa que : Ne mangez pas des viandes sur lesquelles le Nom de Dieun’a pas été prononcé, car ce serait une véritable perversité. (Coran,6:121) s’applique aux offrandes que les Quraychitesdédiaient aux idoles, et interdit les sacrifices animaux des Mages.

-Pour les Dhahirites, la mention du nom d’Allah au moment d’égorgerun animal est une condition de la licéité de sa consommation, condition que nil’erreur ni l’oubli ne permettent de ne pas respecter. Cet avis est aussiattribué à Malick, à Ahmad et à un groupedes ancêtres pieux. Il a été choisipar cheikh al-islam, Ibn Taymiya. Ses partisanstirent leur argument de la portée générale de la parole du Très-haut:« : Ne mangez pas des viandes sur lesquelles le Nom deDieu n’a pas été prononcé, car ce serait une véritable perversité. (Coran,6:121) et de la parole du Prophète (Bénédiction et salutsoient sur lui):Mange tout animal tué de manière à faire couler le sang touten mentionnant le nom d’Allah. (Cité dans les Deux Sahih).Il soumet ici la licité de la consommation à la condition de mentionner le nomd’Allah. Or , il est bien connu que l’absence d’unecondition entraîne celle de son objet. A défaut d’avoir mentionné le nomd’Allah, la licité se perd. C’est comme toutes les autres conditions. Voir al-Mawsoua al-fiqhiyya (8/90); Tafssir ibn Kathir (3/325).Voir la réponse donnée à la question n° 85669.

Al-Qourtoubi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) amentionné cette divergence des ulémas dans son exégèse (7/75)

Deuxièmement,l’argument de l’interdiction de la consommation de tout ce qui est égorgésansavoir mentionné le nom d’Allah,selon les avis de ceux qui en font, soit un devoir , soit une condition, résidedans la parole du Très-haut: Mangez de toute viande sur laquelle a étéprononcé le Nom de Dieu, si vous croyez en Ses signes. (Coran,6:118) et la parole du Très-haut: Ne mangez pas desviandes sur lesquelles le Nom de Dieu n’a pas été prononcé, car ce serait unevéritable perversité. (Coran,6:121).

Al-Qourtoubi a dit: Il (Allah) aexpliqué les deux cas et clarifié les deux statuts. L’expression: ne mangezpasimplique une interdiction qu’il n’est paspermis de prendre pour une réprobation parce que son champs d’applicationcouvre partiellement le purement interdit. L’interdiction n’est pas àfractionner de manière à en tirer à la foi interdiction et réprobation. Voilàqui constitue une précieuse règle de jurisprudence. Quant à l’oublieux, lediscours ne le concerne plus car il serait impossible de s’adresser à lui. Lacondition ne le lie pas. Extrait du Tafsird’al-Qourtoubi (7/76).

Troisièmement, Allah le Puissant et Majestueux n’a pas mentionné le nomd’Allah dans les interdits évoqués dans sa parole: Il vous interdit seulement deconsommer la bête morte, le sang, la viande de porc et celle de tout autreanimal sur lequel on aura invoqué un autre nom que Celui de Dieu (Coran,2:173)et dans sa parole «Dis : Je ne trouve dans ce qui m’a été révélé d’autreinterdit touchant les aliments susceptibles d’être consommés que celui quifrappe la bête morte, le sang répandu et la viande de porc, car leurconsommation constitue une souillure. De même qu’il est illicite de manger la viande provenantdes bêtes sacrifiées, par perversité, à de fausses divinités. (Coran,6:145). Mais il l’a mentionné dans Sa parole à Lui, lePuissant et Majestueux: Ne mangez pas des viandes surlesquelles le Nom de Dieu n’a pas été prononcé, car ce serait une véritableperversité. (Coran,6:121)

Les dispositionsreligieuses sont à tirer de l’ensemble des leurs arguments cités dans le Livreet la Sunna et non d’une partieà l’exclusion d’une autre. Ceci dit,on n’a pas mentionné dans le Coran l’interdiction de manger toute bête férocemuni de canines et de tout oiseau doté de griffes. Cela est mentionné dans laSunna d’après ce hadith rapporté par Mouslim (1934)selon lequel Ibn Abbas a dit: Le Messager d’Allah(Bénédiction et salut soient sur lui) a interdit (la consommation de la chair )de toute bête féroce dotée de canines et de tout oiseau muni de griffes.

AllahTrès-haut le sait mieux.

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