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1995718/10/2016

L’importance de la réflexion et de l’examen de conscience

Question: 248273

Récemment, j’ai commencé à me mettre chaque nuit, après la prière d’isha, à réfléchir. Je m’assois silencieusement, contrôle mes souffles et réfléchis sur mes bons et mauvais actes du passé puis je me concentre sur le futur et ce que je devrais y faire pour complaire à Allah…

Il existe des pratiques soufies pareilles telles l’autocontrôle et l’examen de conscience. Il faut savoir que je me réfère en ma pratique à la parole d’Omar ibn al-Khattab (P.A.a) :Faites-vous-mêmes votre propre examen de conscience avant qu’on ne le fasse à votre place.  ce type de dhikr silencieux relève-t-il de l’innovation en religion ? » Cette pratique se heurte-t-elle au Coran et à la Sunna ? Comment pourrais-je me livrer à une méditation qui ne soit pas contraire à la Charia ? Puisse Allah vous réserver une bonne récompense.

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Réfléchir sur les singes
universels et religieux fait partie des importantes pratiques cultuelles prônées
par le Coran. A ce propos, le Très-haut dit : « ceux qui, debout, assis ou couchés, ne cessent
d’invoquer Allah et de méditer sur la création des Cieux et de la Terre en
disant : Seigneur ! Ce n’est pas en vain que Tu as créé tout cela ! Gloire à
Toi ! Préserve-nous du châtiment de l’Enfer ! 
(Coran, 3 :191). Le Transcendant dit encore : C’est Allah qui a élevé les Cieux sans
piliers visibles, et qui S’est établi ensuite sur Son Trône ; c’est Lui qui a
imposé au Soleil et à la Lune de poursuivre chacun sa course jusqu’au terme
fixé, et qui préside à l’ordre universel, et expose en détail Ses signes.
Seriez-vous enfin convaincus de votre rencontre avec Lui ? C’est Lui qui a
étendu la terre, y a implanté des montagnes, y a placé des rivières ; c’est Lui
qui a établi deux éléments de couple dans chaque espèce de fruits, et qui fait
que la nuit couvre le jour. N’y a – t- il pas là des
signes pour des gens qui réfléchissent ? 
(Coran, 13 :2-3) et : C’est Dieu qui vous a soumis la mer pour permettre aux
vaisseaux de voguer sur ses flots, par Son ordre, et afin que vous alliez en
quête de Ses faveurs. Peut-être Lui en serez-vous reconnaissants. Et Il vous a
soumis tout ce qui est dans les Cieux et tout ce qui est dans la Terre, car
tout procède de Lui. N’y a – t- il pas en cela des
signes pour des gens qui réfléchissent ? 
(Coran, 45 :12-13).

Tout cela concerne la
réflexion sur les signes universels comme les cieux, la terre, les montagnes et
les fleuves. Cette réflexion s’étend à la propre personne de celui qui
réfléchit pour en explorer la constitution et la création en application de la
parole du Transcendant : Quant aux croyants dont les enfants auront adopté la foi, Nous les
réunirons à leur descendance, sans les frustrer de la moindre de leurs actions,
chacun d’eux étant tenu responsable de ce qu’il aura acquis. 
(Coran, 51 :21).

La réflexion sur les
signes religieux est évoquée dans la parole du Très-haut : C’est un Livre béni que Nous t’avons révélé afin que les
hommes de bon sens en méditent les versets et s’y arrêtent pour réfléchir. 
(Coran,
38 :29). La réflexion doit porter sur les actes qu’on a posés. Ce type de
réflexion est prôné par le Coran en ces termes : Ô vous qui croyez ! Craignez Allah ! Que chacun de
vous songe à ce qu’il a avancé pour assurer demain son salut ! Craignez Allah !
Allah est parfaitement Informé de ce que vous faites. 
(Coran,
59 :18)

S’agissant de l’examen de
conscience, il est évoqué dans la célèbre parole d’Omar (P.A.a) :Faites
votre propre examen de conscience avant qu’on ne vous le fasse. Pesez-vous avant qu’on ne vous pèse. Agir ainsi est plus à
même de faciliter l’examen de vos comptes demain. Apprêtez-vous à la grande
parade du jour où rien en vous ne sera caché. 
(Rapporté par Ibn Abi Dounayaa dans mouhasabatou
nafs,p. 22
et par Ahmad dans az-zouhd, p. 12à et par Abou
Nouaym dans al-hilyah
(1/52) et jugé faible par al-Albani dans adh-dhaifa,1201 et par Abou
Isaac al-Djouwayni dans révision du Tafsir d’Ibn Kathir
(1/478) où il dit :la chaîne de ses rapporteurs comporte des hommes sûrs
mais elle souffre d’une rupture entre Thabit ibnal-Hadjdjadj et
Omar ibn al-Khattab, le premier n’ayant pas rencontré
le second. »

Ce type d’examen de
conscience est exigé avant pendant et après l’action et en tout temps.

A ce propos, Ibn Qudamah (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a
dit : «La troisième station est l’examen de conscience à faire une
fois l’action accomplie. Allah Très-haut dit : Ô vous qui croyez ! Craignez Allah ! Que
chacun de vous songe à ce qu’il a avancé pour assurer demain son salut !
Craignez Allah ! Allah est parfaitement Informé de ce que vous faites.
(Coran, 58 :19) Il y a là une allusion à l’examen de conscience fait
après une action. C’est dans ce sens qu’Omar dit : Faites votre propre
examen de conscience avant qu’on ne vous le fasse. 

Pour al-Hassan al-Basri : le croyant se surveille et fait son propre
examen de conscience. Il arrive certes au croyant de tomber soudainement sur
une chose qui le charme et il se dit : au nom d’Allah ! Je te
convoitise, puisque tu m’es nécessaire. Mais je n’ai aucun moyen de t’avoir.
Loin s’en faut ! On nous a bien séparés ! Il arrive qu’une chose lui
échappe et qu’il scrute son âme et se dit : je n’ai pas voulu cette chose.
Qu’en ferais-je ? Au nom d’Allah ! Je ne vais plus m’en occuper, s’il
plaît à Allah. 

Certes, les croyants sont
fortement liés par le Coran qui les sauve de la perdition. Le croyant est un
prisonnier ici-bas et il s’efforce de se libérer. Il n’est assuré de rien avant
de rencontrer Allah le Puissant et Majestueux. Il sait qu’on surveille son
ouïe, sa vue, sa langue, ses organes ; il est totalement surveillé.

Sachez que le fidèle doit
s’aménager un temps au début de la journée et un temps à sa fin pour scruter sa
conscience et faire le bilan de tout ce qu’il a fait à l’instar des commerçants
qui tiennent avec leurs partenaires des réunions de travail quotidiennes,
mensuelles ou annuelles.

Pour le commerçant, il
s’agit de regarder son capital, ses pertes et profits pour voir s’il a
progressé ou pas. Pour le croyant, son capital consiste dans les pratiques
obligatoires de sa religion. Ses profits sont constitués des actes
surérogatoires et méritoires, et ses pertes des actes de désobéissance (envers
Allah).

Qu’il fasse son bilan en
commençant par son attitude envers les pratiques obligatoires. S’il découvre
qu’il a commis un acte de rébellion, qu’il se mette à punir son âme à cause de
sa négligence. On dit que Tawbah ibn as-Sammah, un homme habitué à faire son bilan, séjournait à
Raqqa. Au cours d’un examen de son bilan, il se rendit compte qu’il avait 60
ans. Quand il en a compté les jours et s’est retrouvé avec 21500 jours, il
cria : quel malheur ! Je vais donc rencontrer le Roi avec 21500
péchés ! Que dire si chaque jour m’avait vu commettre 10 000
péchés ? Puis il tomba raid mort. Ensuite, une voix dit : quel pas
soutenu vers le Firdaws supérieur ! »

Aussi, le fidèle doit-il
faire son bilan au rythme de ses souffles. Il doit tenir compte chaque heure
des écarts du cœur et des organes. Si l’on lançait une pierre dans la cour de
sa maison avec chaque acte de rébellion qu’on commet, la cour regorgerait de
pierres en peu de temps. Cependant, on néglige l’enregistrement de ses actes de
rébellion qui pourtant sont bien conservés (Allah les a recensés alors qu’eux
les ont oubliés) » Extrait de moukhtassarou
mihadj al-qaasisdine,p, p. 373.

Voilà ce qui te permet de
savoir que votre effort de réflexion sur vos bons et mauvais actes du passé et
sur ce que vous allez faire dans le futur est louable et exigée. C’est une
réflexion doublée d’une méditation qui implique une scrutation de la
conscience. Ce qui n’est pas une innovation religieuse. Le fait que des soufis
ou d’autre le fassent ne vous nuit en rien. L’important est que la réflexion et
la méditation aboutissent à plus d’actes d’obéissance et de bienfaisance et
qu’elles excluent la désespérance.

Il convient de savoir que
le repentir, la méditation, le contrôle de soi-même et l’examen de sa
conscience ne nécessitent ni des rites particuliers, ni des exercices
psychiques programmés de manière particulière. Il n’est pas nécessaire non plus
de leur consacrer un temps donné du jour ou de la nuit. Car le fidèle peut s’y
livrer chaque fois qu’il est en mesure de se retirer avec son Maître, de se
concentrer et de L’entretenir. Toutefois, il demeure vrai que certains moments,
comme le dernier tiers de la nuit, ont un mérite particulier spécifié par le
Législateur.

Allah le sait mieux.

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