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20,82902/02/2007

Le statut de la répudiation de plaisanterie

Question: 44038

Si, par plaisanterie, un mari dit à sa femme : tu es répudiée, cette répudiation compte elle ?

Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.

Louanges à Allah

Il y a une divergence
au sein des ulémas à propos de la validité de la répudiation de plaisanterie.
La majorité d’entre eux la considère comme valide et tire un argument de ce
hadith rapporté par Abou Homayra (P.A.a) selon lequel le Messager d’Allah
(bénédiction et salut soient sur lui) dit :  Trois choses ne peuvent
être que sérieuse (même si l’on veut plaisanter avec) : l’établissement
du mariage, sa dissolution et le revirement sur une répudiation 
(rapporté
par Abou Dawoud, 2194, par at-Tirmdhi, 1184 et par Ibn Madja, 2039, mais les
avis des ulémas divergent quant à son authenticité ou sa faiblesse. Al-Albani
l’a déclaré bon dans Irwa-u-al ghalil, 1826). Des propos abondant dans
le même sens mais attribués à un des compagnons sont déjà cités. Il a été
rapporté qu’Omar Ibn al-Khattab (P. A. a) a dit :   Quatre chose
s’appliquent dès qu’on les prononce : la répudiation, l’affranchissement,
l’établissement d’un mariage et la formation d’un vœu 
.

Il a été rapporté qu’Ali
(P. A. a) a dit :  En trois choses la plaisanterie compte autant
que le sérieux : la répudiation, l’affranchissement et l’établissement
d’un mariage 
. Et Abou Dawdaa (P. A. a) dit :  En trois choses
la plaisanterie et le sérieux se valent : la répudiation, l’établissement
du mariage et l’affranchissement 
.

Après avoir cité ce hadith,
Ibn al-Qayyim (Puisse Allah lui accorder sa miséricorde) dit : « Ces
traditions impliquent que quand un individu, religieusement responsable, se
prononce plaisamment sur la répudiation, l’établissement d’un mariage ou sur
le revirement à une répudiation, on lui applique ce qu’il dit. Ce qui indique
que les propos tenus dans le cadre d’une plaisanterie sont pris en compte,
contrairement au délire du dormeur, au cas de celui qui a oublié et à celui
d’une personne mentalement dérangée ou sous contrainte.

La différence entre la plaisanterie et le sérieux est que le
plaisantin utilise délibérément des termes sans vouloir l’application de leur
contenu, ce qui n’est pas laissé à son bon vouloir. Car la personne, religieusement
responsable ne maîtrise que les causes ? Quant aux effets et conséquences
qui en découlent, c’est le législateur qui les détermine, que la personne
responsable religieusement le veuille ou pas. Le seul élément dont on tient
compte est que la personne en question a employé la cause délibérément et
consciemment. Quand tel est le cas, le législateur y lie les conséquences
(juridiques) que le locuteur soit sérieux ou plaisantin. Ceci est le contraire
des cas du dormeur, de celui qui délire en raison d’une déficiente mentale,
du fou et de celui qui a perdu la
raison. Ceux-là n’ont pas un dessein exact et ne sont
plus responsables (religieusement). Leurs propos sont aussi insensés que celui
d’un enfant qui délire.

Le fond de la question consiste dans la différence existant entre
celui qui emploie des termes sciemment, mais sans en vouloir tirer les conséquences
pratiques, et celui qui s’exprime inconsciemment sans viser les conséquences
de ses propos. Les différents aspects dont le Législateur tient compte sont
au nombre de quatre : la première consiste à viser un jugement sans le
prononcer ; la deuxième consiste à n’entendre ni le sens du terme ni
le jugement qui en découle ; la troisième consiste à entendre le sens
du terme sans le jugement qui en découle et la quatrième consiste à entendre
le sens des mots et le jugement qui en découle. Les deux premiers aspects
ne comptent pas, contrairement aux deux derniers. Voilà ce que je déduis de
la lecture de l’ensemble de ses textes et dispositions » Extrait de zad
al-ma’ad, 5/204-205.

Dans ach-charh al-mumti’, 10/421, Cheikh Ibn Outhaymine
dit : “La répudiation s’applique ; qu’elle soit prononcée sérieusement
ou par plaisanterie. La différence entre le sérieux et le plaisantin est que
le dernier emploie une expression sans viser la conséquence qu’elle implique.
Le sérieux, quant à lui, il prononce la formule impliquant la répudiation
en entendant bien ce qu’il dit. Quant au plaisantin, il emploi la même formule
mais n’en vise pas réellement le contenu.

Par exemple, il dit :
je plaisantais avec mon épouse ou avec mon ami quand j’ai dis :  ma
femme est répudiée 
ou d’autres expressions similaires. Il dit encore :
« Je n’entendais pas rendre la répudiation effective, même si j’ai employé
cette expression.

Nous (lui) disons la conséquence
s’impose puisque vous avez prononcé le formule. Et le jugement revient à Allah.
Du moment que l’expression indiquant la répudiation est prononcée délibérément
par un homme sain d’esprit et pleinement conscient, la répudiation devient
effective. Le fait de dire par la suite :  je n’ai pas entendu
la rendre effective 
ne lui est pas permis puisque le jugement revient
à Allah. Voilà ce qu’on pouvait dire sur la base du raisonnement.

Quant aux arguments textuels,
nous en citons le hadith d’Abou Homayra :  Trois choses ne peuvent
être que sérieuse (même si l’on veut plaisanter avec) : l’établissement
du mariage, sa dissolution et le revirement sur une répudiation 
Voilà
un argument tiré des traditions (Prophétique).

Des ulémas soutiennent
que la répudiation prononcée par plaisanterie ne s’applique pas… Comment la
répudiation du plaisantin peut elle être effective alors qu’il ne l’entend
pas dans ce sens…Certains ulémas ont même eu des mots très durs à l’égard
de ceux qui soutiennent le contraire ; ils leur disent : vous affirmez
qu’il plaisante et prétendez en même temps qu’on doit le prendre au mot comme
quelqu’un qui parle sérieusement ?

Mais pour réfuter les
assertions de ceux-là nous disons : nous n’avons fait que suivre les
arguments textuels. Le hadith ci-dessus indiqué est jugé authentique par les
uns et bon par les autres. Il constitue indubitablement un argument et nous
l’avons employé comme tel.

En outre, l’examen (correct)
des textes impose notre avis. En effet, si, par complaisance, nous laissions
la porte ouverte, n’importe qui pourrait prétendre n’importe quoi et aucune
répudiation ne serait alors effective. Par conséquent, la vérité est que la
répudiation compte ; qu’elle soit prononcée sérieusement ou plaisamment.

Notre affirmation selon
laquelle une telle répudiation compte comporte un avantage pédagogique qui
consiste à pénaliser les gens peu sérieux. Quand celui qui tend à jouer avec
la répudiation sait qu’on va le prendre au mot, il cessera de la prononcer.

Il est vrai que celui qui dit :  je plaisante 
ouvre aux gens une porte qui leur permet de tourner les versets d’Allah en
dérision » 

Allah le sait mieux.

Source

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