Les forums regorgent de chapelets électroniques à employer pour glorifier Allah. Leur modalité d’utilisation est facile et ils aident à se rappeler Allah. Ils m’ont franchement ravi. Au cours des derniers jours, chaque fois que j’allume mon ordinateur, j’ouvre le programme et me mets à glorifier Allah et à attester son unité avec un engagement tel que je ne ferme la page que quand je finis. Sans regarder (ailleurs) je m’en occupe et oublie (tout autre chose). Je sais qu’il est préférable d’utiliser la main mais, en ce qui me concerne, je préfère m’adonner à l’usage du net (à cet effet).
Je voudrais (vous) demander le jugement de cette pratique car j’ai entendu dire qu’elle provient des soufis. Or, mon intention n’est pas de les imiter car je me limite strictement à mentionner Allah. Je souhaite connaître le jugement. Puisse Allah vous procurer la quiétude. Sachons que j’ai beaucoup profité (du chapelet). Merci.
Comment juger l’usage du programme « chapelet électronique » ?
Question: 128914
Louanges à Allah et paix et bénédictions sur le Messager d'Allah et sa famille.
Louanges àAllah
Une divergenceoppose les ulémas à propos du jugement de l’usage du chapelet. Les uns disentque cela constitue une innovation (religieuse) tandis que d’autres affirment lecontraire. Nous l’avons déjà expliqué dans la réponse donnée à la question n° 3009. Ce qui ne devrait faire l’objetd’aucune divergence, c’est :
1.L’usage des mains est préférable car c’est ce que le Prophète(Bénédiction et salut soient sur lui) nous a enseigné. Cheikh al-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) adit : « L’usage de la main dans la glorification d’Allah (tasbiih) est une sunna car le prophète (Bénédiction etsalut soient sur lui) a dit à des femmes: Glorifiez Allah en usantdes articulations de vos doigt (pour le quantifier) car on interrogerales articulations et on les feraparler. Extrait de Madjmou’ al-Fatwa(22/506). Cheikh Muhammad ibn Salih al-Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde) : Il lui (l’usage du chapelet) est préférable qu’oncompte la glorification à l’aide des articulations des doigts car (on les feraparler) comme l’a enseigné le Prophète (Bénédiction et salut soient surlui) Extrait des Fatwas d’IbnOuthaymine (13/173).
2.Le port ostentatoireduchapelet pour attirer les regards est interdit.
Cheikhal-islam, Ibn Taymiya (Puisse Allah lui accorder Samiséricorde)a dit : S’agissant del’usage non nécessaire du chapelet et son affichage au public en l’accrochantau tour du coup ou du poignet ou ailleurs, cela fait courir le risque, soit devouloir attirer les regards des gens, soit de faire croire qu’on le veut, soitde s’assimiler aux hypocrites. En effet, le premier usage est interdit et lesecond est, dans le meilleur des cas, réprouvé car le désir de se faire voirpar les autres pendant l’accomplissement d’un acte cultuel particulier comme laprière, le jeûne, le rappel d’Allah et la lecture du Coran constitue l’un desplus graves péchés. Extrait de Madjmou al-fatawas (22/506).
3.L’usage des doigts pour quantifier la glorification alors que salangue et son cœur sont distraits est une fausse manière de se livrer à laglorification, et son auteur n’en sera pas récompensé. A ce propos,, al-Manawi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)dit : Quant à la pratique observée au seindes désœuvrésdésinvoltes, qui consiste à tenir un chapelet cher, dont la majeurepartie des perles est décorative , sans concentration ni méditation, et tout enparlant ou écoutant et commentant des informations et tout en remuant lesperles avec sa main alors que son cœur et sa langues s’occupent d’affairesmondaines, cela est réprouvé et stigmatisé parce que relevant des actes lesplus odieux. Faydh al-Qadir (4/468).
Ibn al-Hadj al-Abdari (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde)dit : « Certains le tiennent de manière à le rendre visible auxautres et en égrènent les perles l’une après l’autre comme s’ils glorifiaientAllah alors qu’ils sont engagés dans une conversation creuses parce que neportant que sur : on a dit ceci et celaou Untels’est fait… Il estpourtant bien connu que l’on ne possède qu’une seule langue. Compter avec lechapelet dans cette situation est faux car l’intéressé n’a pas une langueà utiliser dans le rappel d’Allah et uneautre pour dire ce qu’il veut. Aussi doit-on considérer un tel usage duchapelet comme une manière d’attirer l’attention sur soi et de verser dansl’hypocrisie et l’innovation (religieuse). Al-Madkhald’Ibn al-Hadj (3/205).
Deuxièmement,nous avons visionné le programme évoqué dans la présente question. Il noussemble que son usage est plus facile que celui du chapelet. Si l’on admet quel’usage de ce dernier est permis, il doit en être de même pour le programme carcertaines appréhensions suscitées par l’usage du chapelet n’existeraient pas encas d’utilisation du programme, notamment le désir de se faire voir le chapeletà la main ou le comptage à l’aide de la main effectué alors que la langue et lecœur sont occupéspar des affairesmondaines, notamment une conversation avec les autres. Cependant nous attironsl’attention sur certaines considérations :
1.Les formules de dhikr non reçue duProphète (Bénédiction et salut soient sur lui) et pour lesquels il n’a pas fixéun nombre de récitation déterminé ne sont pas soumises à un nombre déterminé.Aussi est-il permis au musulman de les réciter autant de fois qu’il voudra, peuou beaucoup.
Les ulémas dela Commission Permanente pour la Consultance ont dit : « En principe,les dhikr et pratiques cultuels sont àrecevoir tels quels car on n’adore Allah que conformément à ce qu’Il a établi.Ce principe s’applique encore à leur modalité, à leur timing et à la fixationde leur nombre. On applique tel quel tout ce qu’Allah a institué en matière de dhikr , d’invocations ainsi que toutes les autrespratiques cultuelles sans les inscrire dans un temps, sans en fixerarbitrairement le nombre ou le lieu, ou lamanière de faire.
Il ne nous estpas permis de nous imposer une modalité, un temps ou un nombre. Bien aucontraire, nous L’adorons comme il nous est demandé de le faire. Quant à ce quedes arguments verbaux ou pratiques permettent de fixerdans le temps, de déterminer le nombre ou lelieu ou la modalité, nous l’appliquons dans le culteque nous vouons à Allah conformément à ce qui nous a été rapporté de façon sûrede la charia.
Cheikh AbdoulAziz ibn Baz, Cheikh AbdourrazzaqAfifi, Cheukh Abdoullah ibnGhoudayyan, Cheikh Abdoullah ibn Qaoud
Madjallatou al-bouth al-islamiyyah (21/53) et fatawasislamiques (4/178) Voir les réponses donnéesà la question n° 22457 et à la question n° 21902.
2.Le programme Icone a pour titre Les plus beaux noms d’Allah. Leconcepteur du programme s’est basé sur la version d’at-Tirmidhidu nombre 99, version jugée faible selon l’avis unanime des ulémas du hadith.Pour plus d’informations, voir la réponse donnée à la questionn° 72318.
Nous attironstoutefois l’attention sur le fait qu’il n’est pas institué de mentionner AllahTrès –haut en utilisant un de Ses noms isolément. Aussi n’est- il pas instituéde rappeler Allah en disant : ô Allah, ô Allah, ô Allah ou ô al-Qouddous, ô al-Qouddos,etc. Voirla réponse donnée à la question n° 9389 etla question n° 91305.
Allah le sait mieux.
Source:
Islam Q&A
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